Election présidentielle 2012, au Sénégal : Wade, Sarkozy et les autres
Le 26 février les Sénégalais vont aller aux urnes pour une élection présidentielle. Jamais, dans l’histoire politique de ce pays, contexte électoral n’a été aussi gros de dangers. La décision prise par Abdoulaye Wade de se présenter, en violation des dispositions constitutionnelles, et la détermination qui monte de larges segments de la population pour s’y opposer portent en elles des germes de conflits dont les éléments se mettent déjà en place. Reste à savoir jusqu’à quel point «les forces du changement» vont prendre leur destin en mains.
A deux mois de l’élection présidentielle et à quelques jours du dépôt des candidatures, le président Abdoulaye Wade, s’entête à vouloir se présenter pour un troisième mandat. Alors que de l’avis de la quasi-totalité des sénégalais spécialistes du droit constitutionnel, il est loin de remplir les conditions pour être candidat. Maintenant qu’est ce qui explique cet entêtement assimilable à un coup de force ? Car Wade ne compte que sur la force pour braver le droit et la justice.
La seule nouveauté à laquelle les observateurs s’attendaient, lors de son discours de fin d’année, c’était l’annonce de son renoncement à cette candidature. Le contraire de ce geste tant attendu, a été un long discours insipide servi aux Sénégalais, désabusés par ce que torturés pendant 80 minutes.
Maintenant, pour répondre à cette question posée en filigrane plus haut, il ne serait pas superflu de faire une incursion dans la politique internationale. Personne n’y a fait attention, mais de par son comportement, Abdoulaye Wade a installé notre pays dans la tourmente de la politique internationale. On peut se demander d’ailleurs, pourquoi les ténors de l’analyste politique, ne se sont pas attardés sur cette question. En tout cas les dialecticiens diraient qu’il y a une interaction entre la situation politique nationale et la situation politique internationale.
Lorsqu’on prend connaissance des révélations du journal « L’Observateur » du 9 décembre 2011, sur la base de la synthèse faite par leur correspondant à Paris, Thierno Diallo, analyse portant sur le livre ‘’ La guerre sans l’aimer’’ du lugubre philosophe français Bernard Henry Levy, où il décrit la façon dont ce dernier a pu ‘’retourner Wade, jusqu’à l’amener à lâcher son ami Kadhafi, pour reconnaitre le CNT’’, on peut considérer qu’en contrepartie son ‘’ami ‘’ Sarkozy lui a promis quelque chose. Quoi ? La force, pour l’imposer avec son fils aux Sénégalais, contre vents et marrées. Comme cela s’est passé exactement, en Côte d’Ivoire et en Libye. N’en déplaise (aux) analystes qui prennent comme argent comptant, ce que débitent les chaines de télés et radios de Sarkozy.
En effet, à chaque détour de phrases, ces Messieurs nous servent sans discernement, du ‘’Comme ce qui s’est passé en Cote d’Ivoire’’. Comme ce qui s’est passé en Libye’’. Ce qui fait que tous les ‘’Prêts à répéter’’ reprennent en chœur ces slogans venant généralement des officines de propagande, de domination idéologique, d’Occident.
Voici, un petit extrait de la conversation où le philosophe français, qui rappelle le journaliste-barbouze, artiste du maquillage, a embobiné le ‘’Président de tous les sénégalais’’ pour le ferrer. Après avoir mordu à l’hameçon, lors d’un précédent entretien, Wade appelle Bernard Henry Levy, au téléphone, le 17 mai 2011.
« - Wade : J’ai encore une question à vous poser.
- Bernard : Oui ?
- Est-ce le désir de Sarkozy ?
- Pardon ?
- Est-ce vraiment le désir de Sarkozy que Kadhafi quitte le pays ?
- Ses actes vous répondent. Il a reconnu le Conseil Nation de Transition (CNT) comme seul représentant du peuple libyen. Il a mobilisé…
- Il (Wade) m’interrompt. Sec, tout à coup.
