Engagement et participation du public dans les affaires de l’Union africaine
Des restrictions ont été apportées à l’accréditation des Osc au dernier Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. Cette décision regrettable est intervenue à un moment critique où se développe le programme de l’Afrique pour les cinquante prochaines années.
Nous, citoyens africains représentés par les organisations et coalitions de la société civile, sommes concernés par la décision de la Commission de l’Union africaine (Cua) sur le refus imposé à la participation des citoyens africains aux processus de l’Union africaine (Ua) particulièrement durant ce 21ème Sommet de l’Ua.
Lors d’une récente conférence de presse, Dr. Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Cua, a été citée - rapportant qu’à la demande des Etats membres de la Cua, le Sommet de l’Ua se ferait à huis clos, demande qu’elle aurait jugé raisonnable.
Nous, soussignés, sommes convaincus que la décision est contraire aux principes sous-jacents de l’Union africaine — comme démontré dans l’Acte constitutif de l’Ua — qui a été conçu comme une union de tous les peuples africains.
En outre, cette décision de refuser l’accès des Osc d’Afrique à leurs dirigeants intervient à un moment critique où l’ordre du jour du Sommet se concentre sur le développement de la vision et du programme de l’Afrique pour les cinquante prochaines années : l’agenda 2063. En outre, le thème du sommet de cette année est le Panafricanisme et la Renaissance africaine et la campagne de la Cua est : « Je suis Africain, Je suis l’Union africaine ».
Ces deux éléments mettent l’accent sur la nécessité de la participation du public et l’appropriation des questions de l’Union africaine par le public. Avec cette décision, nous craignons que l’Agenda 2063 et l’évolution des récits pour le panafricanisme ne soient limités qu’aux dirigeants africains et qu’aucun citoyen ne puisse les tenir pour responsable.
Ajouté à cela, les célébrations du 50e anniversaire ont également été fermées aux citoyens africains. Cela signifie que seuls les dirigeants africains et quelques rares invités feront partie de cet événement marquant.
L’Ua est une institution importante d’établissement de normes et standards sur le continent et, par conséquent, toute initiative visant à restreindre la participation des populations envoie des signaux erronés à ses Etats membres sur l’importante question de la participation du peuple dans les affaires publiques.
Nous souhaitons que la présidente de l’Union africaine et de la Commission de l’Union africaine nous rassure qu’après plus de dix ans de croissance progressive vers l’ouverture des espaces pour l’engagement, l’Ua ne retournera pas en arrière en ce qui concerne son engagement d’une Union africaine dirigée par le peuple, car cela serait une grave inversion des avancées faites.
Nous demandons donc à la Cua de :
- Respecter les dispositions propres à l’Ua qui reconnaissent et stipulent la nécessité de la participation du public, notamment dans les décisions 566, 568 et 571 de juillet 2010 prises par son Conseil d’administration.
- La Cua et les États membres devraient veiller à ce qu’ils créent des espaces et des opportunités pour un engagement significatif de leurs citoyens afin d’impacter le développement de cadres tels que de l’Agenda post-2015 et l’Agenda 2063.
- Veiller à ce que l’Ecosoc se réengage avec les Osc et / ou l’Ua travaille avec les Etats membres et les Osc pour concevoir un autre mode de participation du public.
CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS
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** Le présent communiqué de presse a été signé par :
- State of the Union (Sotu) : une coalition d’organisations de la société civile qui promeut et fait du plaidoyer pour la ratification, la domestication et des décisions de l’Union africaine et des instruments légaux.
- African Civil Society Network on Water and Sanitation (Anew), un réseau de 225 organisations de la société civile africaine sur l’eau et l’assainissement.
- Solidarity for African Women’s Rights (Soawr) : une coalition de 43 organisations de la société civile qui s’intéresse à la ratification et l’implémentation du Protocole sur les droits de la femme africaine.
- The Darfur Consortium, une coalition de plus de 40 Ong basées en Afrique et qui travaillent ensemble pour promouvoir une fin juste, pacifique et durable à la crise actuelle humanitaire et des droits humains au Darfour.
- International Institute for Democracy and Electoral Assistance (Idea) est une organisation inter-gouvernementale qui soutient une démocratie durable dans le monde. International Rice Research Institute (Irri) est une organisation indépendante de recherche et formation à but non lucratif.
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