Génocide au Congo, ma réaction
Le 1er octobre 2010, les Nations Unis publient un rapport sur les atrocités commises en Rd Congo entre 1993 et 2003. L’épisode couvre la période trouble du conflit rwandais qui avait abouti au génocide des Tutsis et l’instance onusienne n’hésite pas à utiliser le même terme de «génocide» pour qualifier ce qui s’est passé en territoire congolais. Et cette fois, les massacres visaient les populations hutus qui avaient fuit le Rwanda avec l’arrivée du FPR au pouvoir. Les 33 équipes d'experts qui ont enquêté pendant un an en RD Congo ont fait état de crimes de masses graves et de la découverte d'au moins trois grands charniers dans l'est de ce pays, évoquant ainsi des dizaines de milliers de morts. Plusieurs pays de la sous région ont été accusés d’être impliqués dans ces massacres et c’est au nom de ces centaines de milliers de morts que Golden Misabiko crie son indignation.
C’est avec l’état d’un cœur brisé et hanté par un esprit (…) humilié et honteux pour n’avoir pas fait arrêter le cours des événements sauvages commis au Rwanda par les Rwandais et au Congo par les Rwandais, que je viens de recevoir, enfin, le Rapport du Haut Commissariat de l’ONU aux Droits de d’Homme, reprenant et décrivant, avec précision et professionnalisme, les horribles faits irréfutables ; des récits des faits et crimes bouleversants, vus, rapportés, documentés, protégés et d’ailleurs prouvés par les sciences et toutes les technologies du monde.
Des éléments et événements d’une rare atrocité dans l’histoire des humains sur la planète terre : massacres d’enfants, de femmes, d’hommes et de vieux ; destruction totale de leurs corps dans les innombrables fosses communes découvertes sur le territoire du Congo Kinshasa, (que je n’appelle jamais, avec raison, « démocratique ») ; mutilations systématiques des victimes avant leur mort ; acharnement général et total sur les humains et leur environnements pour des exterminations ciblées ; poursuites transfrontalières sans arrêt, attaques sexuelles massives et continues contre les populations de tout âge et de tous les sexes ; tueries à très grande échelle et à répétition contre les Hutus et tous ceux qui leur ressemblent morphologiquement : Les Congolais.
Le génocide au Congo, commis par le Rwanda et initié, préparé, organisé et exécuté par Paul Kagame et ses hommes d’œuvres macabres, les cerveaux redoutables, les initiateurs d’actions (ceux qu’on appelle aujourd’hui Joseph Kabila ou Hyppolite Kanambe ; James Kabarebe, Azarias Ruberwa, Moise Nyarugabo, Bizi Makara et beaucoup d’autres…) sont connus et reconnus depuis longtemps par les Nations Unies et bien documentés par ces dernières. Il s’agit ici de la destruction de l’humanité congolaise par Paul Kagame et ses hommes bien identifiés et bien localisés.
(…) Les organisateurs, planificateurs, exécuteurs et facilitateurs du génocide au Congo (lequel génocide qui continue, d’ailleurs, jusqu’aujourd’hui) sont connus. Qu’il s’agisse de ceux qui sont morts ou sont encore vivants, en Ouganda, au Rwanda, au Burundi, en Tanzanie, en Zambie en Angola ou ailleurs, il ne devra pas être difficile de les arrêter, leur rappeler et leur montrer, avec toutes les preuves existantes et visibles, les actes ignobles (de génocide) dont ils sont auteurs ou co-auteurs. En effet, il y a des responsabilités étatiques dans la commission du génocide au Congo dont les effets catastrophiques sont en train d’endeuiller le monde entier en indignant toutes les consciences responsables et libres et qui sont inquiétants surtout pour la survie même de l’humanité si celle-ci se résigne à se faire arracher et décimer une si énorme partie de ses populations, à ce rythme accéléré de plus de 7 millions de tués dans un temps très court.
