Patrice Emery Lumumba, l’Afrique et la RD Congo

En commémoration du 4 janvier 1959 et du 17 janvier 1961

Pendant 50 ans, le peuple congolais a appris les leçons laissées par Lumumba et les autres. L’apprentissage a été invisible comme tant de phénomènes naturels, mais les résultats sont visibles, même si les ennemis continuent de penser comme s’ils étaient encore le 29 juin 1960.

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L A

Il avait dit, il avait écrit, il avait pensé que l’histoire de l’Afrique ne serait plus écrite à partir des capitales d’où partaient les ordres d’en finir avec l’Afrique. Un peu plus de 50 ans après, les pulsions qui animaient Lumumba et tant d’autres sont restées vives et animent les Congolaises et les Congolais comme si, au cours de cette longue initiation, le message émancipateur n’avait cessé de croître dans les consciences. Les pulsions émancipatrices font partie de l’humanité et ne peuvent être liquidées. Jamais.

Les pulsions émancipatrices sont aujourd’hui plus vivaces qu’elles ne l’étaient il y a 50 ans, car se sont accumulées les armes qui faisaient défaut : compréhension de ce que fut l’histoire colonisatrice, aujourd’hui opérant avec la même férocité à partir des mêmes édifices, des mêmes mentalités : réduire l’humanité à la soumission totale et complète aux ordres, aux désirs des plus puissants.

Cette énergie émancipatrice n’est pas seulement venue de Lumumba, il fut, comme Kimbangu, comme Kimpa Vita, comme Ganga Zumbi, comme Makandal, Boukman, Um Nyobe et tant d’autres des relais de pulsions venant des profondeurs de l’humanité pour que celle-ci retrouve les pratiques de fidélité à la justice et à la vérité (MAAT) venant de l’Égypte Ancienne (KMT). L’existence de ces pulsions animatrices des consciences existe tout comme existe la pesanteur. Comme la pesanteur, ces pulsions émancipatrices de l’humanité ne peuvent pas disparaître. En écoutant bien, on peut bien sûr entendre le Big Bang, mais aussi une autre mélopée traversant les courants d’énergie qui parcourent l’univers.

A chacune et à chacun son interprétation de cette mélopée,
en commémoration du 4 janvier 1959 et du 17 janvier 1961 :

Encore une fois assassinée, la RD Congo

Tout simplement pour motif de maintien de pulsions

Interdites, pulsions libératrices, non vengeresses

Fidèles à la justice, à la vérité

Réactivée, relancée

Il y a plus de 50 ans

Pulsions, vibrations, ondes

Relancées cycliquement

4 janvier 1959 et avec plus d’intensité

en mémoire du 17 janvier 1961

dates indélébiles

dans les mémoires

excédées par les déboires

Pulsions de consciences révoltées

Refusant toute soumission

à manipulations, fraudes

électorales

pulsions toujours plus fortes
depuis le 17 janvier 1961

toujours plus fidèles

Intensément à l’exemple de Lumumba

Des révoltées de la longue histoire

De la rencontre avec les sépulcres blanchis

Civilisateurs fraudeurs

Blanchisseurs de l’humanité

Piégés aujourd’hui dans leurs mailles

Ne sachant plus la différence

Entre civiliser, coloniser

éradiquer l’humanité

Pour mieux liquider

L’humanité, liquidons

En unisson ils chantent des requiem

Pour que disparaissent les peuples africains

En unisson, les civilisateurs

Colonisateurs, fossoyeurs de l’humanité

Veulent liquider, dissoudre le peuple Congolais

Comme après le 17 janvier 1961

Ils ont dissous le corps de Patrice Lumumba

Un corps aux idées et à l’esprit indissoluble

Aujourd’hui vibrant l’insoumission à la dictature

Par tous les sens des Congolaises et des Congolais

60, 65, 70 millions fois 5, fois une conscience

à la puissance infinie, une force

Qu’aucune armée au monde aujourd’hui, demain

Après-demain, ne peut vaincre

Le dictateur, ses employés et ses employeurs peuvent

Tuer physiquement comme ils ont tué le 4 janvier 1959

Le 17 janvier 1961

Jamais ils ne pourront tuer les pulsions

Emancipatrices continuant de sortir de l’esprit

De Lumumba, libérateur des énergies insubmersibles

Aidons

Le dictateur, ses employés et ses employeurs

A se voir comme ils ne veulent pas se voir :

