Le régionalisme dans l’agenda du développement post 2015
Les Omd ont beaucoup réalisé, mais se sont concentrés sur les symptômes du manque de développement en Afrique. De plus en plus, la discussion porte sur les changements structurels qui prennent les causes de la pauvreté à la racine et qui sont requis pour le développement durable du monde post 2015.
De nombreux observateurs pensent que les Objectifs de développement du millénaire (Odm) ont été un succès éclatant en Afrique. Les enfants suivant un enseignement secondaire a crû de 48% entre 2000 et 2008, la malaria, dans certains des pays les plus sévèrement affectés a diminué de 30% et l’infection à Vih de 74% (August 2013). D’autres estiment qu’au mieux l’impact des Omd étaient marginaux dans le développement, stimulant une augmentation minimale "dans le rythme du progrès dans certains domaines ciblés, en mettant le sujet à l’agenda" (Kenny 2013)
Les Odm ont surtout visé les symptômes plutôt que les causes du mal développement. Que ce soit le taux élevé de Vih ou la mortalité infantile. La quantité d’argent déversée sur l’Afrique en raison de l’attention générée par les Odm, est phénoménale. Mais comme l’a reconnu la Fondation Bill et Melinda Gates, l’argent n’est qu’une partie de la solution. "Cela prend des années et des années pour changer le système" (August 2013).
Aborder les faiblesses structurelles nécessite du soutien pour ne plus s’arrêter aux symptômes, pour favoriser le développement du réseau des Ong qui peuvent affecter l’amélioration structurelle durable pour l’Afrique et contribuer à l’amélioration de la vie de ses citoyens. Ceci est un élément clé dans toute discussion concernant le développement de l’agenda post 2015.
Les nouvelles idées concernant le développement devraient continuer à regarder du côté des régions et des sous-régions et les soutenir. Dans les objectifs de développement post 2015, davantage doit être entrepris pour aborder les inadéquations structurelles. Ceci pourrait être réalisé en partie en faisant usage de la régionalisation informelle, afin de lier l’influx des ressources avec le changement systématique mené par des Africains, et d’aider l’Afrique à parvenir au développement durable. Ceci est fondé sur la croyance qu’au moment où l’intégration régionale peut être accélérée en stimulant le commerce intra africain (Nepad, 2014), une augmentation de l’intégration régionale peut contribuer à la croissance du commerce régional.
De plus, une régionalisation accrue et des liens économiques encourageront également la paix et la sécurité parce, généralement, l’interdépendance prévient les conflits. De plus, les conflits régionaux pourront être résolus par l’influence régionale (selon la formule, "si l’un tombe, tout le monde tombe"). Au final la région est désignée comme étant "sans frontière, paisible et prospère" (Ecowas 2010)
Il y a différents chemins vers le développement. Les pays développés, dans le monde entier, ont suivi des chemins différents et ont abouti à une version unique du développement. La seule véritable similarité que tous les pays développés (et dans de nombreux pays en voie de développement) ont en commun est que leur économie et leur marché domestiques ont été protégés, à des degrés divers, par des taxes élevées ou d’autres politiques qui ont permis à leur marché intérieur de croître à son propre rythme. Dans une sphère opérationnelle globalisante, la plupart des pays non développés d’aujourd’hui n’ont pas la latitude ou l’occasion de couper les liens avec le marché international, sans des répercussions sévères sur leur économie et leur niveau de vie. Mais s’ils s’unissent, il y a certainement une plus grande latitude pour un degré de protectionnisme plus élevé au niveau régional.
Comme il sied à un continent "dont la masse terrestre équivaut à celle combinée de la Chine, de l’Inde, du Japon, de l’Amérique, du Mexique et de l’Europe, « il y a des différences considérables entre les Etats/nations africains » (The Economist, 2012). Ceci, combiné au manque d’infrastructures, signifie que cela ferait sens de se focaliser – au moins pour le court terme- sur des sous-régions plus petites.
LES ETATS/NATIONS WESTPHALIENS : VERS DES PACTES REGIONAUX FORMELS ET DES ACCORDS AVEC DES SOUS-REGIONS
Les facettes de plus en plus globalisées de la vie quotidienne ont conduit de nombreux Etats/nations à "une incapacité à gérer les défis globaux qui confrontent les intérêts nationaux". (Kirby, 2003, 93) Des organes régionaux comme l’Union africaine sont alors considérés comme une façon de compiler une position commune dans un continent où les problèmes sont divers ainsi que les forces et les besoins. Au sein d’un organe régional, les Etats/nations pourront collaborer avec d’autres Etats, présenter un front uni contre les défis globaux. Ce faisant, l’Etat protégera ses propres intérêts.
