La crise financière et ses enjeux pour l’Afrique
Le capitalisme financier, tout le monde le sait, est en crise. Dans les pays capitalistes dominants, le dogme néo-libéral qui s’abat sur le monde depuis les années 80 est brutalement remis en cause. Les Etats interviennent massivement, nationalisent des banques en faillite, en renflouent d’autres et garantissent les dépôts de certaines autres. La régulation, mot tabou jusque-là pour les conservateurs et leurs amis libéraux qui dominent le monde, a brutalement refait surface. L’Etat est de retour, si tant est-il que malgré la messe néo-libérale, il ait disparu dans les Etats impérialiste.
«Capitalism is dead» ! Mais puisque toutes ces interventions étatiques, impensables il y a seulement quelques mois, ne semblent pas avoir réussi à réduire la tempête qui s’est emparée des bourses, les pays capitalistes dominants ont décidé d’organiser une nouvelle conférence financière à l’image de celle de juillet 1944, pour, disent-ils, réformer le système financier international. Celui issu de Bretton Woods, est pourtant en faillite depuis que Nixon a décidé unilatéralement, en 1971, de mettre fin à la convertibilité du dollar en or.
Peu importe. Tant que la nouvelle classe dirigeante, une poignée d’individus s’enrichit en jouant la vie de millions et de millions de travailleurs à la bourse, que les profits de l’aristocratie financière continuent d’augmenter et que les Etats petits et faibles d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie sont impunément pillés, la nécessité de cette réforme ne semblait pas s’imposer.
Qu’est-ce qui explique cette crise, quelles sont les nouvelles orientations possibles de l’impérialisme capitaliste et quels en sont les enjeux, pour le monde en général et pour le continent africain en particulier ?
Avant la crise
Avant de donner mes vues sur la crise actuelle, il apparaît de la plus haute importance, premièrement de faire une mise au point, deuxièmement de rappeler les moments qui ont jalonné l’évolution du capitalisme depuis la seconde guerre mondiale. Cette mise au point et ce rappel sont, me semble-t-il, nécessaires voire indispensables pour bien comprendre la crise actuelle et ses enjeux.
D’abord, il me parait important de dénoncer la tentative idéologique d’occultation de la décadence du capitalisme qui se cache derrière la distinction économie réelle-économie financière. Il n’y a pas, s’agissant du capitalisme, de cloison entre l’économie réelle et la finance. Le capitalisme actuel est le résultat de la fusion du capital commercial et du capital industriel. Le résultat de cette fusion, c’est le capitalisme financier. La crise actuelle est donc bien la crise du capitalisme financier.
Ensuite le bouleversement actuel trouve ses origines dans les politiques mises en œuvre depuis la seconde guerre mondiale et plus particulièrement depuis 1971.
En effet, les accords de Bretton Woods, en instituant, en juillet 1944, la libre convertibilité du dollar en or, consacrent le dollar monnaie internationale. Cette évolution n’était cependant que la conséquence de la montée en puissance des Etats-Unis qui deviennent de fait la première puissance capitaliste mondiale, une position qu’ils raffermissent en assurant l’ensemble des tâches de reconstruction du capitalisme agonisant, tâches économiques mais aussi politiques et militaires.
La période qui commence à partir de 1945 est ensuite marquée par un processus de concentration économique et le développement progressif des firmes transnationales. La logique de l’accumulation est, comme le souligne Amir Amin (1), celle de la concentration et de la centralisation croissantes du capital. Un tel développement exige un accompagnement financier.
En 1958 est créé le marché des eurodollars. Dès 1950, les Etats Unis qui ont, seuls, reconstruit l’économie capitaliste détruite par la guerre 1939-1945, ont commencé à décliner. Quelques éléments, certes insuffisants, permettent à le démontrer.
La part de valeur ajoutée manufacturière mondiale des Etats Unis est passée de 56,7% en 1948 à 24,3% en 1975 et 21,7% en 1979. De même, leur part dans le commerce mondial passe de 16,7% en 1950 à 11,8% en 1981. Si l’on considère que la croissance de la productivité constitue l’une des mesures de la compétitivité des économies, on notera alors qu’elle a été de +9% par an au Japon, +6% par an en RFA et seulement de +2,5% par an aux Etats Unis sur toute la période 1960-1980. En outre, la pénétration des trusts capitalistes européens et japonais s’est considérablement accrue sur le marché américain.
