Les droits de la femme: marche avant ou marche arrière?

Malgré le protocole pour l’égalité des genres largement adopté dans toute l’Afrique,’’ les violations des droits de la femme ont atteint une dimension épidémique’’ note Mary Wandia dans Pambazuka News. Et d’ajouter qu’ «à moins d’adopter une approche multisectorielle pour la réalisation et l’évaluation des engagements régionaux et internationaux, nous allons continuer à marginaliser la moitié de la population du continent’’. Avec la réunion qui fait l’état des lieux de Beijing +15 à Banjul, Wandia se demande si les ministres africains pour le genre et les femmes ‘’vont relever le défi’’.

2009 est une année significative dans le calendrier du droit de la femme en Afrique. L’Assemblée de l’Union africaine a déclaré 2010-2020, la décennie de la femme africaine. Le sommet a appelé les Etats membres, les organes de l’UA et les communautés économiques régionales à soutenir la réalisation des activités de la décennie. (1)

La déclaration survient en 2009, alors que les femmes marquent le 30ème anniversaire de la Convention des Nations Unies pour l’élimination de toutes formes de discrimination à l’encontre des femmes (CEDAW). En novembre 2009, les ministres africains préposés aux questions de genre/femmes se sont rentrouvéq à Banjul, la capitale de la Gambie, afin de passer en revue les réalisations de la Beijing Platform en Afrique au cours des quinze années écoulées.

En 2010, les femmes dans le monde entier marqueront le 15ème anniversaire de la 4ème Conférence des femmes à Beijing (Beijing+15). Les femmes africaines commémoreront aussi la sixième année depuis l’adoption de la Solemn Declaration on gender equality in Africa (SDGEA - Déclaration solennel sur les l’égalité des genres en Afrique). Et cela, cinq ans après que le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatifs aux Droits de la femme en Afrique (Protocol to the African Charter on Human and People’s Rights of Women in Africa) est entré en vigueur. Mais en 2009, il est clair que la vie des femmes n’a connu aucun des changements promis dans le cadre de ces initiatives continentales.

La situation actuelle des femmes en Afrique

Qu’avons-nous réussi ?

L’Afrique a maintenant son premier chef d’Etat femme, Son Excellence Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Liberia. La représentation des femmes dans la majorité des parlements des pays africains a augmenté. L’Afrique a le plus fort taux de progression du monde (10%) pour cet objectif là, dans la période de 1990-2007. Mais l’histoire n’est pas entièrement positive, compte tenu que certains pays n’ont enregistré qu’une faible progression pour la période 2003-2007. (2) De nombreux facteurs font encore obstacle à la participation politique des femmes, comme on note une lenteur des partis politiques à reconnaître les intérêts des femmes. Le sous investissement des candidates dans les campagnes électorales reste renforcé par les barrières culturelles et les problèmes résultant de leurs obligations domestiques et de leurs responsabilités sociales.

Les gouvernements africains ont établi divers mécanisme à différents niveaux - y compris dans la machinerie nationale - afin d’inclure les questions de genre dans la formulation des politiques, plans et programmes, dans les plaidoyers, ainsi que la surveillance et l’évaluation de la réalisation des engagements nationaux, régionaux et internationaux. Une attention particulière a été dédiée à la formulation des politiques nationales de genre et plans de réalisation, avec certains pays qui ont préparé des politiques du genre spécifique à des secteurs.