Pendant qu’en pratique il y a une focalisation accrue sur ses organes régionaux, la plupart des discussions concernant la régionalisation en Afrique continuent de les dépeindre comme "primitives, caractérisées surtout par des organisations régionales qui ont échoué ou qui sont faibles, ainsi qu’un degré superficiel d’intégration économique régionale" (Söderbaum 2003). Ce manque de puissance de ces structures régionales existantes suggère que les projets futurs d’un Continental Free Trade Agreement (Cfta) en 2017 sont peu susceptibles d’avoir l’impact désiré avec les Fta subrégionaux existants et produiront peu de choses en matière de développement durable pour les citoyens ordinaires.
Le Cfta est l’une des nombreuses tentatives pour améliorer et encourager le commerce intra africain. Cette facilitation du commerce aura lieu, par exemple, en réduisant les bureaucraties entre des pays qui font commerce. Ce qui peut diminuer le temps de voyage interne d’environ 19 jours en moyenne. (Uneca 2013) Le commerce intra africain garantit que les bénéfices de l’exportateur et de l’importateur restent en Afrique. Le Cfta vise une augmentation du commerce intra africain de 12% par rapport au commerce global, à quelque chose plus proche de la moyenne ailleurs. A savoir "60% pour l’Europe, 40% pour l’Amérique du Nord et 30% pour les pays de l’Asean (Ictsd, 2012)".
Lorsque l’on considère les sous-régions africaines en 2012, le pourcentage du commerce inter régional de biens par rapport aux importations totales n’est que d’environ 10% dans la Comesa, 10% dans les pays de la Cedeao et 8% dans les pays de Uemoa (Lam, 2012). Ces chiffres sont choquants et montrent qu’il est nécessaire d’agir afin d’augmenter et d’encourager une intégration régionale accrue en ce qui concerne le commerce.
Des craintes subsistent, selon lesquelles une régionalisation accrue aura juste un effet similaire entre le centre et la périphérie que réussiront l’économie globale où les économies établies. Ainsi, l’Union européenne a été prise comme exemple. "Les pays européens les plus riches ont aidé leurs voisins moins développés à réussir au plan économique en stimulant des réformes institutionnelles, offrant de l’aide financière et de l’expertise économique, réduisant les différences de revenus entre les pays membres de l’Union" (Mann, 2012). Malgré la dénonciation et la ridiculisation de l’Union européenne, dans le sillage de la crise de l’Euro, on peut néanmoins argumenter que "l’Union européenne est l’histoire d’un succès si l’on considère la croissance économique et le niveau de vie". (ibid)
Toutefois, dans de nombreuses régions, la focalisation porte sur la croissance économique globale, sans considération, ou même au détriment de la distribution géographique et une amélioration du niveau de vie sur le plan régional. Peut-être, en partie, en raison du manque d’identité perçue au niveau régional. Pour que les individus dans un Etat, favorisés par la distribution des biens, soient désireux de promouvoir des politiques pour soutenir les autres, il est nécessaire qu’une identité régionale soit formée. Une possibilité pour favoriser cela reste la promotion d’une histoire commune.
Le Cfta est le dernier d’une série d’accords commerciaux au sein des ensembles sous-régions dont nombreuses sont celles qui ont des unions monétaires comme le Cfa en Afrique de l’Ouest. Il est généralement estimé que ces tentatives formalisées de promotion de la croissance régionale n’ont pas grandement amélioré la vie des gens ordinaires. Une des possibles explications de cet état de fait est que la focalisation de la promotion du régionalisme en Afrique a été mise sur l’économie et sur les bénéfices économiques, combinés avec des velléités de "créer des zones de libre échange et… la promotion du développement des infrastructures, afin d’augmenter le commerce intra-africain" (Uneca 2014).
Ceci omet la nécessité de répartir la croissance économique équitablement pour le bénéfice de tous les citoyens de la région. Il suffit de regarder la documentation et les tentatives des organes régionaux comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Southern African Development Community (Sadc) pour voir l’importance accordée aux améliorations économique dans la version formelle de la pensée de construction de l’unité régionale.
