Message à la révolution burkinabé

Le peuple burkinabé a montré que l’insurrection s’impose désormais aux peuples comme moyen ultime d’expression de la souveraineté populaire. Ce n’est pas pour rien qu’on voit aujourd’hui, tout le monde féliciter le peuple Burkinabe pour sa prouesse.

Article Image Caption | Source
TG

Chers amis,

Le peuple burkinabe vient de montrer en direct à travers les mass-médias du monde entier, ce dont est capable un peuple quand il est poussé à bout. Vingt sept ans de crimes, de vols, de déstabilisation de pays alentours, 27 ans de turpides que Blaise Compaoré entendait poursuivre avec le soutien de ses pairs de la sous-région et de ses maitres étrangers. En dispersant les députés achetés de l’Assemblée nationale burkinabe, les travailleurs, la jeunesse, tout le peuple du Burkina-Faso a montré que rien n’est supérieur à la volonté populaire, pas même une Constitution que Compaoré et ses comparses n’ont cessé de manipuler à leur guise selon leurs intérêts depuis un moment.

Cette leçon en direct que le peuple burkinabe vient d’administrer est un grand soutien au peuple béninois et à tous les peuples qui se battent contre tous les satrapes et tous les régimes autocratiques qui les oppriment. Elle ridiculise les personnes bien pensantes, les opportunistes et les couards qui ne cessaient de raconter que l’insurrection populaire n’est pas possible et qu’eux autres sont contre la violence. Ce que tout le monde a vu au Burkina-Faso, c’est que, c’est l’armée de Compaoré qui a tiré sur le peuple, faisant des dizaines de victimes et de blessés. Comme il est démontré en direct, aucune armée, aussi puissante soit-elle ne peut venir à bout d’un peuple déterminé et insurgé.

L’insurrection s’impose désormais aux peuples comme moyen ultime d’expression de la souveraineté populaire. Ce n’est pas pour rien qu’on voit aujourd’hui, tout le monde féliciter le peuple Burkinabe pour sa prouesse. Ceux-là ont-ils déjà oublié les propos qu’ils tenaient il n’y a pas si longtemps contre l’insurrection populaire ? C’est le lieu de dénoncer le rôle de l’impérialisme français qui a tout fait pour mettre à l’abri son agent Compaoré exécutant de ses basses œuvres en Afrique. Nous exigeons aussi de Yayi Boni, le renvoi au Burkina, des criminels qui sont venus trouver refuge au Bénin.

Les évènements au Burkina-Faso ne doivent pas seulement nous servir d’épouvantail pour faire pression sur Yayi Boni et ses sbires ; ce qu’on entend aujourd’hui, c’est : « attention Yayi Boni, si vous touchez à la Constitution, le peuple va bouger » ; or tout le monde voit que Yayi Boni ne peut plus oser toucher à la Constitution mais user de ruse pour s’éterniser au pouvoir ou faire continuer le système mafieux qui sévit au Bénin depuis le renouveau dit démocratique. Le problème qui se pose aujourd’hui, c’est de rompre avec le système mafieux et corrompu né de la Conférence nationale. Un système qui permet à certains repris de justice de se réfugier à l’Assemblée nationale avec le titre « d’honorables » pour échapper à la justice. Un système où l’impunité est reine.

Ce qu’il y a d’urgent dans notre pays, c’est demander des comptes à Yayi Boni sur les nombreux scandales de son pouvoir : « Icc-Services, Maria-Gléta, siège de l’Assemblée Nationale, villas Cen-Sad, etc. ».

Peut-on dire qu’on soutient l’insurrection populaire au Burkina et continuer de soutenir le Cos-lépi que Yayi a mis en place pour duper le peuple ? Peut-on croire en des élections crédibles avec un organisme corrompu qui s’occupe d’une Lepi qui n’existe pas et que personne n’a jamais vue ? Peut-on continuer de laisser Yayi Boni continuer à détruire le pays comme il le fait ?

Chers amis,

Le système en place au Bénin est le résultat de la confiscation de la victoire du peuple sur l’autocratie en 1990 comme ce qu’on observe au Burkina avec le coup de force que tentent les militaires après l’insurrection pour essayer de frustrer le peuple burkinabe de sa victoire.
Soutenons le peuple burkinabe dans sa lutte pour la prise en charge de son destin.

A bas le pouvoir de Yayi Boni, complice de celui de Compaoré.

Paris le 5 novembre 2014

CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS



* Ne vous faites pas seulement offrir Pambazuka ! Devenez un Ami de Pambazuka et faites un don MAINTENANT pour aider à maintenir Pambazuka LIBRE et INDEPENDANT !
http://pambazuka.org/en/friends.php

** Comité culturel pour démocratie au Bénin, section française de l’Odhp Bénin

*** Veuillez envoyer vos commentaires à [email protected] ou commentez en ligne sur le site de Pambazuka News

**** Les opinions exprimées dans les textes reflètent les points de vue des auteurs et ne sont pas nécessairement celles de la rédaction de Pambazuka News