En 1960, les firmes américaines investissaient à l’étranger 4,6 fois plus à l’étranger que les firmes étrangères n’investissaient aux Etats Unis. En 1982, ce rapport était tombé à 2,2. A partir de 1960, la balance des paiements américaine est déficitaire. La compétitivité de l’économie américaine a donc baissé par rapport aux économies européenne et japonaise d’où une aggravation du déficit de la balance commerciale américaine. Ce déficit a pour conséquence d’affaiblir encore plus le dollar.
A la fin des années 60, les grandes banques centrales du Japon et d’Europe regorgent de dollars que les Etats-Unis ont multiplié pour financer leur déficit. Mais la récession économique américaine entraîne la dépréciation du dollar. La préférence pour l’or dont le cours flambe au détriment du dollar accélère le processus de perte de valeur du dollar, perte de valeur à laquelle la Réserve fédérale américaine tente de mettre fin sans succès.
En 1971, en raison de l’effet conjugué de l’affaiblissement du dollar et de la baisse du taux de profit, le président Nixon décide unilatéralement de mettre fin à la convertibilité du dollar en or, rompant du même coup les accords de Bretton Woods. Il s’ensuit la libéralisation automatique des taux de change et la création concomitante d’un marché de couverture des fluctuations des changes qui est en même temps un marché de spéculation.
En 1973 et 1979, la hausse du prix du pétrole entraîne l’apparition d’une énorme masse financière, les pétrodollars dont le recyclage transforme les circuits financiers mondiaux.
A la fin des années 70 et au début des années 80, pour financer les déficits publics, les Etats capitalistes dominants réforment les systèmes bancaires et monétaires. Il en résulte une seconde libéralisation après celle de 1971, celle des taux d’intérêt à long terme. Pour se couvrir contre les variations de taux d’intérêt, sont alors créés, au cours des années 80, des marchés de produits dérivés (Subprimes, LTCM (2), CDS (3), CD0 (4), ABCP (5), LB0 (6), ARS (7), etc.). Fait extrêmement important, ces produits sont transformes en titres qui sont vendus sur le marche.
A partir du milieu des années 90, la double vague de libéralisation conduit à la globalisation des marchés monétaires et financiers, et à l’émergence de la finance globale avec des acteurs globaux qui agissent sur l’ensemble des marchés. Cette évolution se traduit par la prééminence aux Etats-Unis des fonds de retraite à cotisations définies qui l’emportent finalement sur les fonds à prestations définies. Après avoir été développée aux Etats-Unis et en Angleterre, la titrisation des produits dérivés se répand dans les autres économies capitalistes d’occident.
La crise du capitalisme financier ou la crise financière
Les transformations que nous venons de décrire, la concentration et la centralisation du capital, ne sont sans doute pas une chose nouvelle. Elles renvoient au développement du capitalisme monopoliste que décrivaient déjà Hilferding, Hobson et Lénine. Ce qui est nouveau, c’est la part de plus en plus démesurée prise par le capital spéculatif qui souligne le caractère parasitaire et pourri du cours néo-libéral du capitalisme impérialiste et met en évidence sa décadence.
S’agissant de la crise proprement dite, tout commence avec la crise des «subprimes», c’est-à-dire des prêts à taux variable, réservés à une clientèle de particuliers peu solvable (ménages et étudiants américains). Certes, avant il y a eu l’effondrement de LTCM en 1998, la crise Internet en 2001, le scandale de Enron, la crise financière en Asie, etc., mais ces différentes crises qui furent partielles, peuvent être aujourd’hui considérées comme des signaux.
Bien que les prêts «subprimes» ne soient pas exclusivement réservés au marché immobilier, c’est dans ce secteur qu’a pris naissance la crise avec la hausse des taux d’intérêt à la fin de l’année 2006 et l’effondrement du marché immobilier en août 2007 aux Etats-Unis. En effet, les ménages ne pouvant plus payer, les défauts de paiement se sont multipliés. Ce qui a eu pour conséquence d’entraîner une dévalorisation des créances immobilières qui avaient été entre temps titrisées (8). Ces titrisations ayant pris des formes complexes, à côté de bonnes créances, sont apparues de moins bonnes créances, appelées créances «toxiques» (9) dont la toxicité s’est répandue au-delà des subprimes.
Les conséquences
La premières conséquences, c’est la chute vertigineuse de la valeur de ces titres en bourse et la faillite des banques qui les détiennent. La deuxième conséquence, c’est la propagation des effets de la crise et notamment la perte de confiance des différents acteurs du système. Ce faisant, les banques ne se prêtent plus d’argent, tout comme elles n’en prêtent plus aux entreprises et aux particuliers. Or, le capital argent est indispensable au fonctionnement du système. L’économie capitaliste fonctionne grâce au crédit : crédit à la consommation, crédit à l’investissement, etc. La troisième conséquence, c’est la baisse de la demande globale qui a pour effet, la baisse de l’activité économique et par conséquent, les faillites, les fermetures d’entreprises, la baisse du pouvoir d’achat et le chômage.