- Je sais cela. Je sais que c’est sa position. Mais je ne vous parle pas de sa position. Mais je vous parle de son désir… De son désir profond…
- Son désir, dis-je, interloqué, je ne sais pas… Je ne peux pas savoir ce qu’est son désir profond… Je sais juste ce que je vois et ce que…
- Oui, Oui… » (fin de citation).
Le dernier opposant à Wade serait outré après avoir lu cette interview humiliant donnée par le président de la République. A travers les soucis de Wade sur le ‘’désir profond’’ de Sarkozy, on perçoit son désir, à lui, de connaitre les détails de sa récompense, contrepartie du ‘’service fait’’ après sa ‘’mission’’.
Tout le monde sait que la récompense obtenu de Sarkozy, n’est rien d’autre que l’appui politique, par la conspiration du silence, l’octroi de crédits substantiels pour l’acquisition du matériel de répression à la police. La preuve, au moment ou Washington et Londres et d’autres pays, semblent se démarquer de Wade, Paris se fait discret, en envoyant au charbon un ‘’20ème porte parole’’ de l’Elysée. Autre preuve, tout le monde se souvient des va-et-vient de Karim auprès de son ‘’oncle’’ Claude Guéant, de ses coups de fils envers son autre ‘’oncle’’ Bourgi, après le 23 juin 2011 (révolte populaire au Sénégal, contre un énième changement de la Constitution). Qui oublie cette poignée de main à Obama, du fils ‘’de celui qui a bien travaillé’’, recherchée par son père Wade et obtenue par Sarkozy devant les caméras, s’il vous plait ?
On ne peut comprendre ce qui se joue dangereusement, chez-nous, au Sénégal, sans prendre en compte ses images médiatiques ‘’subliminales’’, destinées aux ‘’analphabètes politiques’’, quoique puérils, à la limite débiles, dans l’analyse de la situation politique sénégalaise. Donc, l’appui de Sarkozy à Wade (qui donne l’impression d’avoir l’Union africaine sous sa bote, depuis le voyage de Jacob Zuma, à Paris, avant le vote de la résolution 1973, consécutive aux frappes contre la Libye), dans sa bravade insolente contre le peuple sénégalais, explique son comportement téméraire de vouloir se représenter en février 2012, face aux 12 millions de sénégalais, au moins.
L’Occident, emmené par Sarkozy-Obama-Cameron, traite les présidents insoumis de dictateurs, les menaces de poursuites devant la CPI et de geler leurs avoirs dans leurs banques. Mais que disent-ils de Wade, qui assure l’impunité totale à des délinquants, auteurs de multiples agressions contre les citoyens et personnalités au Sénégal ? Parmi eux : Talla Sylla, Secrétaire général du parti Jëf Jël, les journalistes Kara et Kambel Dieng, le saccage des bureaux des journaux L’AS et 24 Heures Chrono, l’emprisonnement et les persécution des Barthelemy Dias et Malick Noël Seck, aujourd’hui, hier, Idrissa Seck, ancien Premier ministre, Abdourahim Agne, ancien président du groupe parlementaire du Parti socialiste. Sans parler de la révocation des députés Mbaye Ndiaye, Moustapha Cissé Lô, de la volonté morbide, affichée de Wade de couler une entreprise d’envergure internationale, parce que le propriétaire ne veut tout simplement pas ‘’coopérer’’ avec lui, pour saquer un ennemi politique. Bref, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec ses politiques de ruine nationale, à la base de la paupérisation de la jeunesse, dont 260 000, frappent à la porte de l’emploi, chaque année, là où Wade se vante de ‘’1000’’ emplois douteux par an. Soutenus en cela par des économistes socialisants et d’ex-maoïstes honteux.
Le 22 décembre 2011, des nervis armés, ont attaqués la Marie de la commune Mermoz-Sacré, et la maison de Pr. Abdoulaye Batilly, Secrétaire général de la Ligue démocratique. Signalons qu’auparavant et jusqu’à ce jour, aucune enquêté n’a été diligentée après des pareils faits perpétrés aux domiciles des secrétaires généraux du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, et de l’AFP Moustapha Naisse. Les commanditaires et acteurs, courent toujours les rues.
