Afrique : CODESRIA, Institut sur le Genre 2007 : Elite féminine africaine : origines, idéologies et pratiques

Chaque année, depuis 1994, le CODESRIA organise un institut sur le genre qui réunit entre 12 et 15 chercheurs pendant 4 semaines de débats intenses, de partage d’expérience et de construction de savoir. Le thème choisi pour l’institut 2007 est l’élite féminine africaine : origines, idéologies et pratiques. La date limite de soumission des candidatures est fixée au 16 avril 2007 et l’institut aura lieu du 4 au 29 juin 2007.

Chaque année, depuis 1994, le CODESRIA organise un institut sur le genre qui réunit entre 12 et 15 chercheurs pendant 4 semaines de débats intenses, de partage d’expérience et de construction de savoir. Le thème choisi pour l’institut 2007 est l’élite féminine africaine : origines, idéologies et pratiques. La date limite de soumission des candidatures est fixée au 16 avril 2007 et l’institut aura lieu du 4 au 29 juin 2007.

Chaque année, depuis 1994, le CODESRIA organise un institut sur le genre qui réunit entre 12 et 15 chercheurs pendant 4 semaines de débats intenses, de partage d’expérience et de construction de savoir. Pendant les premières années de l’institut, son objectif principal fut la promotion d’une conscience généralisée du genre dans la communauté de recherche en sciences sociales. L’institut a ensuite été organisé autour de thèmes spécifiques destinés à renforcer l’utilisation du genre comme catégorie analytique intégrée à la fois aux productions des chercheurs en sciences sociales africains et à l’émergence d’une communauté de chercheurs dans le domaine des études sur le genre. Le thème choisi pour l’institut 2007 est l’élite féminine africaine : origines, idéologies et pratiques.

Les luttes pour l’égalité sociale entre hommes et femmes reste un terrain de pertinence dans toute recherche d’une compréhension holistique de l’économie, de la culture et de la politique en Afrique contemporaine – comme, il est vrai, dans toutes les régions du monde. En fait, on peut affirmer que c’est un domaine dont la construction est toujours en cours. Et même quand, l’inclination générale, quoique fausse, a persisté pour affirmer que la référence au genre n’est qu’un code servant à estampiller d’étroites préoccupations spécifiques aux intérêts des femmes uniquement.

Dans un effort de correction de cette perception erronée, et en même temps, d’ouverture de nouvelles pistes de réflexion sur les questions de genre parmi les chercheurs africains en sciences sociales, le CODESRIA a décidé, dans le cadre de son plan stratégique 2007-2011, de construire un programme de recherche sur le genre, critique et novateur, en proposant, grâce à son institut annuel sur le genre, des thèmes qui contribueraient à la fois à l’élimination des stéréotypes sur les études sur le genre et à repousser les frontières des connaissances sur le genre. A cet effet, l’Institut sur le genre 2007 mettra l’accent sur la théorie et la praxis de l’élite en soulignant sur les origines, les idéologies et les pratiques des élites féminines africaines.

La théorie et la praxis de l’élite est une des préoccupations thématiques anciennes dans les sciences sociales, y compris en Afrique contemporaine où quelques uns des plus anciens travaux ont été produits dans le contexte des premiers processus de création de l’Etat et des enjeux qui y sont consécutifs. Plus récemment, également, dans la période d’après la seconde guerre mondiale, la recherche sociale sur le continent s’est intéressée, d’une manière ou d’une autre, à l’étude des processus de transformation sociale tels qu’ils sont négociés par différentes catégories d’élites.

Le processus de création de l’élite moderne, qui comprend la recomposition de l’élite ancienne existant aux côtés de la nouvelle, fut un important élément de la recherche historique dans la période d’après 1945 sur le continent. Dans cette optique, une attention particulière sera prêtée à l’émergence d’une élite éduquée – issue du processus d’occidentalisation dévastateur – et son rôle supposé dans le projet de modernisation, spécialement quand elle devint le noyau de la classe politique de la période immédiate d’après-indépendance.

D’autres productions en sciences sociales – particulièrement en sociologie, en économie, en sciences politiques – se sont penchées sur le rôle des élites anciennes dites traditionnelles, l’émergence d’oligarchies militaires en voie de modernisation et le développement d’une élite économique qui prit la direction du secteur économique formel émergeant. De la littérature vinrent les études prospectives sur les cultures de ces élites, particulièrement lorsqu’elles s’étaient associées pour la construction de relations de pouvoir dans l’Afrique d’après les indépendances. Ces différentes catégories d’élite étaient, à leur écrasante majorité, masculines, comme l’étaient les milieux culturels dans lesquels ils agissaient et d’où ils étaient produits.