Il faut souligner que pour éviter que les marchés ne s’effondrent davantage, les économistes et les classes dominantes tiennent un discours qui ne rend pas compte de l’ampleur et de la gravité de la crise. Dans le fond, ce qui est en jeu c’est le mode de production capitaliste aujourd’hui. La logique du système a été basée sur le pillage et la surexploitation de la classe ouvrière, des classes laborieuses et l’accumulation de profit gigantesque entre les mains d’une poignée de gens, ceux que Samir Amin appelle les nouvelles classes dirigeantes.
En réalité, comme le soulignait déjà Trotski, les forces productives ont cessé de croître. Les nouvelles classes dirigeantes sont sans rapport avec la bourgeoisie industrieuse de la révolution industrielle. Nous sommes véritablement à l’époque de la révolution prolétarienne. La question, désormais, est celle de la direction politique. En Afrique, nous sommes pour l’essentiel à l’étape de la révolution démocratique. Il va de soi que pour nous, la lutte pour la démocratie révolutionnaire se confond avec la lutte contre la domination et l’oppression impérialiste.
Ce qui est frappant, c’est le fait que les injections massives de liquidités des banques centrales sur les marchés monétaires ne semblent avoir aucun effet dans la résolution de la crise. On a même pu observer une accélération de la crise avec la faillite de Lehman Brothers, un des membres éminent de l’oligopole bancaire mondial. On a assisté dès lors à un changement dans les moyens de lutte. Ce changement est marqué par l’adoption du plan Paulson qui envisage de racheter les créances toxiques aux banques pour un montant de 850 milliards de dollars. En Europe la même démarche est adoptée. Elle vise à racheter les actions des plus grandes banques et/ou pour l’Etat, à accorder sa garantie aux crédits interbancaires pour restaurer la confiance. Depuis la réunion des cinq plus grandes banques américaines, il est question de consacrer les fonds publics non pas au rachat des actifs toxiques, mais bien au contraire à prendre des participations dans le capital des banques.
Que va-t-il se passer ? Est-ce la fin du capitalisme ? Comment répondre à ces questions?
D’un point de vue stratégique plusieurs évolutions sont possibles.
Il serait sans doute intéressant de parcourir les différentes possibilités d’évolution du système afin de prospecter ce qui pourrait se passer dans chaque cas. Mais une telle perspective demanderait certainement plus de place et de temps. Aussi, malgré l’intérêt d’un examen de toutes les possibilités possibles d’évolution du système, je n’évoquerai ici, rapidement, que l’hypothèse qui me semble la plus probable, celle de la reconduction du capitalisme avec quelques aménagements, tellement les aménagements en cours semblent y conduire. Dans cette, on pourrait assister à un vaste mouvement de nationalisation des banques, à l’apurement des actifs toxiques et à la récapitalisation par des fonds publics avec appels aux marchés financiers.
Cette évolution aurait pour conséquence des tensions sur les taux d’intérêt à long terme. Cette évolution entraînerait par ailleurs un taux de croissance négatif ou nul et une aggravation du chômage. Une fois l’apurement des actifs toxiques réalisé, on assisterait alors à la reprivatisation des banques. Cette évolution se dessine déjà, puisque nous semblons évoluer vers la régulation des agences de cotation, la réforme des règles comptables dans le sens de leur assouplissement, la réforme des « hedges funds » dans le sens d’une meilleure transparence et la révision des règles des « stock options », des bonus, des parachutes dorés, etc.
Il reste que cette évolution n’est pas sans conséquence. Elle aurait toutes les chances de conduire à la formation d’une nouvelle bulle d’actifs, ceci en raison de l’énormité des liquidités qui sont entrain d’être déversées sur les marchés monétaires et de l’évolution des taux d’intérêt qui sont actuellement tirés vers le bas par les Banques centrales. Dans cette perspective, il est fort probable qu’une nouvelle crise systémique surviendra au moment de l’éclatement de cette nouvelle bulle, avec des effets encore graves et plus lourds que ceux de l’actuelle crise.
Quels seraient les enjeux d’une telle évolution pour l’Afrique?
Les enjeux pour t’Afrique
Le basculement des pays capitalistes arriérés, notamment ceux d’Afrique, dans la crise de la dette, au début des années 1980, a été provoqué en partie par l’augmentation unilatérale des taux d’intérêt décidée par les Etats-Unis et la hausse du dollar. Cette évolution a eu pour conséquence, on le sait, d’entraîner une augmentation de 310 % des versements annuels d’intérêt sur la dette, hormis les paiements au titre du remboursement du capital, puisque ceux-ci sont passés de 19 milliards en 1978 à 59 milliards de dollars en 1982.