Le conflit Casamançais est comme une ‘’affaire’’ cotée en bourse. Et plus les armes tonnent, plus les cours montent. De haut responsables du PDS sont tombés à cause de l’argent où de valises de billets qu’ils avaient par devers eux. Un ancien ministre n’a-t-il pas affirmé au grand jour qu’’il réglait des problèmes à des maquisards ? Il y a quelques jours, l’armée nationale a subi un revers terrible, avec plusieurs morts et cinq militaires pris en otage par les rebelles. De nos jours, le Palais de la République est devenu une sorte d’opéra où viennent défiler des laudateurs rien que pour chanter les louanges des aïeuls du président, ‘’le plus diplômé, d’Alger au Cap’’. Un Palais de la République, transformé en banque de distribution de fonds, tirés des recettes fiscales et parafiscales : taxes sur les ‘’appels téléphoniques entrants’’ de la SONATEL, sur le carburant, le riz, l’huile, le thé, le sucre, la farine, l’alcool, etc. Et non content de n’avoir rien laissé aux entreprises d’Etat « vaches laitières » telles que les ICS, la SENELEC, le régime Wade pressure les pauvres consommateurs. Tout ce qui lui permet de remplir sa valise à billets et se lancer dans des dépenses folles, comme sa ‘’Statue de la Renaissance’’ évaluée pour 24 milliards de FCFA, de satisfaire les hobbies de son fils qui se promène en jet privé autour du monde, Wade ne s’en prive pas. Les dernières augmentations de salaires, offertes à des magistrats du Conseil Constitutionnel, aux hauts fonctionnaires de ‘’son’’ Inspection général d’Etat, les nominations de 13 généraux, seulement, à deux mois des élections, semblent rimer avec une tentative de corruption.
Cela, au moment où des professeurs, des médecins attendent pendant 2 mois voire 3 mois, sans être impayés. Là, également, où des classes des lycées sont sous abris provisoires (faits en paille). Même les néophytes s’accordent à penser que la grande partie de cet argent public va servir à alimenter la campagne électorale de Wade. En violation des dispositions légales et réglementaires sur les lois de finances et de la comptabilité publique, dont il ne s’en préoccupe pas du, reste. Dr Diallo Diop (NDLR : leader d’un parti de l’opposition, le RND) avait raison de dire qu’‘’Abdoulaye Wade a corrompu la démocratie, en démocratisant la corruption’’.
C’est pour permettre à tout un chacun de savoir à quoi s’en tenir que nous montrons ces ‘’vidéos Wade’’ de série B, aux sénégalais et aux amis du Sénégal, mal informés, afin qu’ils comprennent que la démocratie des Sarkozy/Obama /Cameron, n’est que du dol, des vices cachés, voire de la contrebande, pour parler comme un opérateur économique de la mondialisation. Ces puissants ’’démocrates’’ ont-ils ont pris des mesures sérieuses de rétorsions contre Wade et Cie, comme ils le font généralement avec ceux qu’ils qualifient de dictateurs ?
LES SENEGALAIS COMPTENT D’ABORD, SUR LEURS PROPRES FORCES
Le peuple sénégalais qui a bouclé des cycles de tolérance, ne compte pas sur ces ennemis des peuples. Mais plutôt sur ses propres forces, d’abord, pour prendre son destin en main. Il l’a montré au monde du 23 juin au 23 décembre lors de son Congrès populaire. Leur Sous-préfet, sait maintenant, de quel bois se chauffe le peuple sénégalais. Reste maintenant, aux responsables politiques, aux dirigeants syndicaux et à la société civile de prendre l’exacte mesure des dangers qui guettent le Sénégal, dans tous ses compartiments, et arrêtent leurs coups bas, sous la ceinture. Tous les sénégalais, individuellement et collectivement, doivent prendre leurs responsabilités, afin de contrecarrer les coups tordus que nous préparent, des apatrides contre notre pays.
