Pourquoi cette haine contre Mugabé ?
Il y a une haine à peine contenue contre le régime de Mugabe et ceux qui le défendent. De telles attitudes sont inadmissibles dans un débat d’idées. En quoi le soutien au régime de Mugabe serait-il « honteux » et « malhonnête »? En quoi ce soutien devrait-il susciter du « dégoût » sauf chez les ennemis jurés de Mugabe et de la ZANU-PF ? Et pourtant, tous les faits évoqués pour soutenir le leader zimbabwéen sont avérés et connus de tous. Ses détracteurs ont le droit de détester Mugabe et d’être en désaccord avec celles et ceux qui le défendent mais ils n’ont pas le droit de l’insulter. Chacun doit pouvoir exprimer librement ses opinions sur ce qui se passe au Zimbabwe, ou dans tout autre pays africain, sans recourir à des invectives contre ceux ou celles qui expriment des opinions contraires.
Mugabe, ici ou là, est qualifié de « dictateur », de « corrompu » et de « despote », termes que l’on trouve généralement dans les médias occidentaux, notamment britanniques et américains ! Mais d’où viennent la hargne et la haine avec lesquelles certains attaquent Mugabe et son régime ? Au nom, semble-t-il, de la défense « des masses laborieuses » et du « peuple » du Zimbabwe. Mais qui leur a donné le droit de parler au nom du « peuple » du Zimbabwe ? Et pensent-ils se soucier plus du sort de ce « peuple » que Mugabe lui-même et son parti? Celui-ci et tous ceux qui le défendent seraient-ils donc des « ennemis » du « peuple » du Zimbabwe tandis que ceux qui l’attaquent seraient les « vrais amis » de ce « peuple » ?
Dans ce débat, il ne faut pas prendre de liberté avec la vérité historique et les faits.
Les Accords de Lancaster House
Les Accords de Lancaster House, qui organisaient la transition vers l’indépendance de la Rhodésie ont été signés le 21 décembre 1979 après trois mois d’âpres négociations entre la délégation du Front Patriotique (ZANU et ZAPU), la clique de Ian Smith et la Grande Bretagne, puissance de tutelle. Ces accords prévoyaient une période de transition avant les élections législatives prévues au premier trimestre 1980. Durant cette période on ne devait pas toucher aux institutions de la Rhodésie. Ces Accords stipulaient que tous les signataires devaient: 1) respecter les arrangements obtenus pendant la période d’avant indépendance ; 2) respecter toutes les clauses de la Constitution devant mener à l’indépendance. En outre, les Accords octroyaient à la minorité blanche 20% des sièges du futur Parlement, ce qui lui conférait de fait un droit de veto sur tout changement constitutionnel, et ce, jusqu’en 1987.
C’est après les élections législatives de février 1980, gagnées par la ZANU à une très confortable majorité, que Mugabe assuma la fonction de Premier Ministre à partir du mois de mars 1980. Et c’est seulement à partir de ce moment que la ZANU commença à mettre en œuvre son programme. C’est ainsi que les deux principales branches de l’armée de Ian Smith furent démantelées : l’Infanterie Légère de Rhodésie (ILR) et les Selous Scouts (SS). Une bonne partie des effectifs de l’ILR et certains membres des SS furent incorporés dans la nouvelle Armée zimbabwéenne sous commandement des officiers de la ZANLA, l’aile militaire de la ZANU. Seuls quelques officiers de l’ancienne Armée rhodésienne, qui avaient accepté la règle de la majorité noire, furent retenus pour contribuer à la formation de la nouvelle Armée.
La politique de redistribution des terres
La question de la réforme agraire fut un des points les plus litigieux durant les négociations de Lancaster House. Il faut noter qu’au moment de l’indépendance, quelque 6000 fermiers blancs contrôlaient 15,5 millions d’hectares –soit 40% de toutes les terres- et sur la partie la plus fertile du pays. Par contre, environ 4,5 millions de fermiers noirs n’avaient que 16,4 millions d’hectares situés sur la partie aride du pays. Mais au moment des Accords de Lancaster House, la Grande Bretagne accepta de financer la redistribution des terres mais seulement sur une base volontaire, selon le principe « achat volontaire, vente volontaire ». Et cette politique devait durer entre 1980 et 1990.