La charge des intérêts ou de financement de la dette avait ainsi cru deux fois plus vite que la dette. Dans le même temps, la chute des recettes d’exportation bloquées par une politique mondiale des prix des produits de base, qui sont tombés en 1982 à leur niveau le plus bas depuis la deuxième guerre mondiale, aggravait leur situation. Le FMI et la Banque mondiale, au service des gouvernements des pays capitalistes dominants, ont alors imposé des réformes néolibérales qui ont entraîné des dévastations économiques, politiques et sociales incommensurable.
La crise actuelle aura de toute évidence des conséquences spécifiques sur les pays sous-développés et notamment ceux d’Afrique. En effet, il va de soi que la dépression économique dans les pays capitalistes dominants et dans les pays capitalistes secondaires dits pays émergents, aura des conséquences dramatiques pour l’Afrique.
La première de ces conséquences, c’est la raréfaction du crédit. Au moment où les taux d’intérêt baissent dans les pays capitalistes dominants, on assiste à un phénomène contraire en Afrique. Les taux d’intérêt ont plutôt tendance à augmenter parce que les banques privées des pays capitalistes dominants rechignent à accorder des prêts et durcissent en même temps les conditions de prêts. Les taux d’intérêts et les primes de risque grimpent par conséquent.
Une telle évolution si elle se confirme et se maintient aura des conséquences incalculables pour l’Afrique qui a besoin d’importants flux de capitaux pour financer son développement. De plus, cela entraînerait l’accroissement des difficultés de remboursement de la dette extérieure et l’accumulation d’arriérés. Deuxièmement, une dépression économique aurait pour conséquence directe une contraction de la demande mondiale de production primaire et par conséquent une réduction de la demande de matières premières et une baisse de revenus d’exportation. Et puisque toute la stratégie économique des ces trente dernières années est fondée sur la croissance tirée par les exportations, la chute des exportations induirait automatiquement une récession économique en Afrique avec ses conséquences sur l’activité économique, l’emploi, la santé, l’éducation et les infrastructures. Et comme les populations africaines sont déjà gravement affectées par les politiques d’ajustement structurel, la crise alimentaire et par les effets du changement climatique, les conséquences de l’extension de la crise actuelle seraient incommensurables.
Enfin, l’Afrique est déjà au centre de la lutte acharnée que se livrent les Etats capitalistes dominants et secondaires pour la conquête des marchés, le contrôle des sources de matières premières, mais aussi pour la défense des zones d’influence et places sur le marché mondial.
Les plans d’ajustement ont permis de déconstruire les Etats pour permettre le pillage des économies nationales. Cette situation va s’aggraver en raison de la crise. La bataille pour la conquête et le contrôle des sources de matières premières, la défense des zones d’influence qui fait déjà rage en Afrique va de toute évidence s’accentuer avec la crise du capitalisme financier, ce qui aurait pour conséquence une quasi-recolonisation de l’Afrique
La construction de AFRICOM (le commandement américain en Afrique), tout comme la réactivation de la 4e flotte en Amérique Latine par les stratèges du Pentagone répond à ce besoin. N’est-il pas vrai qu’il n’a jamais existé dans l’histoire du capitalisme, de période d’harmonie et de non violence comme le soulignent Duménil et Levy ? De la crise actuelle va émerger une nouvelle disposition des forces et un nouveau rapport de force au niveau mondial. L’enjeu pour l’Afrique c’est de résister ensemble ou disparaître ? Il ne s’agit bien sûr pas de disparition physique, mais de disparition en tant qu’ensemble économique et social distinct ayant des intérêts propres et capable de les faire valoir.
L’enjeu pour l’Afrique se décline en deux mots : révolution ou dégénérescence
Pour moi, le choix est simple. Il faut refuser la dégénérescence capitaliste. Je vois dans l’immédiat une série de décisions à prendre:
1° Reprendre le contrôle des leviers économiques et financiers pour construire des économies nationales orientées vers la satisfaction des besoins et aspirations des peuples africains. Il faut pour cela et immédiatement: . Constituer un front pour le non paiement de la dette extérieure due aux pays capitalistes dominants.
Si les pays capitalistes dominants, on le voit, sont capables d’annuler plus de 1 000 milliards de dollars de dettes douteuses, pourquoi n’annuleraient-ils pas la dette des pays sous- développés?