Pour ce faire, chaque autorité (administrative, religieuse, du monde de l’économie, du sport, les marchands ambulants, etc), devrait agir comme le Cardinal Andrien Sarr et le marabout Abdourahmane Kounta qui, dans des propos dépouillés de la langue de bois, a désigné le véritable responsable des troubles à l’ordre public, Abdoulaye Wade. A ses pairs, il a lancé : ‘’Si vous empochez l’argent que vous donne Abdoulaye Wade, c’est comme si vous mangiez la chair de vos concitoyens, c’est comme si vous buviez leur sang’’.
Pour nous, la paix ne peut être obtenue qu’à travers la volonté des parties en conflit. Et dans le cas, actuel au Sénégal, c’est à Abdoulaye Wade qu’on doit retirer les allumettes qu’il a entre les mains, prêt à mettre le feu sur les chaumières des villes et des campagnes. Ce n’est pas par des médiations intéressées (qui ont tout l’air de sauver le régime de Wade), des tournées intempestives auprès de personnes influentes où des incantations que la paix va s’installer dans notre pays. Car Abdoulaye Wade, fort de ses soutiens occultes ou avérés a perdu le bons sens jusqu’à se jouer des sénégalais.
(…) Les sénégalais (la jeunesse, fer de lance), qui ont dit à Wade ça suffit, ‘’Y en a marre’’, sont prêts à relever les provocations de Wade. Car des limites de l’inacceptable ont été franchis. Actuellement, il n’y a que la mobilisation de tous les secteurs d’activités du pays, pour se dresser contre l’arbitraire, qui vaille. A ce propos, on doit se demander où sont Mamadou Guiro et Mademba Sock de la CNTS et de l’UNSAS (NDLR : deux puissantes centrales syndicales) ? On dirait que ces deux compères sont plus proches de leurs ‘’camarades’’ du Conseil Economique et Social que des travailleurs qui affrontent la grève de la faim pour entrer dans leurs droits. D’aucuns considèrent leurs comportements très troublants. Mais pour d’autres, c’est clair. Ils ont pris le parti des oppresseurs des travailleurs et des populations. Contrairement aux autres dirigeants syndicaux Sidya Ndiaye, Secrétaire général de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS), et de Mamadou Diouf, Secrétaire générale de la Confédération des syndicats autonomes (CSA).
Pour les dirigeants politiques, prendre ses responsabilités, c’est arrêter leurs querelles intestines et mobiliser leurs militants prêts à résister au tyran. Ceux de Benno sont interpellés au premier chef. Car ils ont perdu beaucoup de temps en cherchant l’homme introuvable, à l’instar de Diogène, une lampe à la main, en plein jour dans les d’Athènes, cherchant ‘’un homme’’. Après avoir laissé passer les cas de million de jeunes, écartés des listes électorales, baissé les bras sur le bulletin unique, ils doivent se donner des moyens, mais alors tous les moyens, pour en donner aux jeunes devant siéger dans les bureaux de vote, surveiller les lieux de vote. Y compris les frais de transport et les repas. On peut imaginer aisément ce qui va se passer dans les bureaux de vote des localités où l’opposition n’aurait pas de représentants, face à des chefs de village, des Présidents de communauté rurale, des préfets, des sous préfets et des gouverneurs, tous « wadistes ». ‘’La nature a horreur du vide’’, dit-on.
Pour certains ‘’candidats indépendants’’ de la société civile, nous leur conseillons de ne surtout pas aller enrichir le trésor de guerre de Wade et son système, en versant la caution de 65 millions de francs CFA (NDLR : montant à payer pour être candidat à la présidentielle, entre autres formalités à remplir) Somme qui pourrait servir à autre chose. A supposer, par exemple, que 10 candidats, sur les 35 attendus, versent cette somme. Cela donnerait un montant de 650 000 000 de francs. N’est-ce pas que cette manne pourrait aider à ‘’l’approfondissement de la démocratie’’, en contribuant au contrôle de la régularité des opérations électorales. Ceci en mettant sur pied, par exemple, un observatoire, un organe de veille pour, éventuellement, saisir les cours et tribunaux dans des cas graves de violation des droits des citoyens.