Dès son arrivée au pouvoir en 1980, la réforme agraire était parmi les priorités du régime zimbabwéen. Mais la politique d’achat et de vente volontaire incita les fermiers blancs à la spéculation, provoquant ainsi une hausse exagérée des prix des terres. Ce qui limita la portée du programme du régime. Entre 1980 et 1992, la Grande Bretagne dépensa 44 millions de livres sterling dans le cadre des engagements qu’elle avait pris. Mais à cause des prix élevés demandés par les fermiers blancs, les terres redistribuées étaient très limitées et la plupart étaient dans des régions arides.
En 1997, quand les travaillistes vinrent au pouvoir avec Tony Blair, Claire Short, la Secrétaire chargée du Développement international, écrivit au régime zimbabwéen pour dire que la Grande Bretagne n’avait plus aucune intention de tenir ses engagements quant à la réforme agraire. Dès lors, la pression s’intensifia sur le régime pour autoriser la confiscation des terres sans indemnisations. Donc, c’est la violation par la Grande Bretagne de ses engagements résultant des Accords de Lancaster House qui a amené le régime zimbabwéen à décréter la confiscation des terres et leur redistribution. Cette politique, loin d’être « démagogique » ou un expédient électoral, était au contraire très populaire et approuvée par l’écrasante majorité du peuple zimbabwéen.
Ceux qui critiquent Mugabe à l’intérieur du pays ne remettent pas en cause cette politique, même s’ils pensent que d’autres méthodes auraient pu être utilisées. D’ailleurs, dans l’Accord signé au mois de septembre 2008 entre Mugabe et Morgan Tsvangirai, le leader du MDC, il est stipulé que la politique de redistribution des terres était irréversible. En outre, l’Accord souligne que la Grande Bretagne est responsable de toutes les indemnisations dues aux fermiers blancs qui ont perdu leurs terres. C’est sans doute une des raisons qui ont poussé les parrains du MDC, notamment la Grande Bretagne et les Etats-Unis, à faire pression sur Tsvangirai pour qu’il refuse la mise en œuvre de cet Accord.
Certains critiques de Mugabe semblent condamner la politique de redistribution des terres et même regretter le départ des fermiers blancs, présentés comme les piliers d’un secteur agricole qui s’est effondré, de sorte que le Zimbabwe ne fut plus le grenier de l’Afrique australe qu’il était. Avec pour conséquences, la chute brutale de la production agricole, la baissedes recettes d’exportation, la famine, l’exode rural, exode massif de la population vers l’étranger. (1)
Ainsi donc, le régime Mugabe est-il rendu seul responsable de tout cela ! On oublie les effets des sécheresses récurrentes qui ont frappé le pays. On oublie surtout le sabotage organisé par ces mêmes fermiers et leurs soutiens, non seulement en Occident, mais aussi dans les pays limitrophes du Zimbabwe ! Car les tenants de l’ancien système d’apartheid en Afrique du Sud et en Namibie, et qui continuent à détenir l’essentiel des rouages économiques et financiers dans ces pays, n’avaient aucun intérêt à voir la politique du gouvernement zimbabwéen réussir.
Au contraire ! Il ne faut pas oublier que le système bancaire et financier dans la sous-région est largement dominé par les groupes financiers occidentaux et qui sont donc des ennemis de Mugabe. Par conséquent, même si les gouvernements des pays voisins soutiennent Mugabe, il n’en demeure pas moins qu’ils n’ont pas beaucoup d’influence sur les décisions des entreprises et banques privées. Et ces dernières ont contribué à organiser une fuite massive de capitaux hors du Zimbabwe sans que les autorités des pays voisins puissent faire quelque chose contre cela!
