COP15 et les femmes
Le sommet de Copenhague sur le Changement climatique s’est terminé sur ce constat d’échec qui découle souvent des grandes conférences internationales, où les vraies solutions sont différées et les illusions entretenues par des consensus sur les minima incompressibles. Pour les femmes africaines, Cop15, ainsi qu’on a appelé le conférence de Copenhague devaient avoir un sens et une finalité particulière. Pour Mama Koité Doumbia, ce sommet, plutôt que de se focaliser sur une «approche de développement et de croissance économique, aurait dû réfléchir aux solutions «fondées sur les connaissances propres et les besoins des communautés par rapport à leur environnement immédiat». De sorte que «chaque femme, chaque homme et enfant puisse vivre en bonne santé , dans un environnement sain et jouir de chances égales dans la vie».
Le Sommet Mondial sur le Changement Climatique (…) est une occasion une fois de plus pour rappeler aux décideurs mondiaux leurs rôles et responsabilités dans ce phénomène qui annihile les efforts de développement des pays surtout du Sud. Les changements climatiques dépassent le cadre simple de rendement énergétique ou d’émission de gaz à effet de serre . Ils soulèvent les épineux problèmes de démographie, de pauvreté, de l’égalité et l’équité de genre dans la gestion des questions environnementales.
Nul n’ignore les dangers que représentent les changements climatiques pour la vie et la qualité de vie des populations surtout sur les femmes et les jeunes filles. Ces problèmes préoccupants sont consécutifs à des actions ou facteurs parmi lesquels nous relevons : le rythme de croissance démographique, l’utilisation abusive des ressources naturelles, la coupe abusive du bois de chauffe (les forêts sont en voie de disparition ), l’émission croissante de gaz à effet de serre, la gestion calamiteuse de l’environnement (impunité), la faible utilisation des énergies renouvelables, etc.
C’est pour dire simplement que toutes ces actions ont un impact sur l’environnement et que le réchauffement terrestre entraîne des phénomènes météorologiques extrêmes qui provoquent des catastrophes naturelles et accélèrent la dégradation de notre cadre de vie .
Dans nos pays en développement, les femmes assurent les besoins alimentaires quotidiens des familles, ceci malgré leur faible statut social et économique basé sur les discriminations surtout qu’on dit qu’en Afrique la pauvreté a un visage féminin. Les inégalités et iniquités entre hommes et femmes combinées aux changements climatiques renforceront la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles, affectant leur capacité à assurer la sécurité alimentaire, la santé et l’éducation des familles.
Nous sommes interpellées et que faire face à cette situation ? Devrons-nous, pays pauvres produisant un pourcentage insignifiant de gaz à effet de serre prendre les conséquences de tout ce qui se produit au Nord ? Devrons-nous continuer à assister, impuissantes, à l’avancée du désert, à l’assèchement de nos puits et mares, à la déforestation, à la disparition de nos animaux et poissons, arbres fruitiers ? Devrons-nous accepter que les femmes continuent à parcourir des dizaines de kilomètres pour chercher des rares points d’eaux pour les besoins de la famille ? Devrons-nous continuer à voir des milliers de familles désolées après des inondations, les tempêtes, etc. ?
C’est pour dire qu’au Sommet de Copenhague, appelé COP 15, le problème de changement climatique (est) posé en approche de développement et de croissance économique, (alors que) les solutions les plus efficaces aux changements climatiques seront celles qui proviennent de la base et qui sont fondées sur les connaissances propres et les besoins des communautés de leur environnement immédiat. Il faut souligner aussi que la solution durable sera de placer le bien-être humain au centre des politiques et programmes de nos Etats et institutions. Les initiatives doivent continuer dans les nouvelles approches, plus équitables et plus viables dans les manières de vivre, de produire et de consommer.
Nous irons à Copenhague pour apporter le message des femmes africaines et pour contribuer aux débats face au phénomène du réchauffement climatique quant à la prise en compte du genre dans les politiques et programmes environnementaux de nos pays. Notre travail sera axé sur le respect des droits humains et des droits spécifiques pour que chaque femme, chaque homme et enfant puisse vivre en bonne santé , dans un environnement sain et jouir de chances égales dans la vie.
* Mama Koité Doumbia est présidente de FEMNET
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