Niger : la fuite en avant d’un dictateur

Le scénario, très africain, en rappelle un autre : après avoir longtemps laissé entendre qu’il pourrait répondre “à l’appel du peuple” en révisant la Constitution qui limite les mandats présidentiels à deux, le président Tandja a dû déchanter : le Conseil constitutionnel lui a opposé un avis défavorable. Il sort alors la carte de rechange et projette un référendum pour une prolongation de mandat de trois ans. Le Conseil constitutionnel lui signifie une opposition, sans appel en droit nigérien. Entre-temps, l’opposition politique et la société civile se sont mobilisées et la protestation a commencé par une grande manifestation, le 14 juin, à Niamey. Mais dans sa fuite en avant, Tandja a dissous l’Assemblée nationale qui, au Niger, élit en son sein le Conseil constitutionnel. Ce qui veut dire qu’un autre coup de force prorogatif en Afrique débute.