Mais de nos jours, tous ceux qui mettent l’impérialisme en cause dans les problèmes internes du continent africain sont accusés d’utiliser cela comme « alibi » afin de passer sous silence, voire de couvrir les méfaits ou crimes des « dictateurs africains » et autres « régimes corrompus ». Ces critiques sont abusés par les idéologues et médias occidentaux qui font croire qu’après plusieurs décennies « d’indépendance » les pays occidentaux, en particulier les anciennes puissances coloniales, n’ont plus rien à voir dans les problèmes « internes » des pays africains.
Une ingérence constante
Ce que ces critiques semblent oublier c’est que l’impérialisme est un système mondial ayant un « centre » et une « périphérie », pour utiliser l’analyse de Samir Amin. Donc, quand on critique ce système, ce n’est pas occulter les responsabilités des dirigeants africains. Ainsi, quand on dénonce la Françafrique, on ne fait pas seulement référence à la politique de l’impérialisme français, mais également aux régimes qui lui sont inféodés ou aux forces manipulées par la France et qui lui servent d’instrument de déstabilisation et de subversion contre des régimes « récalcitrants ».
C’est par l’intermédiaire de ces relais que se fait le sale boulot et qu’on présentera ensuite comme un « problème interne». Quand Thomas Sankara est tombé sous les balles des assassins au service de la Françafrique, c’était « un problème interne ». Quand Kwame Nkrumah a été renversé par l’impérialisme britannique, c’était un « problème interne ». Quand Lumumba et ses compagnons furent sauvagement assassinés sur ordre de la CIA et des services belges, c’était « un problème interne ». Quand l’impérialisme US fit assassiner Salvador Allende au Chili en 1973, c’était un « problème interne ». Quand, en 2002, ce même impérialisme fomenta un coup d’Etat contre Hugo Chavez, c’était « un problème interne ». Ou encore quand, il y a quelques semaines, il essaya de diviser la Bolivie par l’intermédiaire de gouverneurs de région à la solde de la CIA, c’était encore un « problème interne » !
Bref, quand l’impérialisme utilise ses relais en Afrique et ailleurs dans les pays du Sud pour déstabiliser, tuer, massacrer, cela est présenté comme « un problème interne ». Par contre, si ce sont ses obligés qui se trouvent en mauvaise posture, alors ce n’est plus un « problème interne », mais une « agression extérieure ». Ainsi quand Idriss Deby du Tchad fut sur le point de tomber en janvier 2008, la France de Sarkozy vola à son secours sous prétexte qu’il était confronté à une « agression extérieure» de la part du Soudan !
Les mutations de l’impérialisme
En réalité, la main visible ou invisible de l’impérialisme se trouve toujours derrière les troubles « internes » des pays du Sud. En fait, l’impérialisme n’a jamais été une réalité aussi incontestable qu’à notre époque où il prend un caractère de plus en plus terroriste sous les traits des Etats-Unis et de l’OTAN. Ce que certains ignorent, sans doute, c’est que l’impérialisme a subi de profondes mutations. Il est certes toujours représenté par les Etats et leurs machines de guerre ainsi que par les grands groupes industriels et financiers, plus connus de nos jours sous le nom de multinationales. Mais l’ancienne politique de la canonnière n’est utilisée qu’en dernier ressort, car elle a un coût de plus en plus exorbitant sur le plan militaire, économique et politique. George Bush en sait quelque chose avec les désastres d’Irak et d’Afghanistan.
On préfère alors recourir à d’autres formes d’intervention, plus subtiles et moins onéreuses C’est pourquoi, de nos jours, l’impérialisme se présente également sous les traits d’organisations internationales, comme la Banque mondiale, le FMI, l’OMC et de bien d’autres encore. L’impérialisme se présente aussi sous les traits d’organisations dites « humanitaires », de « défense des Droits de l’homme », de « promotion de la démocratie », de « fondations » de « Think Tanks », bref de toute une myriade d’ONG et autres organisations de la société civile dont certaines ont des budgets qui dépassent ceux de nombre de pays du Sud. Enfin et surtout, l’impérialisme du 21ème siècle est symbolisé par la formidable machine médiatique dont les principaux groupes sont contrôlés par les sociétés transnationales. Une machine médiatique qui répand les mensonges, distille la haine, procède à un extraordinaire lavage de cerveau et à la manipulation de l’opinion publique, le tout avec une efficacité redoutable. Imaginez qu’aujourd’hui, tout musulman est « un terroriste » potentiel !