Néanmoins, les mécanismes pour l’intégration de l’égalité des genres et pour une dévolution du pouvoir aux femmes sont faibles à tous les niveaux, manquant de capacités adéquates, d’autorité et de financement. Les principaux ministères n’ont pas atteint les objectifs concernant le genre en raison des allocations financières insuffisantes. Les préoccupations de genre continuent à être traité de façon purement rhétorique ou comme étant des projets distincts pour les femmes. Des données spécifiques et des informations résultant d’indicateurs spécifiques ne sont pas souvent collectées. Lorsqu’elles le sont, on les retrouve noyées au milieu d’une somme d’informations et ne sont pas utilisées. (3)

Les obstacles à l’égalité

La récession démocratique en Afrique a vu l’éclosion de fondamentalismes religieux et culturels. Ceci a eu pour conséquences la mise en pratique de lois qui portent atteintes aux libertés des citoyens, de la société civile et de la presse, l’adoption et l’application de lois discriminatoires ainsi que la discrimination et l’attaque contre des minorités sexuelles qui, individuellement ou combinées, affectent le progrès des droits de la femme en Afrique. A quoi s’ajoutent, les menaces de mort à l’encontre des défenseurs des Droits de l’Homme, les empiètements sur les libertés associatives ayant un impact sur la promotion, la réalisation et la jouissance des Droits de l’Homme et des droits de la femme, qui sont en augmentation.

Non seulement les Etats ont failli à leurs engagements, ils minent les normes régionales et internationales par l’introduction de lois qui vont à l’encontre des Droits de l’Homme. Plusieurs gouvernements ont adopté ou sont en train de mettre en place des législations discriminatoires qui annulent des droits fondamentaux de la femme, y compris, mais pas seulement, des lois criminalisant les porteurs du Vih, des lois sur l’habillement ‘’indécent’’ et des lois contre l’homosexualité. Ces lois violent différents droits : le droit à la sphère privée et à la confidentialité, le droit à l’intégrité sexuelle et à l’autonomie, le droit à l’intégrité physique, le droit à la santé, le droit à l’égalité devant la loi, à la liberté d’association, à la liberté du choix, à la vie, aux droits sexuels et reproductifs, la protection contre la discrimination, etc.

Le continent fait l’expérience d’une augmentation des prix des denrées alimentaires les mettant ainsi hors de portée des pauvres déjà frappés par un contexte de crise globale affectant les denrées alimentaires, l’énergie et les crises financières exacerbées par le changement climatique. En raison de leur position subalterne, un grand nombre de femmes africaines ont été plus particulièrement frappées par ces crises, rendant leur situation encore plus précaire. Dans l’Afrique subsaharienne, l’agriculture compte pour environs 21% du PIB et les femmes contribuent entre 60-80% des forces de travail produisant des denrées alimentaires à des fins domestiques et de marché. (4) Toutefois, les femmes doivent faire face à une discrimination provenant aussi bien des systèmes coutumiers que du système formel, résultant d’une discrimination culturellement enracinée dans les croyances et pratiques, alors que l’étendue de l’épidémie à VIH affaiblit les droits à l’accès la terre et limite les moyens de subsistance des veuves et des orphelins encore davantage. (5)

Les dernières données montrent qu’au niveau de l’école primaire la plupart des pays africains sont susceptibles d’atteindre la parité vers 2015. Toutefois l’impressionnante amélioration sur le chemin de la parité du genre ne se reflète pas au niveau de l’enseignement secondaire où il y a encore et toujours une sous-représentation significative des filles. La formation ainsi que les opportunités limitées d’emplois pour les femmes en Afrique réduit le revenu per capita de 0.8% par an. Si cette croissance s’était traduite dans les faits, les économies africaines auraient doublé leurs résultats au cours des 30 ans passées. (6)

Une vaste majorité des pays africains ne voit qu’une amélioration médiocre du taux de mortalité maternelle. A moins d’un bond en avant considérable, l’Afrique n’atteindra pas son objectif. (7) La moitié des décès maternels annuels dans le monde (265 000) ont lieu en Afrique subsaharienne. Les hémorragies à l’accouchement à elles seules sont responsables de 34% des décès. Pourtant cette situation pourrait être prévenue et traitée avec de bons services de santé reproductive, de soins périnataux adaptés, des travailleurs de la santé bien formés qui assistent à la naissance et l’accès aux services d’obstétrique d’urgence. (8)