A leur entrée dans l’équation, les élites féminines n’étaient plus souvent que des appendices des élites mâles, servant, par exemple, dans les mouvements féminins des partis politiques. L’attrait pour les élites du secteur formel allait de pair avec l’indifférence pour la présence importante des femmes dans un secteur informel dynamique, y compris les nombreux cas de femmes entrepreneurs qui s’étaient, avec succès, établies comme commerçantes ou productrices avec un certain aura économique.

Du début des années 1980, avec différentes croisades sociales qui allaient de l’éducation des filles, l’excision, à l’impact des conflits sur les femmes et les enjeux de la pandémie du VIH/sida, un important effort a été fait par les institutions des Nations-Unies pour mobiliser les sections féminines de l’élite africaine au soutien de ces initiatives. C’est dans ce contexte que la fonction de Première dame allait être internationalement légitimée même si à l’intérieur, elle était aussi contestée par les féministes africains qui l’appelaient « féminisme d’Etat » ou « femocratie » et qui la jugeaient aussi inutile que préjudiciable à la cause des femmes.

Le phénomène de première dame -et les syndromes qui lui sont associés- devaient être discutés de manière extensive dans les cercles de chercheurs et les anecdotes sont nombreuses sur ses disfonctionnements. Tout de même, il eut un momentum imparable car il associait une demande de plus grande participation par une population croissante d’élites féminines dans les domaines politique, économique, social, « traditionnel » et culturel en tant que nouveaux facteurs favorisant un accroissement du nombre de femmes africaines éduquées. Cet aspect appelle une approche plus modeste de la compréhension par l’observation de cette dynamique de recomposition des élites en Afrique, particulièrement celles féminines, sa couverture géographique et démographique, ses ancrages idéologiques, et ses pratiques en tant qu’exercices légitimes de ses droits et mis en relation avec les fondements historiques du pouvoir masculin sur lesquels s’est structurée la société actuelle.

Les participants à l’Institut sur le genre 2007 seront encouragés, entre autres, à explorer les facteurs et processus qui favorisent la constitution d’une élite féminine ; les processus de mobilité sociale qui sous-tendent la formation et le renouvellement de cette élite ; son degré d’autonomie vis-à-vis des élites masculines ; ses modes d’engagement avec les autres femmes ; sa manière de projeter son identité et la signification historique de son émergence dans le changement social. Cette dernière préoccupation touche aux différents aspects et dimensions des dynamiques de genre dans l’émergence et le développement des élites féminines africaines.

Les participants à l’Institut seront invités à explorer les nombreux enjeux conceptuels, méthodologiques et empiriques posés par le thème, et de là, proposer des orientations qui permettraient de développer et d’approfondir les perspectives dans la manière dont les élites féminines contribuent – ou ne contribuent pas – à la transformation des relations de pouvoir. Les divers lieux où les femmes sont présentes ou représentées seront passés en revue de même que l’impact de cette présence sur les différents aspects de la structuration de l’espace public. Les propositions venant de différentes perspectives disciplinaires sont les bienvenues.

Les objectifs de l’institut sur le genre 2007 sont:

1.Fournir une plateforme aux universitaires africains qui ont un intérêt théorique et empirique sur l’élite féminine en Afrique ;
2.Familiariser les chercheurs avec la littérature la plus récente dans le domaine et ce faisant, consolider une perspective africaine dans les débats théoriques en cours ;
3.Affiner les outils de recherche analytique sur le genre, et promouvoir une méthodologie féministe africaine dans la fabrication de la théorie de l’élite ;
4.Encourager la production de connaissances africaines sur les élites et, par la même occasion, contribuer à l’émergence d’une masse critique d’un réseau d’intellectuels ayant un intérêt actif dans l’approfondissement de la recherche sur ce thème.