La guerre implacable contre le Zimbabwe
Donc, l’impérialisme du 21ème siècle se présente comme un monstre à plusieurs têtes. Et son ingérence visible ou invisible, en Afrique ou ailleurs, est une réalité et le restera aussi longtemps que ce monstrueux système continuera d’exister. Et le Zimbabwe constitue un exemple flagrant de cette ingérence impérialiste que d’aucuns qualifient de terroriste de la part des Etats-Unis et de l’Europe. Certes, on ne peut pas imputer tout ce qui se passe au Zimbabwe à cette ingérence. Mugabe et la ZANU-PF ont une grande part de responsabilité dans cette situation.
Mais c’est un fait que, depuis 2000, les Etats-Unis, la Grande Bretagne et leurs alliés ont décidé de déclencher une guerre économique, financière et médiatique sans équivalent en Afrique contre Mugabe et son régime. En 2001, le Congrès des Etats-Unis adopta un projet de Loi enjoignant les représentants US dans toutes les institutions internationales de s’opposer à toute forme d’aide ou de coopération avec le Zimbabwe. Et les principaux sponsors de cette Loi étaient Jesse Helms, sénateur républicain d’extrême droite et fervent soutien du terroriste Ian Smith, et… Hillary Clinton !
Dans le cadre de cette Loi, l’Administration Bush mit en place en 2002 un programme dénommé « gouvernance et démocratie » doté de 6 millions de dollars destiné à aider l’opposition à Mugabe (MDC, syndicats, groupes religieux, ONG, médias « indépendants » etc.). Au plus fort de la campagne de redistribution des terres, les Etats-Unis s’opposèrent à l’aide du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et en 2004 ils s’opposèrent à l’appui du Fonds mondial contre le sida au Zimbabwe!
Non contents de déclarer leur propre guerre, les Etats-Unis et la Grande Bretagne poussèrent l’Union européenne à prendre des sanctions contre le Zimbabwe à partir de 2002 et cela en violation de l’Article 98 de l’Accord de Cotonou signé en 2000 entre l’Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique).3 Comme quoi, l’impérialisme ne respecte ses propres règles et lois que quand celles-ci vont dans le sens de ses intérêts. Tous les fonds destinés à l’éducation et à la santé furent suspendus par les pays occidentaux, pourtant grands donneurs de leçons sur « les droits de l’homme » et qui prétendent combattre Mugabe pour « sauver » le peuple zimbabwéen !
Sous la pression des mêmes pays, le FMI et la Banque mondiale mirent fin à toute forme de coopération avec le Zimbabwe. Et si on ajoute à tout cela le lynchage médiatique quotidien le plus ignoble – un véritable terrorisme médiatique -, on peut considérer que le Zimbabwe connaît une situation similaire à celle qui prévalait en Irak avant l’invasion impérialiste de 2003. Les appels à la démission de Mugabe et à l’intervention militaire lancés ces temps derniers par les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France montrent qu’ils n’ont pas tout à fait renoncé à rééditer le scénario irakien. Ils avaient d’ailleurs essayé d’obtenir l’aval des Nations-Unies en juillet dernier en présentant une résolution qui ouvrirait la voie à l’utilisation de la force, en prétendant que la situation au Zimbabwe représentait « une menace pour la sécurité internationale » ! Sans doute une « menace » pour les intérêts et « la sécurité » de ceux qui veulent recoloniser le Zimbabwe.
La résolution fut rejetée par un double veto chinois et russe et également par le Vietnam, l’Afrique du Sud et la Libye. Par contre, le Burkina Faso de Blaise Compaoré, l’assassin de Sankara, avait voté pour cette résolution, sans doute dans le but de donner davantage de gages de sa fidélité à la Françafrique.
