Manifeste contre la guerre
Ce manifeste exprime un idéal de paix, dans un monde bâti sur des principes et de démocratie, où les guerres ne se justifieraient plus par la seule politique du «Tout ou rien». Pour Ibrahim Bignoumbe-Bi-Moussavou, «la démocratie ne s’épanouit que dans une société qui a banni la guerre et avec elle la dictature».
Des femmes et des hommes, avant nous, les « martyrs de la liberté », ont fait don de leurs vies pour la liberté et la justice. A l’heure de la démocratisation de nos sociétés, il appartient aux peuples de conforter ce processus irréversible. Et la sagesse commande d’amener les décideurs à admettre que ce processus est effectivement irréversible et que l’objectif à atteindre est l’édification d’un monde pacifique. Pour cela, il faut bannir la guerre, mobiliser les citoyens contre la guerre (et donc contre toute agression extérieure, le terrorisme (de groupe ou d’Etat), les guerres civiles, les génocides ; contre l’arbitraire, l’abus de pouvoir, l’autoritarisme, la conquête du pouvoir par la force, la violence politique, l’intolérance…), avec la signature du présent Manifeste contre la guerre.
L’Internationale démocrate soutient que l’assassinat politique comme l’attentat terroriste est un crime contre l’humanité. Un pouvoir qui assassinerait un citoyen ou utiliserait les armes contre lui ou les pays voisins ou tiers serait traduit devant la Cour pénale internationale pour « crime contre l’humanité ». De même, une rébellion qui assassinerait un chef d’Etat ou de Gouvernement ou un autre citoyen, serait aussi traduite devant la même Cour pour le même crime. Le règne de la démocratie serait possible. La démocratie serait synonyme de compromis pour la paix sociale, la politique du « Tout ou rien» étant source de conflits et donc incompatible avec la démocratie, et la terre, qui n’est pas un paradis, ne pouvant offrir que ce qu’elle a et tout gouvernement devant garantir à l’être humain, avant tout, ce qui est nécessaire à la vie.
Le crime contre un citoyen ne serait un crime contre l’humanité que si ce crime a été perpétré en exécution d’un ordre écrit ou d’un ordre non écrit et, dans ce dernier cas, en présence des témoins : les compétences de la Cour pénale internationale (CPI) sont et doivent être claires, nettes et précises.
Il importe de souligner que la Justice ne confond pas les cas de pertes en vies humaines (à l’exclusion des crimes, des massacres,…) survenues au cours d’une intervention régulière, c’est-à-dire conforme à la loi, des Forces de sécurité et de défense, contre des bandits ou des malfaiteurs, et les cas de pertes en vies humaines, survenues au cours d’une intervention d’une rébellion armée contre des dissidents ou des résistants ou des citoyens sans armes.
En fait, « la préservation de la paix sociale », idéal de l’Internationale démocrate, s’impose comme un impératif moral majeur qui devrait inciter les nations à bannir la guerre pour que règne la démocratie. La guerre est à bannir. Elle ne s’imposerait qu’en cas d’agression, dont les auteurs seraient poursuivis devant la Cour pénale internationale.
Ainsi, nous devons nous mobiliser, dans nos différents pays, pour cet idéal, celui du démocrate, et amener les décideurs à admettre que le monde est à bâtir, il n’est pas à détruire.
La guerre est un fléau, le plus grand malheur qui puisse arriver à un peuple, qui n’a pourtant besoin que de deux choses essentielles pour « vivre, vivre libre » : le respect de la différence et la satisfaction de ses besoins fondamentaux.
La démocratie ne s’épanouit que dans une société qui a banni la guerre et avec elle la dictature. Et l’Occident est aujourd’hui une démocratie parce que justement la guerre a été bannie sur ses terres.
Dans les temps présents où toutes les nations (ou presque), dans le monde, sont indépendantes, et où les peuples, dans tous les continents, ont soif de démocratie, la guerre (imposée ou non), ne débouche plus sur la libération d’un peuple, bien au contraire, et la démocratie ou la consultation du peuple reste la voie du salut.
Mobilisons-nous et joignons nos mains à celles des autres, sur l’autre rive, pour la liberté, mais aussi pour la justice : « la liberté a les limites que lui impose la justice ».
En outre, il convient de souligner ici que la démocratie est une affaire du peuple souverain. Aucun peuple ne peut l’imposer à un autre peuple. Et « un peuple a le gouvernement qu’il mérite ». Le processus de démocratisation de nos sociétés est irréversible. Il est plus simple, dans un pays, par exemple, d’instaurer le multipartisme (au moins un parti de la majorité et un parti de l’opposition) que d’instaurer la justice : un esclave, une fois libre, doit encore lutter, toute sa vie, contre toutes les formes d’injustice. Dieu est bon non parce qu’Il est libre, mais parce qu’Il est Juste. Et un gouvernement est bon non parce qu’il est libre, mais parce qu’il est juste.
Il n’est pas vain d’indiquer qu’il est naturel et vital pour un être humain comme pour un Etat de disposer ou de tirer une satisfaction de ce qui est nécessaire à la vie ; c’est une question de dignité, de considération que l’on doit avoir pour la personne humaine, pour les autres. C’est aussi une question de justice sociale. Et la paix sociale est garantie dans un pays, riche ou pauvre, qui permet à l’être humain de « vivre, vivre libre ».
D’où la nécessité de respecter le droit à la différence et de satisfaire les besoins fondamentaux des populations, les besoins essentiels de l’être humain pour lequel il est vital de « se nourrir, se loger, se soigner, s’éduquer, s’éclairer, se vêtir » : ce n’est là ni le minimum ni le maximum à faire, mais ce qui est nécessaire à la vie.
Les peuples ont soif de liberté. Ils ont aussi soif de justice : là où nous nous trouvons, notre voix compte.
Ensemble, dans un élan de cœur et de raison, bâtissons un monde libre et juste pour la paix sociale.
Je souscris au présent Manifeste contre la guerre.
Contact (E-mail): [email][email protected]
* Ibrahim Bignoumbe-Bi-Moussavou, fondateur de l’Internationale démocrate. Une ong dont l’objectif est d’œuvrer à la préservation de la paix sociale par la promotion du dialogue inter-religieux, de la culture de la tolérance et la lutte contre la pauvreté ou l’exclusion sociale.
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