Vous aimez recourir à la peur, à la terreur,

Mais les Congolaises, les Congolais, ont appris

A ne plus avoir peur de la peur de la terreur

Un jour, ou une nuit, dictateur

Rejeté par la vérité de l’heure

vous prendrez peur

Un jour, ou une nuit, la peur s’emparera du dictateur de ses employés

Et de ses employeurs pour ne plus jamais les lâcher

Car leur heure a sonné

Oui votre heure ne peut plus attendre

La machine à broyer les Africains comme

S’ils n’étaient pas des êtres humains démontre

Des signes d’essoufflement. L’élection programmée

28 novembre 2011 Proclamée victoire n’a pas convaincu

Certains des employés et employeurs traditionnels.

Avant la peur, le doute s’installe

Avant la peur, la colère retenue, la rage contenue

Bientôt il y aura la chasse aux sorcières pour détecter

La faille, pourquoi, comment, etc.

Un dictateur d’où s’échappe la certitude de tout

Est un dictateur fini.
Un dictateur qui n’a plus la

Confiance de tous ses employeurs et de tous ses employés

Voit avec mécontentement l’arrivée des signes

Annonciateurs de sa fin.

Cette fin est en train d’advenir grâce à la fidélité

A la pensée, à l’esprit, au désir d’émancipation

Laissés par les lutteurs sans peur pour une Afrique

Libre des dictateurs, leurs employeurs et leurs employés

La nature et les lois de la physique, de la nature

Signalent la fin du dictateur, ses employeurs et ses employés

Sous condition de maintien du désir insatiable

De faire revivre les pulsions de la conscience révoltée

Des martyrs du 17 janvier 1961.

Le temps de la justice et de la vérité,
apprise depuis les temps immémoriaux
toujours présente au travers des héroïnes
connues et inconnues,

héros partageurs de tout

hélas toujours niée, laminée, triturée, torturée

par les vendeurs du genre humain

toujours présente car justice et vérité

c’est le genre humain toujours vivant
refusant la soumission à toutes les logiques

compétitives productrices

reproductrices de guerres

sans fin nourrices

de la faim et de la fin de l’humanité.

Depuis 50 ans, 51 ans, les Congolaises et les Congolais

Rechargés par les pulsions émancipatrices

des martyrs du 4 janvier 1959

des héros du 17 janvier 1961

sont devenus des monuments indestructibles

pour qu’advienne en RDC et sur tout

le continent Africain

la justice et la vérité

Consciemment, inconsciemment, subconsciemment, mais toujours désireux
de liberté, le peuple congolais continue de naître dans, et de connaître le
présent et le futur pour lequel tant d’autres dans le passé s’étaient sacrifiés.
Un jour ou une nuit, la conjugaison de ces énergies absorbera tous les
obstacles rencontrés sur son chemin. La certitude du changement est
observable dans le fait que les obstacles sont en train de devenir énergie
libératrice. Il y a plus de 50 ans, Lumumba a été liquidé par des gens qui
auraient dû le défendre. Pendant 50 ans, le peuple Congolais a appris les
leçons laissées par Lumumba et les autres. L’apprentissage a été invisible
comme tant de phénomènes naturels, mais les résultats sont visibles,
même si les ennemis continuent de penser comme s’ils étaient encore le 29 juin 1960.

Le peuple Congolais n’a pas besoin de chars d’assaut

Encore moins d’armes nucléaires ou de missiles

Le peuple Congolais en train de se libérer des séquelles

De la colonisation et de la néo-colonisation
est en train de devenir

Une énergie qu’aucune force au monde ne pourra arrêter

Ou dévier de sa volonté de vivre libre dans la justice et la liberté
3 janvier 2012

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