Défendre Mugabe
Ainsi donc, il est certainement plus facile aujourd’hui de crier avec les chiens et les loups impérialistes pour vilipender Robert Mugabe, le traîner dans la boue que de le défendre. Les pays occidentaux ont non seulement entrepris une campagne haineuse et méprisable contre le dirigeant zimbabwéen et son régime, mais également fait pression sur les dirigeants africains pour « l’isoler ». Cette campagne politico-médiatique est relayée par quelques dirigeants africains, dont Wade qui a rejoint récemment la meute de chiens demandant « la démission » de Mugabe.4 Mais elle a également fini par ébranler certains esprits « progressistes » voire « révolutionnaires » sur le continent.
Comme tout le monde le sait, la seule et unique source de cette furie impérialiste est la confiscation des terres des fermiers blancs. Et pourtant, comme on l’a vu, cette confiscation n’a commencé que quand la Grande Bretagne a officiellement renié sa parole. En outre, cette confiscation est plus que légitime puisqu’elle vise à restituer aux Africains ce qui leur avait été volé par la force durant la colonisation britannique. Mais pour les Britanniques et les pays occidentaux, Mugabe s’est attaqué au fondement même de leur domination: le pouvoir économique. En effet, aussi longtemps que quelques milliers de fermiers contrôlaient l’essentiel des terres les plus fertiles du pays, le pouvoir économique et financier resterait entre leurs mains. Les cas de l’Afrique du Sud et de la Namibie en sont une bonne illustration.
Donc, il ne fallait pas que Mugabe réussisse, car s’il réussissait ce serait le tour de l’Afrique du Sud, de la Namibie et même au-delà. La réussite de la politique de redistribution des terres serait un coup terrible porté à tout le système de domination directe ou indirecte en Afrique. La libération économique est une guerre encore plus difficile et plus terrible que la guerre de libération sur le plan politique. Beaucoup d’Africains ont compris que ce qui se passe au Zimbabwe est une illustration de ce qui attend tout pays africain qui décide de s’engager dans la voie de l’émancipation économique.
C’est pourquoi nous avons choisi de soutenir Mugabe dans la crise qui secoue son pays. Nous le faisons, parce qu’il est le symbole de l’insoumission et de la résistance à l’impérialisme occidental, comme le souligne si bien Aminata Traoré dans son texte (http://www.pambazuka.org/fr/category/comment/53094). Un symbole qui a ses forces et ses faiblesses. C’est l’un des très rares dirigeants africains qui peut aujourd’hui se targuer de prendre des décisions sans qu’elles soient dictées par l’Union européenne, les Etats-Unis ou encore le FMI et la Banque mondiale. Voilà pourquoi il représente un symbole dangereux aux yeux du système de domination impérialiste. Tout comme Hugo Chavez ou Evo Morales en Amérique latine. Les mêmes épithètes infamantes collées à Mugabe par les médias occidentaux sont également appliquées à ces dirigeants sud-américains.
Mais notre soutien à la résistance que mènent Mugabe et la ZANU-PF n’est nullement synonyme de soutien à toutes leurs politiques, dont certaines sont franchement condamnables et même inacceptables. C’est un fait que des fautes et des abus ont été commis dans la politique de confiscation des terres et dans les relations avec l’opposition. Mais face au système impérialiste, la solidarité et le soutien des forces conscientes des enjeux de la crise au Zimbabwe sont nécessaires et justifiés.
Le Président Mao Ze Dong nous a appris depuis longtemps déjà que toutes les contradictions n’ont pas la même importance et qu’il est nécessaire de les hiérarchiser pour en trouver le fil conducteur. Voilà pourquoi nous ne pouvons confondre l’impérialisme et ses agents, d’une part, et les régimes africains agressés et en butte au terrorisme et au banditisme des pays occidentaux, comme celui de Mugabe, d’autre part, même s’ils sont « capitalistes ou libéraux ».
Oui, comme le dit Aminata, Nous sommes tous des Zimbabwéens ! Nous soutenons le symbole de l’insoumission face à la meute de chiens impérialistes et leurs auxiliaires africains !
Note
1 - L’auteur répond à une contribution parue dans la presse sénégalaise.
Voir aussi : Mamdani, Mugabe et la communauté scientifique africaine face au cauchemar du Zimbabwe (
* Demba Moussa Dembélé est Directeur du Forum africain des alternatives
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