La diversion commerciale qui pourrait résulter de ces blocs commerciaux à former pourrait être un problème potentiel. La formation de la Fta ou des blocs régionaux peut aboutir à des situations où le commerce est détourné des exportateurs les plus efficients au profit ce ceux qui le sont moins. C’est l’objectif visé à l’importation au sein d’un groupe subrégional, qui peut permettre à ce pays de croître. De plus, la formation de blocs d’échanges commerciaux ne nie pas le commerce avec d’autres pays. Ils renforcent plutôt les pays individuels, leur garantissant qu’ils ne seront pas exploités.
En Asie, l’Asean a permis à des pays plus petits d’entrer en compétition avec les grands acteurs du continent comme la Chine. Ceci est visible dans le groupe Asean+3 et le sommet de l’Asie de l’Est qui s’est développé de sorte à inclure des pays comme la Chine, le Japon et même les Etats-Unis. Cet exemple montre que "de petits pays du Sud-Est asiatique peuvent s’assembler pour renforcer leur position, alors que les super puissance visent une partie du gâteau de l’action et veulent un accord commercial" (Billy Harrington-Roberts, communication personnelle, 2015). Bien que la distribution de ces améliorations économiques restent extrêmement biaisées, avec leurs focalisation sur les intentions de croissance économique des organes régionaux, ceci peut être un exemple du pouvoir que peuvent acquérir les blocs commerciaux régionaux.
Malgré les tentatives de régionalisation formelle permettant de faciliter le commerce, une couche supplémentaire de bureaucratie a été ajoutée au processus dans une bonne partie de l’Afrique. Donc nous devons aussi considérer la régionalisation "informelle" et la façon de l’utiliser en ce qui concerne le commerce. La régionalisation informelle est la régionalisation depuis la base par des agents non étatiques qui interagissent par delà les frontières afin de renforcer les relations régionales.
Malgré la régionalisation formelle qui, en théorie, devrait résulter en un commerce intra-régional plus intense et ainsi à de la croissance économique, "les gouvernements des pays africains se sont pendant longtemps contentés de déclarations rhétoriques… avec peu de résultat" (Ossenbrugge et Haferburg, 2003). En dépit des déclarations des chefs de ces grands organes régionaux et les Etats dans lesquels ils sont inclus, ils sont surtout symboliques et servent surtout de club des anciens collégiens pour du soutien mutuel. (idem) Ceci explique peut-être pourquoi, en dépit de 28 accords commerciaux régionaux, il n’y a eu qu’une augmentation limitée du commerce intra-africain, avec des chefs d’Etat imposant "des barrières régulatrices et une absence de taxe… Ce qui maintient… des coûts de transactions et limite les mouvements de biens, de services, de population et de capital par delà les frontières". (Lam 2012) Ces politiques peuvent être une des raisons possibles du pourquoi "avec plus de 70% des Africains vivant en zone rurale et tirant leur subsistance directement de l’agriculture", l’Afrique demeure un importateur net de denrées alimentaires (Banque mondiale 2012). Il reste à la régionalisation formelle de réussir à offrir les récompenses et les améliorations promises.
Ces échecs des institutions formelles, pour apporter une amélioration durable au niveau de vie de la population en général, devraient déplacer les discussions sur le développement futur vers une nouvelle régionalisation, celle qui est créée, soutenue et renforcée par des acteurs et des structures informelles.
CROISSANCE DU NOUVEAU REGIONALISME
Le nouveau régionalisme n’est bien sûr pas nouveau. Mais l’attention récente de la littérature académique a conduit à ce titre. Le concept de nouveau régionalisme est largement dominé par des acteurs non étatiques. Il fait référence à "des processus informelles de régionalisation allant des réseaux commerciaux illicites comme ceux des diamants du sang et autres commodités du marché gris", (Söderbaum, 2003) et, au-delà, des liens familiaux, tribaux et des groupes non gouvernementaux de la société civile. Ici les acteurs non étatiques combinent et agissent par delà les frontières pour créer des liens entre Etats/nations
Quelque 43% des Africains sont engagé dans le commerce transfrontalier informel (Icbt) "avec les femmes qui constituent le 75% du secteur" (Nijwa, 2013). Le commerce informel ne doit pas être ignoré mais plutôt il convient d’y collaborer. Ceci est particulièrement vrai pour les femmes qui, comme le montre les statistiques, constituent la vaste majorité de ce secteur mais pour qui le soutien économique est limité. La collaboration et le soutien de ces individus, petits commerçants et leurs consommateurs, fournira une certaine sécurité et permettra d’encaisser des taxes que le gouvernement pourra idéalement utiliser pour le bien commun. Aussi, cependant que ceux impliqués dans la promotion de la régionalisation formelle se focalisent sur la facilitation du commerce, afin de le stimuler (la raison des unions monétaires et des Fta), le commerce existant peut contribuer à mettre de l’huile dans les rouages du commerce. Il est donc nécessaire de considérer les avenues commerciales existantes.