Car le génocide du Rwanda étant importé au Congo par la folie, rien ne peut empêcher si l’humanité ne se réveille et ne se ligue pour l’éradiquer (…) pour qu’il n’y ait pas la surprise de voir le « génocide rwandais » se reproduire au Congo, se produire et se reproduire dans d’autres pays voisins ou non, d’Afrique ou d’ailleurs. La culture génocidaire (…) est très contagieuse et extrêmement dévastatrice. C’est ce que j’ai toujours dit sans retenue. C’est ça la force. La vérité.
A ceux qui me prêteraient l’oreille lorsque je prévoyais et présentais le danger imminent ( le génocide ) qui allait s’abattre sur le Congo et sa population, je leur disais que tout devait être déployé pour empêcher que ces criminels ne puissent développer leurs plans machiavéliques de venir couler le sang des innocents que d’aucuns/tous qualifient, aujourd’hui, d’horribles et insupportables.
PARLER DU GENOCIDE SANS RETENU…
Devant un génocide comme celui que le peuple congolais est en train de subir, il n’ya pas de retenue ; tellement les atrocités qui lui (peuple congolais) sont infligées sont insupportables et plus que révoltantes. Elles et ne peuvent être exprimées, appréhendées ou rapportées que par des mots forts, courageux et libres comme le faisaient bien ou le font encore Floribert Chebeya et Golden Misabiko : dire à la face du monde et à l’opinion tant nationale qu’internationale (sans retenu ni réserve) que des atrocités sont commises au Congo Kinshasa. Avec conséquence majeure : toute la dignité de la personne humaine congolaise totalement souillée. Les images réelles, sales et ignobles alarmantes et éloquentes sont facilement disponibles et accessibles. Oeuvre de Paul Kagame, Joseph Kabila et d’autres criminels sur la liste longue. Et pleure le Congolais !
C’est sans retenue que lorsque j’ai vu, observé et analysé le degré des dangers qui s’accumulaient au Rwanda et à l’Est du Congo, notamment à Uvira, Kiliba, Lemera, Luberizi, Bukavu, Goma… , j’ai tout fait, avec les moyens très limités à ma possession, pour dire, prévenir, annoncer et dénoncer que le Congo Kinshasa allait être plongé dans un cycle des crimes graves de génocide que les Rwandais et les Ougandais s’apprêtaient à commettre. Dans ma conscience, et pour ne pas me reprocher de n’avoir rien fait pour empêcher ces hécatombes et fosses communes qui allaient absolument et exactement se produire et se reproduire au Congo, je suis allé à Kalemie, à Mbujimayi, à Kananga, à Kinshasa, à Kisangani,… pour supplier ceux qui le pouvaient d’user de leurs influences et autorités politiques, religieuses, diplomatiques, militaires, sociales ou civiles pour arrêter le génocide qui arrivait sans doute. Les réactions des uns et des autres étaient plus qu’humiliantes et décevantes. Pour beaucoup, par ignorance des faits sur terrain et pour les autres par complicité et association à ce mouvement de la mort en marche pour Kinshasa. Quelques dignes fils du pays ont admiré mon initiative de sensibilisation et de conscientisation sur les dangers des crimes qui allaient se produire nécessairement selon mes analyses des faits, éléments et facteurs en place.
A Kinshasa, mes activités m’ont amené au Palais de la Nation, Palais du Peuple, dans les Ambassades, dans les Comité des Communautés des provinces, au niveau des Commissions parlementaires où étaient exposées mes fortes inquiétudes, mes anticipations et ma prémonition des/sur les événements excessivement graves dont le Congo allait souffrir par manque d’actions de grande envergure dans le pays et à l’extérieur, en vue de stopper la plus grande catastrophe criminelle que le monde ait jamais connue.
Dans ma détermination à convaincre mes interlocuteurs pour cette noble cause pour l’humanité, j’ai été plus qu’humilié par ceux dont j’espérais des soutiens et actions. J’étais plutôt soumis à des leçons de morale. Quand je m’entretenais avec une Ambassade pour demander soutien dans l’action pacifique contre ce mouvement de la mort, le génocide, elle me répondit avec très peu de considération : « Monsieur Golden Misabiko, êtes-vous jaloux du mouvement qui arrive pour le changement ? ». « Non, il ne s’agit pas de la jalousie de voir le mouvement marcher sur Kinshasa pour le changement, mais il s’agit d’un mouvement qui va commettre des atrocités très graves ; nous devons nous surpasser/dépasser comme il est encore dans ces débuts », répondis-je, humilié et suintant sous la chaleur de Kinshasa. Incompris, je suis sorti, parti pour aller essayer de solliciter d’autres rendez-vous qui me furent accordés avec des difficultés énormes.