Eligibilité et Sélection

Le Directeur

Pour chaque session, le CODESRIA nomme un directeur externe, pour assurer la direction de l’Institut. Les Directeurs sont des scientifiques de haut niveau réputés pour leur connaissance du thème de l’année, et pour l’originalité de leur point de vue sur la question. Ils sont recrutés sur la base d’une proposition et d’un plan de cours couvrant quarante cinq jours pendant lesquels ils devront, entre autres :

-Participer à la sélection des lauréats;
-Identifier les personnes ressources qui aideront à diriger les discussions et les débats;
-Concevoir les cours de la session, y compris la spécification des sous-thèmes;
-Faire une série de conférences et soumettre une évaluation des papiers présentés par les personnes ressources et les lauréats;
-Soumettre un rapport scientifique écrit de la session.

En outre, le Directeur devra (co-)éditer les versions révisées des articles présentés par les personnes ressources, en vue de leur publication dans l’une des collections du CODESRIA. Le Directeur devra également assister le CODESRIA dans la tâche d’évaluation des articles présentés par les lauréats pour publication dans un numéro spécial d’Afrique et Développement ou dans une monographie.

Les personnes ressources

Les cours dispensés à l’Institut devraient offrir aux lauréats l’occasion d’approfondir leurs réflexions sur le thème du programme et sur leur propre sujet de recherche. Les personnes ressources sont, par conséquent, des chercheurs confirmés ou en milieu de carrière qui ont beaucoup publié sur le sujet, et qui ont une contribution importante à apporter aux débats. Il est attendu qu’ils fournissent des documents de cours qui serviront de sujet de réflexion pour pousser les lauréats à engager une discussion autour des cours et de la littérature générale disponible sur le thème.

Une fois sélectionnés, les personnes ressources doivent:

-Déposer une copie de leurs cours pour reproduction et distribution aux participants une semaine avant le début des cours;
-Donner leurs cours, participer aux débats et commenter les propositions de recherche des lauréats ;
-Revoir et soumettre la version révisée de leurs documents de recherche pour publication par le CODESRIA au plus tard deux mois après leur présentation.

Les lauréats

Les candidats doivent être des chercheurs africains ayant terminé leur formation universitaire et/ou professionnelle, avec une capacité prouvée de faire de la recherche sur le thème de l’Institut. Les intellectuels actifs dans le processus politique et/ou dans les mouvements sociaux/organisations civiques sont aussi encouragés à candidater. Le nombre de places offertes par le CODESRIA pour chaque session des instituts est limité à quinze (15). Les chercheurs non-africains capables de financer leur participation peuvent également faire acte de candidature pour un nombre limité de places

Candidatures

Les candidatures pour le poste de Directeur doivent comprendre :

q-une demande de candidature ;
q-une proposition de quinze pages au plus, décrivant les questions qui seront couvertes dans le cours proposé et démontrant l’originalité du cours et comment il répond aux besoins des potentiels lauréats, particulièrement en s’appesantissant sur les questions couvertes du point de vue des concepts et de la méthodologie, une revue critique de la littérature, et la gamme de points soulevés par le thème de l’institut..
q-un curriculum vitae détaillé et actualisé, et
q-trois publications.

Les candidatures des personnes ressources doivent comprendre:

q-une demande de candidature ;
q-deux publications ;
q-un curriculum vitae ; et
q-une proposition de cinq pages au plus, décrivant les questions qui seront couvertes dans le cours proposé.

Les candidatures des lauréats doivent comprendre :

q-une demande de candidature ;
q-une lettre indiquant l’affiliation institutionnelle;
q-un curriculum vitae ;
q-une proposition (2 exemplaires de dix pages au plus), comprenant une analyse descriptive du travail que le candidat veut entreprendre, un résumé de l’intérêt théorique du thème choisi, et la relation du sujet et de la problématique et les intérêts du thème de l’institut 2007 ; et,
q- deux lettres de référence de chercheurs connus pour leur compétence et leur expertise dans le domaine (géographique et scientifique) de recherche du candidat, avec leurs noms, adresses, téléphone, fax et emails.

Un comité indépendant composé d’éminents chercheurs africains en sciences sociales sélectionnera les candidats qui participeront à l’Institut.

La date limite de soumission des candidatures est fixée au 16 avril 2007 et l’institut aura lieu du 4 au 29 juin 2007.

Toutes les candidatures et questions devront être adressées à:

Institut sur le Genre
CODESRIA
Avenue Cheikh Anta Diop X Canal IV
B.P. 3304, CP 18524
Dakar, SENEGAL
Tel. (221) 825 98 21/22/23
Fax : (221) 824 12 89
E-mail : [email][email protected]
Site web: www.codesria.org