Toutefois, loin de présenter seulement une attention accrue au rôle que le secteur privé peut jouer dans une régionalisation accrue et pour une croissance économique, les acteurs non étatiques offrent aussi l’occasion, pour les groupes de la société civile, d’aborder des problèmes à des niveaux différents. Il y a le potentiel de croissance économique, aidée par le secteur public, qui peut aboutir à un développement plus équitable de la même manière qu’une régionalisation au niveau de l’Etat peut donner une plus grande force pour aborder les problèmes globaux. Ce qui, à son tour, augmente l’interconnexion entre les groupes de la société civile. Le concept d’histoire régionale commune, précédemment discuté, est un domaine qui peut être renforcé par des acteurs engagés dans la régionalisation informelle en reconstruisant et en réalignant les récits historiques des différentes nations. En s’unissant en une seule histoire, créant ainsi une nouvelle identité, il y a le potentiel pour que la région se rassemble et pousse en faveur de politiques régionales progressistes et d’actions qui bénéficient à une région entière.
Le concept d’identité régionale n’est bien sûr pas sans danger et la société civile n’est certainement pas la valeur la plus intrinsèque. En effet, il est souvent dit que même au niveau régional, "la société civile peut jouer un rôle ‘politique’ de renforcement et de légitimation des dimensions régionales controversées, parfois répressives de gouvernance, comme dans le cas de projets régionaux d’infrastructure à grande échelle". Il est donc vital pour progresser que ces groupes et réseaux de la société civile, qui veulent le développement durable sur le long terme pour tous, reçoivent les ressources et le soutien pour faciliter ces changements. En particulier, ceci requiert de se concentrer sur la société et la position des femmes et des jeunes, au vu de la démographie africaine qui mène à une croissance des forces de travail mais aussi à de plus en plus de difficultés pour entrer dans le marché du travail formel.
L’économie formelle a de telles barrières qu’en 2012, la Banque africaine de développement a rendu publique une étude qui montre que seul 25% des jeunes hommes de moins de 30 ans et moins de 10% des jeunes femmes parviennent à obtenir un emploi dans l’économie formelle. Comme dit précédemment, les principaux acteurs différeront d’une région à l’autre, mais il est probable que l’importance de ces deux groupes clés, gravement marginalisés, forment une partie de toute solution proposée.
Les Omd ont beaucoup réalisé, mais se sont concentrés sur les symptômes du manque de développement en Afrique. De plus en plus, la discussion porte sur les changements structurels qui prennent les causes de la pauvreté à la racine et qui sont requis pour le développement durable du monde post 2015.
Les tentatives de régionalisation formelle pour attaquer les causes de la pauvreté n’ont pas apporté le développement durable à la population. Chaque nouvel objectif à intégrer dans l’agenda de développement post 2015 devrait considérer les questions structurelles, se concentrant en particulier non seulement sur la dimension économique de la régionalisation informelle, mais aussi les facteurs sociétaux et historiques. Cette focalisation est nécessaire non seulement au niveau pratique et théorique, mais les intellectuels l’ont, par le passé, ignoré dans leurs études sur le régionalisme africain et devrait plutôt le considérer comme un monde de potentiels et de possibilités pour des solutions africaines aux problèmes africains
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** Joe Corry-Roake étudie pour un Mastère en science dans les Global Studies à l’université de Gothenburg. Il vient de terminer un stage à Fahamu Africa-Dakar. Il tient le blog de l’organisation caritative Development in Action en Grande Bretagne, qui fait la promotion de l’implication des jeunes dans la citoyenneté globale et le développement
Texte traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger
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REFERENCES
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