RESPONSABILITES DES INDIVIDUS ET ETATS DANS LA COMMISSION DE CES CRIMES AU CONGO
Pour que ce génocide fut/ soit commis il eut fallu des responsabilités individuelles et étatiques (Etats étrangers) contre l’Etat du Congo Kinshasa et son peuple.
Sans retenue et aux noms de ces millions (plus de sept million) de Congolais massacrés par Paul Kagame, je liste de façon non exhaustive quelques individus qui ont activement initié, planifié et concrétisé le génocide au Congo. Notre pays souillé dans les domaines spirituels et physiques, souillé dans les domaines politiques et économiques, souillés dans les domaines sociaux, culturels, etc…
Responsabilités Individuelles
Il s’agit des individus suivants :
➢ Julius Nyerere (à titre posthume ) : Il a armé Yuweri Museveni en Ouganda ;
➢ Yuweri Museveni : Il a formé, équipé et armé Paul Kagame pour commettre le génocide au Rwanda puis au Congo ;
➢ Julius Nyerere : Il a recommandé Laurent Désiré Kabila à Paul Kagame dans le mouvement de l’AFDL, lequel mouvement rwandais est responsable du génocide de plus de sept millions des êtres humains aujourd’hui au Congo ;
➢ Laurent Désiré Kabila (à titre posthume ) : Il a conduit, avec les Rwandais, le mouvement qui a commis et qui commet encore le génocide au Congo ;
➢ Joseph Kabila avec ses vrais noms ( Hyppolite Kanambe, sujet rwandais ) : Il a été formé en OUganda pour « opérations rapides à exécutions massives ». Il a opéré le génocide contre les Hutus au Rwanda, puis A été envoyé au Congo Kinshasa pour exterminer les Hutus dans les camps (établis officiellement par le Congo et le UNHCR ) de Mugunga, Sake, Rutchuru, Kiliba, Tingi-tingi , Kisangani, Mabandaka dans la province de l’Equateur… Il était et il est encore le chef des opérations les plus meurtrières contre les Congolais et les Hutus au Congo. Il est auteur du génocide commis par lui et ses soldats dans l’axe terriblement connu de Kisangani ou Front Nord où plus de 2,5 millions d’êtres humains ont été massacrés sous/par ses ordres.
➢ James Kabarebe : Il a été envoyé par Paul Kagame et Yuweri Musevi au Congo pour conquérir le pays et le pouvoir congolais ; et le gérer par un autre rwandais (Hyppolite Kanambe ou Joseph Kabila) et contrôlé par Paul Kagame lui-même basé à Kigali au Rwanda. Selon la volonté de Julius Nyerere, Yuweri Museveni, Paul Kagame …
➢ Bizima Kara ( … ), Azarias Ruberwa, Moise Nyarugabo, Deograstias Bugera, Nkundabatware, Mutebutsi, Mawampanga Mwanananga, Lambert Mende Omalanga, John Numbi, Kikaya Bin Karubi,Tambwe Mwamba, Kazadi Nyembo, Victor Kazadi, Dikanga Kazadi, Emile Ilunga et d’autres amis et associés des génocidaires…
Sur cette liste ou catégorie, chaque individu a contribué ou contribue encore directement ou indirectement à la réalisation et matérialisation de ce génocide au Congo dont le monde parle avec indignation extrême et nausées ; tellement les images des Congolaises et des Congolais tués, violés, déchiquetés sont insupportables à voir. Il y a que des monstres et ‘non-hommes’, comme les réalisateurs de ce génocide, qui peuvent s’en réjouir et penser envisager un autre génocide encore plus étendu et plus macabrement élaboré pour décimer et exterminer, en un autre temps record, 30 millions ou 60 millions de personnes.