Une campagne électorale pour une élection présidentielle (si élection il y aura), c’est un appareil et des hommes d’appareil qu’il faut forger, durant des années, pour pourvoir obtenir les 5% des suffrages des électeurs ouvrant au remboursement de la caution. Il ne suffit pas d’avoir un nom, d’être un grand universitaire, d’avoir un CV bien fourni, d’avoir été ministre ou d’être un fils de… ‘’yax bu rey’’ (os de gros calibre), pour obtenir les 5%, à fortiori d’être élu à 51%.
Lula Ignacio Dasylva, n’était pas fils de bourgeois, ni un universitaire qui a beaucoup publié d’ouvrages, encore moins un latifundiste. Mais sa bonne pratique sociale à l’intérieur des masses l’a gratifié d’un ‘’grand diplôme’’ : la confiance des Brésiliens qui l’ont porté à la présidence, deux fois de suite. Le père Aristide d’Haiti, n’avait pas de parti, mais il ne quittait jamais les masses. Yayi Boni, n’avait pas de parti, mais il s’était adossé à des partis qui disposaient d’appareils et d’hommes d’appareils.
Loin de nous une volonté de dénier à qui que ce soit le droit de solliciter les suffrages de nos concitoyens. Nous pensons simplement qu’un certain nombre de candidats déclarés n’ont ni le dispositif ni l’appareil, encore moins l’électorat qu’il faut pour se présenter à une élection présidentielle. Il faut que les gens reviennent sur terre, passé le temps des coups médiatiques de la déclaration de candidature.
Cela dit, sortons des sentiers battus classiques de la politique, pour avancer sur deux initiatives qui pourraient contribuer à sortir notre pays de l’impasse où Wade cherche à le conduire.
1) Dr Souleymane Ndiaye, a précisé à juste titre que ‘’l’état de nécessité a été bâtie en jurisprudence et en doctrine, car l’expérience avait montré qu’il y a des situations qui ne sont pas prévues par la loi’’. Sous ce rapport, le Conseil constitutionnel, sur la base d’une expertise médicale contradictoire portant sur l’âge, essentiellement, pourrait déclarer Abdoulaye Wade inapte à assumer les charges de président de la République. Car, Wade lui-même, à moins qu’il ne fasse encore du ‘’Wax waxeet’’ (dénégation), a déjà donné des indices précis qui lui donneraient 86 ans, révolus en 2012. A cet âge, tout travailleur, intellectuel ou manuel, cesse de posséder ses facultés physiques et mentales, pour d’exercer une fonction publique. Cette invalidation serait une jurisprudence comblant un vide juridique incompréhensible, persistant dans notre constitution. Et cette décision amènerait certainement, l’Assemblée nationale à légiférer sur l’âge limite du candidat à la présidentielle de la république. Comme ça l’est, pour l’âge minimum pour être candidat.
La loi 61-33 portant statut général de la Fonction publique, à son article 20, alinéa 4, exige, à tout postulant, pour être nommé dans un emploi dans la fonction publique, ‘’d’avoir des aptitudes physiques, d’être reconnu indemne de toute affection ouvrant droit à un congé de longue maladie’’. Pourquoi le premier des Sénégalais, le président de la République, ne devrait-il pas se soumettre à ces conditions ? Le Conseil constitutionnel a tous les atouts entre ses mains pour contribuer à apaiser la situation nationale, trouble.
2) Toujours pour éviter à notre pays des soubresauts inutiles, une Conférence nationale sur l’éthique, pourrait être convoquée, avant le 20 janvier 2012, date de dépôt des candidatures. En accord avec tous les acteurs du processus électorale, cette conférence réunissant des octogénaires, ou plus, de chaque région, donnerait un avis sur la candidature d’Abdoulaye Wade, du point de vue éthique. A ce propos, il sera question de savoir si objectivement, un homme de 86 ans devrait postuler à exercer les fonctions de président de la République ?