La proportion des femmes infectées par le VIH est en augmentation. Selon les chiffres de décembre 2007, les femmes constituent 61% des personnes infectées dans les quatre régions subsahariennes, à l’exception de l’Afrique du Nord. Dans presque tous les pays de la région, le taux de prévalence est plus élevé chez les femmes que chez les hommes. La vulnérabilité des femmes africaines et des filles à l’infection par le VIH est directement liée aux inégalités sous-jacentes, liées au genre, à des normes sociétales et à la discrimination (9)

La violence exercée contre les femmes et les filles est restée une des violations des droits humains les plus répandues sur notre continent. La violence - ou la menace de violence - cause non seulement des dégâts physiques et psychologiques aux femmes et aux filles, mais limite aussi leur accès et leur participation à la société parce que la crainte de la violence restreint leur liberté de mouvement et d’expression ainsi que leur droit à une sphère privée, à la sécurité et à la santé. Des viols systématiques ont laissé des millions de femmes et d’adolescentes traumatisées, enceintes ou infectées par le VIH. (10)

Par ailleurs, face à une grande violence, l’accès des femmes et des filles à la justice est limité par leur analphabétisme légal, le manque de ressources, un manque de sensibilité par rapport aux questions de genre et les préjugés de ceux qui appliquent la loi. Bien que les femmes africaines soient affectées par les conflits de façon disproportionnée, en comparaison avec les hommes, leur voix dans les processus de prévention des conflits, de reconstruction post-conflit, de justice transitionnelle et de construction de la paix ne sont que faiblement entendues, les laissant souvent en marge du processus de paix. Et ceci malgré les engagements internationaux et régionaux pour la parité des genres dans les processus de paix.

Comment combler le fossé entre les politiques et la réalité : que peut-on faire ?

Il y a un urgent besoin de renouveler les engagements en faveur de l’égalité des genres et la dévolution de pouvoir aux femmes, en vue de leur permettre de prendre des mesures concrètes pour combler le fossé entre les engagements et leur réalisation. Ceci ne se produira pas à moins d’un changement de paradigme vers une approche multisectorielle qui garantisse la réalisation et la surveillance des engagements en faveur des droits de la femme au niveau régional et international.

Le Fond des Nations Unies pour le Développement de la Femme (UNIFEM) a développé un cadre multisectoriel qui pourrait accélérer la réalisation des engagements en faveur des droits de la femme au niveau national pour peu que les gouvernements l’endossent. (11) Pour la Solidarity for African Women’s rights (SOAWR – Solidarité pour les droits des femmes en Afrique), ce cadre fournit la base en vue de la réalisation des engagements existants et l’accélération réelle des progrès dans la vie des femmes et des filles africaines.

Selon l’UNIFEM, l’inégalité des genres qui prive les femmes de leur pouvoir touche à tous les secteurs, de la santé à l’économie (le travail, l’agriculture et à la sécurité alimentaire) en passant par l’éducation, la sécurité et la justice. Aucun secteur à lui tout seul ne peut fournir la réponse. Le cadre multisectoriel proposé par l’UNIFEM met l’accent sur les objectifs des droits de la femme - basée sur des instruments nationaux et internationaux- pour les intégrer dans les stratégies et les plans nationaux de développement, y compris la croissance et la réduction de la pauvreté et les budgets. L’UNIFEM s’empresse de relever que l’approche multisectorielle a été utilisée dans d’autres domaines comme la lutte contre la pandémie du sida. Les pays ont réussi à mobiliser tous les secteurs gouvernementaux, le secteur privé, les organisations religieuses et la société civile, conduisant à un bénéfice public significatif en matière de prise de conscience de la pandémie et la diminution de degré de stigmatisation et de discrimination des gens vivant avec le VIH.

La promotion de la réalisation des droits de la femme et de la dévolution du pouvoir à son profit est une priorité nationale en elle-même, en raison de son importance pour la réussite d’autres priorités nationales y compris la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Les prémisses de l’approche multisectorielle se fondent sur le principe que tous les organes de l’Etat ont des obligations en raison des traités ratifiés par un pays ainsi que d’autres engagements dans des déclarations. Ainsi, chaque organe et département gouvernemental est responsable et aura des comptes à rendre pour les droits de la femme propre à son mandat.