Messieurs et Mesdames des Nations-Unies, Si ces dévastateurs et génocidaires de l’humanité au Congo Kinshasa ont pu le faire et ont été capables de massacrer plus de 7 millions de personnes en si peu de temps, ils peuvent arriver à en tuer beaucoup plus en peu de temps, encore. Il est des responsabilités de tous les continents et leurs habitants, qui constituent le monde, de se liguer pour empêcher la poursuite du génocide au Congo ou sa reproduction, par impunité, au Congo, ailleurs dans la région ou au monde.
RESPONSABILITES DES ETATS
Les responsabilités des Etats sont aussi très graves que celles des individus dont la liste est aussi très longue. Les pays ou Etats qui ont initié et ou facilité ce macabre génocide sont très bien connus :
➢ Tanzanie : Julius Nyerere a soutenu Yuweri Museveni militairement. Julius Nyerere l’ancien Président Tanzanien a recommandé Laurent Kabila à Yuweri Museveni et à Paul Kagame ; un acte qui a produit de graves catastrophes au Congo et qui continue à en produire : massacres, génocide qu’ils avaient déjà commis, d’ailleurs, quelques deux années auparavant. C’était le génocide au Rwanda. La Tanzanie a formé l’armée de l’AFDL, le mouvement qui a causé des atrocités insupportables. La Tanzanie doit répondre à ceux dont elle est responsable : sa participation, prouvée, aux crimes commis au Congo Kinshasa.
➢ Ouganda : Il est l’un des Etats « principaux-auteurs » dans la commission du génocide au Congo. Il doit aller aux juridictions compétentes pour y répondre.
➢ Rwanda : C’est le pays/ Etat qui commet, impunément, toutes sortes de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, crimes économiques et les crimes avec extrêmes atrocités : le génocide au Congo.
➢ Burundi : Il est le fidèle membre de l’association des génocidaires au Congo Kinshasa. L’armé burundaises a travaillé en alliée inséparable avec le Rwanda. Dans leurs plans ignobles, armée et soutenue par le Rwanda, l’armée burundaise a commis des actes indescriptibles d’atrocités sur la partie congolaise du lac Tanganika et ses bords (Uvira, Makobola, Swima, Mboko, Nundu, Bamate, Lulinda, Lubumba, Lweba, Baraka, Kazimia, Nemba, Lwata, Kalemie, Moba, Muriro…) pour commettre ce génocide au Congo.
➢ Zambie : La Zambie doit répondre du génocide et autres crimes très graves commis au Congo par le mouvement criminel AFDL pour avoir, à l’époque du président Fréderic Chiluba, contribué, favorisé et participé aux déplacements des armées de génocide du Rwanda, en passant par la Zambie, pour prendre Lubumbashi, la deuxième ville après la capitale Kinshasa. En effet, les troupes en mouvement pour commettre le génocide au Congo, ont trouvé comme tactique et stratégie macabres afin de surprendre et prendre Lubumbashi : Elles ont quitté Goma sur des camions jusqu'à Kigali ; de Kigali, elles ont été transportées par avions jusqu’en Ndola, Zambie.
De Ndola, elles ont été transportées, encore, par camions, nuitamment en passant par Kitwe, Chigola, Route Solwezi jusqu'à Kipushi coté de la Zambie. Et très tôt le matin, la ville de Kipushi était prise le 15 avril 1997 et Lubumbashi le 16 avril 1997. En effet, le lendemain après-midi, la ville de Lubumbashi était conquise par les armées rwandaises, ougandaises, burundaises et autres qui ont commis des atrocités dont l’aboutissement n’est autre que le génocide au Congo. Ainsi, l’Etat zambien a-t-il, par cet acte, contribué au crime contre l’humanité. La Zambie doit répondre devant les tribunaux pour génocide au Congo.
* Golden Misabiko est défenseur des Droits de l’homme, nominé de MEA/2006, leader de la Société Civile au Congo
* Veuillez envoyer vos commentaires à [email protected] ou commentez en ligne sur www.pambazuka.org