Parlant d’éthique, nous voudrions demander à Abdoulaye Wade, de se souvenir du geste du général Cissé, en 2000 (NDLR : il était ministre de l’Intérieur, chargé de l’organisation des élections). Il semble que dès que ses services lui ont donné les premières tendances, il a pris ses responsabilités pour dire la vérité au président Diouf. Mieux, dans une interview, accordée une télévision (informé dont on ne sait quoi ?), il a placé, et intimé l’ordre à l’agent de sécurité qu’il avait placé devant le bureau de Diouf de ne laisser entrer qui que ce soit, sans son autorisation. Dommage que les journalistes n’ont pas été assez perspicaces, assez pointilleux, pour approfondir avec général Cissé, cet aspect des événements de la victoire de l’opposition, en mars en 2000. Si le général Cissé n’avait pas pris en compte les intérêts supérieurs du Sénégal, on allait certainement vivre des situations troubles. Qui sait si Wade serait là aujourd’hui ?
Pour les autres, nous pensons que dans la situation où nous sommes, il ne serait pas judicieux de prêter le flanc en confortant un fauteur en eux troubles. Déposer des plaintes pour des dégâts collatéraux, et ignorer le principal responsable des événements que nous vivons, en fait partie. Nous parlons à ce syndicaliste. S’attaquer à un faux ennemi, n’a que pour seul objectif esquiver ennemi principal, disait Fidel Castro. Et pour paraphraser ‘’le juge’’, disons que les ‘’exceptions revendicatives soient jointes au fonds’’. Le fonds du dossier, s’entend. Autrement dit, les étudiants boursiers non payés, les professeurs d’université, de lycées et de collèges sans salaire depuis des mois, les instituteurs, les docteurs en médecine, les agents de santé qui courent derrière leurs indemnités, les travailleurs dont les sociétés ont été liquidées sans justes indemnisations, doivent tous savoir que sans le départ de Wade et la fin de son système leurs doléances ne seront jamais satisfaites. D’autant que ce dernier n’a ni moralement ni financièrement, les moyens de les satisfaire, d’ici à deux mois. Si nos militants pour la justice sociale ne font pas attention à leurs sorties intempestives, ils risquent de conforter dans ses positions Wade, qui ne rate aucune occasion pour attendrir la sénégalais simple d’esprit ou pour mettre en mal les travailleurs en grève avec les parents des malades, des élèves, avec les voyageurs, les transporteurs etc.
Donc, il vaut mieux privilégier l’unité dans le combat, que le combat sectoriel dans la désunion. Sans tenir compte de cela, nos amis risquent de rejoindre certains individus sur le terrain de la politique politicienne. Le M23 (NDLR : mouvement qui rassemble l’essentiel ds partis de l’opposition et des organisations de la société civile opposés à la canditdature de Wade) semble être le cadre approprié pour unir tous les secteurs qui luttent pour en finir avec le régime prédateur en place. Mais le M23 devrait convoquer rapidement ‘’sa conférence de Yalta’’ et définir les grandes lignes macro économico-sociales,de son ‘’Plan Marshall’’. Tant il est vrai que, vu l’état de délabrement du pays, les Sénégalais devraient être rassurés rapidement sur l’avenir et sur leur avenir. Apaisés sur ce à quoi ils peuvent s’attendre, ils seront prêts à signer un ‘’moratoire’’ des 100 jours à un gouvernement, non P’’D’’S qui s’installera après avril 2012.
Maintenant, à ceux qui font la grève de la fin, pour une raison ou pour une autre, et à ceux qui tenteraient de les imiter, nous leur demandons, au regard des responsabilités évoquées plus haut, de méditer ce dicton traduit du Pulaar au wolof et du wolof au français : ‘’Goor goor lu ba déé, moo gënn déé déélu ba dé (mieux vaut mourir au combat, que mourir de lassitude voire de peur).
* Ababacar Fall-Barros est ancien membre du Bureau politique d’And Jêj/Mrdn/Pads Coordonateur général du Grila-Sénégal
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