L’approche multisectorielle propose une division similaire des rôles. Par exemple, le ministère du travail prendrait la tête de toutes les mesures qui permettrait au gouvernement de progresser quant à ses engagements pour éliminer la discrimination faite aux femmes dans le domaine de l’emploi. De même, le ministère de l’agriculture et du développement rural aborderait les questions pertinentes aux droits de la femme : une possession assurée de la terre, l’accès et le contrôle de la terre, accès à des services étendus et aux marchés pour écouler les produits. Le ministère de la santé aurait la responsabilité d’assurer aux femmes le droit à la santé- y compris la santé sexuelle et reproductive. Le judiciaire garantirait la réalisation des engagements régionaux et internationaux, tels que prévus dans les constitutions et les autres dispositions légales. La police aurait l’obligation d’enquêter et de poursuivre promptement ceux qui se sont rendus coupables de violations des droits de la femme. La coordination générale serait l’affaire d’une agence gouvernementale qui aurait des compétences dans le domaine du genre et des droits humains afin d’épauler les services et un degré d’autorité et d’influence à l’intérieur du système gouvernemental qui soit respecté et correctement financé.

Les mécanismes existants concernant les questions de genre peuvent être renforcés afin de pouvoir tenir ce rôle. Les gouvernements ont déjà des mécanismes interministériels de coordination qui peuvent être étendus afin d’inclure la réalisation des engagements dans le domaine des Droits de l’Homme. Les mécanismes de coordination sont la clé du développement et de la surveillance des politiques et des plans d’actions nationaux qui doivent parvenir à la réalisation des droits de la femme, à des programmes de formation qui identifient les failles et contribuent aux rapports nationaux réguliers requis par les institutions régionales et internationales.

Les violations des droits humains des femmes ont atteint une dimension épidémique et à moins d’adopter une approche multisectorielle dans la réalisation et la surveillance des engagements régionaux et internationaux, nous continuerons à marginaliser la moitié de la population du continent. Les ministres africains responsables des questions de genre, vont-ils relever le défi ?

* Mary Wandia est responsable du secteur Genre, Justice et Gouvernance du programme panafricain à Oxfam UK. Elle s’exprime ici en son nom personnel.
Mary Wandia remercie Neelanjana Mukhia, Muthoni Wanyeki, Gichinga Ndirangu, Jessica Horn, Sabine Herbrink, Faiza Mohamed, Naisola Likimani, Nelly Maina, Norah Matovu Winyi, Daniela Rosche and Irungu Houghton pour leur commentaires et généreuses contributions.


* Veuillez envoyer vos commentaires à [email protected] ou commentez en ligne sur www.pambazuka.org


NOTES


(1) Décision concernant la décennie de la femme africaine– Assembly/AU/Dec. 229(XII)


(2) La parité des genres dans le processus décisionnel a le plus avancé au Rwanda (48.8 %), Mozambique (34.8 %), Afrique du Sud (32.8 %), Tanzanie (30.4 %), Burundi (30.5 %), Ouganda (29.8 %), Seychelles (29.4 %), Namibie (26.9 %), Tunisie (22.8 %), Erythrée (22 %) et en Ethiopie (21.9 %).

(3) La septième conférence régionale sur les femmes Women (Beijing +10) Revue de la décennie de la réalisation des Dakar et Beijing Platforms for Action: Outcome and the Way Forward Addis Ababa, 12-14 October 2004 http://www.uneca.org/beijingplus10/outcome_and_way_forward.htm

(4) http://www.fao.org/docrep/X0250E/x0250e03.htm#TopOfPage

(5) FAO ‘Agrarian Reform, Land Policies and the Millennium Development Goals: FAO’s Interventions and Lessons Learned During the Past Decade’, ARC/06/INF/7 (2006) 


(6) ‘Gender and Economic Empowerment in Africa’, un document présenté à la 8ème conférence of the Africa Partnership Forum in Berlin, Germany on 22-23 May 2007. www.africapartnershipforum.org

(7) Angola, Burundi, Chad, Democratic Republic of the Congo, Guinea-Bissau, Liberia, Malawi, Nigeria, the Niger, Rwanda, Sierra Leone, and Somalia. 


