Wangari Maathai : L’Afrique a perdu une grande dame

Wangari Maathai était une personne merveilleuse. Thandika Mkandawire, qui témoigne ainsi, raconte comment elle a défié le gouvernement kenyan et ses tentatives pour l’empêcher de se rendre en Ouganda pour participer à une "conférence subversive".

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Internews

Wangari Maathai était une personne merveilleuse. Je l’ai rencontrée pour la première fois lors du symposium pour la liberté académique organisée par le CODESRIA. Elle est arrivée un jour après le symposium. J’ai été informée de sa présence et de son besoin de logement. Je l’ai trouvée dans le lobby de l’hôtel avec un petit sac contenant les effets qu’elle avait emportés avec elle. Lorsque j’ai exprimé l’évidence, c'est-à-dire qu’elle arrivait trop tard pour le symposium, elle m’a répondu avec son grand sourire caractéristique : "Je sais, mais j’y suis arrivée".

A l’époque, au Kenya, toute personne travaillant pour une institution étatique (y compris les universités) devait obtenir la permission de quitter le pays pour participer à une conférence. En cette occasion, le gouvernement avait simplement interdit aux universitaires kényans de se rendre à une conférence qu’il percevait comme subversive. Ainsi Wangari a voyagé par voie terrestre. De toute évidence, il n’y avait aucun moyen pour arrêter Wangari.

L’Afrique a perdu une grande dame et une voix inspirante.

* Tandika Mkandawire est ancien directeur du CODESRIA et professeur en Développement africain au Département du développement international à la London School of Economics à Londres – Texte traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger

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