- Pour les pays africains membres de la zone Franc, dénoncer le traité monétaire avec la France, rapatrier les recettes des changes placées sur les comptes d’opérations, battre monnaie ;
- Pour les autres, retirer leurs réserves des changes des banques des pays capitalistes dominants et mettre un terme à l’achat des bons du Trésor des Etats-Unis;
- Décréter un contrôle strict sur les mouvements de capitaux et sur les opérations de change afin d’éviter la fuite des capitaux des pays arriérés vers les pays capitalistes dominants;
- Créer ou renforcer une banque du Sud (10) qui aurait pour objectif de financer les projets publics orientés vers la satisfaction des droits humains fondamentaux ;
- Créer des cartels de pays producteurs de matières premières pour en stabiliser les prix ;
- Créer un fonds commun Sud-Sud pour pallier les effets sociaux de la crise ;
- Renforcer l’intégration Sud-Sud et réduire le taux d’intégration au marché capitaliste mondial afin de renforcer un développement tourné vers la satisfaction des besoins des populations.
Telles sont les quelques propositions qu’il me semble indispensable de faire pour que s’offre le débat.
1 - Samir Amin, Les nouvelles classes dominantes et la fin de la civilisation bourgeoise: La ploutocratie, nouvelle classe dirigeante du capitalisme sénile
2 - Credit Defaukt Swaps, fond de couverture servant à se protéger contre un risque de non-paiement
3 - C’est un fond de couverture et d’investissement, il fait partie des hedges funds
4 - Un CDO regroupe en général des titres issus de 120 à 250 actifs (asset-backed security (ABS), CDO (on parle alors de CD02), ou tout simplement des obligations) différents pour un montant compris entre 1 et 2 milliards de dollar.
5 - Asset Backet Commercial Paper : Ce sont des titres de créances négociables émis par les banques ou des entreprises sur le marché financier pour une courte durée (2 à 270 jours). Ils ne sont garantis et sont basés sur la confiance.
6 - Leveraged Debt Buy Out est une opération de rachat d’entreprises financée par des dettes.
7 - Auction Rate Securities, Ce sont des titres qui représntent des crédits octroyés à des municipalités, des universités.
(8) Le premier instrument de titrisation appelé le Mortgage Backed Security, ou MBS, comportait un important risque de défaut de paiement que n’aiment pas les gros investisseurs comme les compagnies d’assurance et les caisses de retraite. Pour essayer d’éliminer ces deux risques, d’autres instruments ont été crées. Il s’agit du Collateralized Mortgage Obligation, ou CMO, et le Collateralized Debt Obligation ou CDO. Le “Collateralized Mortgage Obligation” (CMO) consiste à prendre un portefeuille de titres de créances hypothécaires, de le scinder en plusieurs tranches, certaines étant liées au remboursement du principal, on parle dans ce cas de Principal Only (PO), d’autres uniquement aux versements des intérêts, on parle alors de Interest Only d’autres encore aux risques de défaut du portefeuille.
9 - Le Collateralized Debt Obligation (CDO) est un mécanisme astucieux qui permet de répartir le risque de défaut d’un portefeuille de créances obligataires en quatre tranches. La première, baptisée “Equity” représente généralement 3% de l’encours et supporte les premières pertes du portefeuille. Très risquée, elle n’est pas notée par les agences de rating. La seconde tranche, la “mezzanine”, représente 7% de l’encours et possède un rating BBB. La tranche senior (20%) affiche un rating AA tandis que la tranche super-senior est notée AAA. Outre les CDO classiques, les banques d’affaires ont développé de nombreux autres CDO notamment le “CDO squared”, c’est-à-dire un CDO constitué par l’investissement dans d’autres CDO. Le CDO cube est un CDO qui investit dans des “CDO Squared”. On retrouve aussi sur les marches les CDS (credit default swap) et CPDO (Constant Proportion Debt Obligation) qui n’investit que dans des indices de CDO. Il s’agit essentiellement de créances comportant d’importants risques de paiement
10 - Une banque du Sud a été créée par 7 pays d’Amérique latine (Argentine, Bolivie, Brésil, Equateur, Paraguay, Uruguay, Venezuela) en décembre 2007. Une autre banque du Sud, appelée banque de l’ALBA, a été lancée en 2008 par Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, le Honduras et la petite île de Dominique (voir Eric Toussaint, Banque du Sud et nouvelle crise internationale, CADTM-Syllepse, 2008.).
* Maurice Fahé est économiste, Vice-Président de Convergence pour une autre Côte d’Ivoire et du Forum National sur la Dette et la Pauvreté - Ce texte a été présenté à l'occasion du Forum social africain à Niamey, du 23 au 25 novembre 2008.
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