(8) United Nations, The Millennium Development Goals Report 2009 pp. 27 


(9) African Union Commission and United Nations Economic Commission for Africa. Assessing Progress in Africa towards the Millennium Development Goals Report 2008. March 2008. E/ECA/COE/27/10 AU/CAMEF/EXP/10(III) P. 15 


(10) UNAIDS, UNFPA, UNIFEM, Women and HIV/AIDS: Confronting the Crisis. Geneva, New York. 2004. 47-48 
(11) This section summarises the Multi-Sectoral Approach Guide developed by UNIFEM ‘Fast-tracking Implementation of the AU Protocol on Women’s Rights and CEDAW in Africa.

REFERENCES 



- Africa Partnership Forum, ‘Gender and Economic Empowerment in Africa’, a paper presented to the 8th Meeting of the Africa Partnership Forum in Berlin, Germany on 22-23 May 2007. www.africapartnershipforum.org 



- African Union Commission and United Nations Economic Commission for Africa Assessing Progress in Africa towards the Millennium Development Goals Report 2008. March 2008. E/ECA/COE/27/10 AU/CAMEF/EXP/10(III) 



- Communiqué of the ‘Stakeholders Meeting on Domestication and Implementation of the Protocol to the African Charter on Human and Peoples’ Rights on the Rights of Women in Africa’, 16 – 18 July 2009, Kigali, Rwanda organized by SOAWR, UNIFEM and the AU Gender Directorate and the Communiqué of the SOAWR Annual Review and Agenda-Setting Workshop, Theme: ‘Spreading our Wings: A Multi-Sectoral Approach to Women’s Rights’ 5-7 October 2009, Panafric Hotel, Nairobi, Kenya http://www.soawr.org/en/ 



- Protocol to the African Charter on Human and Peoples’ Rights on the Rights of Women in Africa www.africa-union.org/ 



- Solemn Declaration on Gender Equality in Africa
www.aumission-ny.org/documents/solemndeclaration_gender 


- Solidarity for African Women’s Coalition (SOAWR), ‘From Ratification to Implementation: a State Capacity Needs Assessment on Domestication, Implementation and Monitoring of the African Union’s Protocol to the African Charter on Human and Peoples’ Rights in Africa on the Rights of Women’. July 2009 



- UNECA, Seventh African Regional Conference on Women (Beijing + 10) Decade Review of the Implementation of the Dakar and Beijing Platforms for Action: Outcome and the Way Forward, Addis Ababa, 12-14 October 2004 http://www.uneca.org/beijingplus10/outcome_and_way_forward.htm

- UNAIDS, UNFPA, UNIFEM, Women and HIV/AIDS: Confronting the Crisis. Geneva, New York. 2004. 



- UNIFEM, 2005 Progress of the World's Women 2005: Women, Work and Poverty United Nations, The Millennium Development Goals Report 2009 pp. 27 



- WHO 2004. ‘Violence Against Women and HIV/AIDS: Critical Intersections: Sexual violence in conflict settings and the risk of HIV’. Information Bulletin Series, Number 2, November 2004 



- World Bank (2007), Gender Equality as Smart Economics (A World Bank Group Gender Action Plan (2007-10) 



- M. Robinson ‘Foreword’ in D Buss & A Manji (eds) International law: Modern feminist approaches (2005); C Chinkin et al ‘Feminist approaches to international law: Reflections from another century’ in Buss & Manji 17 26 28. http://www.soawr.org/en/