Zone Franc : De la responsabilité des chefs d'État africains dans le crime contre leurs peuples

Il est possible juridiquement d’abandonner unilatéralement le Franc CFA au nom de l'autonomie de la volonté en vertu de laquelle un État accepte d'adhérer librement à un traité ou une convention internationale. Mais jusqu’où peuvent aller ces chefs d’Etats africains vassalisés dans leur capacité de révolte ?

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Plasticinaa

Sauf dans l’hypothèse ou ils n'auraient aucun pouvoir de décision sur la politique et le fonctionnement du système monétaire CFA, ou qu'ils ne disposent que d'un rôle symbolique et protocolaire (1), quel chef d'État ou de gouvernement accepterait un système qui semble cautionner le ‘’crime contre l’humanité que représente le système Franc CFA ? Quoi qu’il en soit, leur responsabilité est établi est engagée devant l’histoire !

Par exemple : 12 000 milliards de francs placés à 3% rapportent : 360 milliards d’intérêts que la France reviendra prêter aux Africains, en partie ou en totalité, au taux supérieur à 5%. Il convient de noter à ce niveau, que pour renforcer la paupérisation des gouvernements africains, les financements ou les accords de prêts n'ont jamais été décaissés dans leur totalité mais par tranche. Comme si la France leur fait un rationnement des fonds qui les obligerait à s'endetter d'avantage !

En 2008, le président Abdoulaye Wade du Sénégal n'a-t-il pas renouvelé sa dénonciation en s’interrogeant avec raison : « Pourquoi la BCEAO continue de placer ses réserves estimées à 4700 milliards de FCFA (7 milliards d’euros) dans les places boursières internationales alors que les pays membres peinent à trouver des financements ?» (2). Les raisons pour les quelles nous pensons que les chefs d'États africains des pays des deux zones CFA, CEMAC et UMOA, ainsi que l'ensemble de leurs gouvernements sont complices du crime économique et humain contre leurs populations sont les suivantes :

QUATRE VINGTS MILLIONS D'AFFRICAINS CONDAMNES A PERIR !

Si par hypothèse on considère qu'en 2012 les resserves de la BECEAO qui s'élèvent à 8000 milliards de FCFA sont stockés à la Banque de France, c'est l'équivalent d'au moins 40 millions d'Africains qui se trouvent littéralement privés de revenu du 1er au 31 décembre de l'année considérée (2012).

Si on suppose qu’un paysan nigérien de Iléla, de Namaro ou de N'Guiguimi gagne 100 000FCFA par an, les 8 000 milliards de FCFA de la BCEAO représentent 80 000 millions d'habitants. A savoir l'équivalent de la totalité de la population du Niger (16 millions), plus la population du Mali (15 millions), du Tchad (10,33 millions), du Benin (8 millions), de la Cote d'ivoire (21 millions), du Togo qui sont privés de revenus et peuvent périr par maladies, ou par la faim, parce qu’ils ne peuvent rien acheter moins encore entreprendre une véritable activité économique réellement rentable. Notre conviction est que cette situation ne nous est pas congénitale, car en tout état de cause elle est le fait des hommes politiques qui ont le destin de leurs peuples en main.

Le crime contre l'humanité, au regard de l’article 7 du Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale est évoqué «lorsque des actes tels que le meurtre, l’extermination , (3) le viol, la persécution et tous autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l'intégrité physique ou à la santé physique ou mentale sont commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque ». Un crime n’est pas seulement le fait d’opérer ‘’une action’’ délibérée de tuer par une arme ! Toute vie humaine est sacré et tous les tenants d’un régime liberticide doivent être pris en compte. Tout comme là où des populations meurent chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, car privé de revenus, privés des soins de santé adéquats, etc.

QUESTIONS MAJEURS QUI SE POSENTS A TOUTE L’HUMANITE OU A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

N’est ce pas pour une meilleure considération de la personne humaine que les citoyens, partout au monde, préfèrent un régime politique qui promeut la liberté par rapport à l’oppression et que dans la foulée on a songé au système de démocratie ? N’est ce pas pour mettre plus le citoyen au cœur des préoccupations que la philosophie politique se tourne de plus en plus vers la démocratie comme mode de gouvernement, même si cette dernière n’est pas sans nécessiter des réformes ?

(…) Pourquoi les Etats africains des deux zones FCFA continuent de laisser à la France, au moins « sur le plan financier , (5) le rôle d’intermédiaire dans le règlement des comptes de paiements à des nations tierces ? Pourquoi ces pays africains continuent-ils de donner à la métropole, à travers les deux zones Franc, « des prérogatives spéciales qui lui permettent de prélever des droits et royalties de toutes sortes sur leurs affaires commerciales extérieurs», lui donnant ainsi le pouvoir « si nécessité est de leur prescrire et dicter des règles de conduites en matière de leur commerce international, selon la situation de sa balance de payement ». (6)

(…) A un moment de l'histoire, Michel Roccard, homme politique français, député national d’ailleurs, a voulu faire engager « une étude approfondie sur les avantages et les inconvénients’ (sous entendu du système monétaire CFA) pour tous les pays ayant appartenu à la zone Franc y compris la République française » (7). Aussitôt commencée, il «a reçu du Premier ministre, du président de la République, du ministre des Finances français l’interdiction formelle de continuer cette étude». Il s’était calmé pour s’occuper d’autre choses et les choses se sont aggravées. Devenu Premier ministre en juin 1988, il a relancé la même étude en plein accord avec le Fond Monétaire International. Il s’est fait de nouveau interdire par François Mitterrand , président de la République de l’époque».
Pour comprendre le système, voyons d'abord son fonctionnement.

L'ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA SUPERSTRUCTURE DU SYSTEME MONETAIRE D’INSPIRATION NAZIE DU FRANC CFA

Comme toute structure ou entreprise, le système monétaire des deux zones CFA, au niveau des Banques Centrales, sont administrées par un Conseil d’administration au sein duquel la France est représentée et dispose d’un Droit de véto exorbitant. C’est ainsi qu’au niveau de à la BCEAO 16 Administrateurs, soit deux par pays, « participent à la gestion de la Banque ». A ceux-ci s'ajoutent, pour la représentation de la France, « deux administrateurs désignés par le gouvernement français » qui « participent au Conseil d’Administration. de la BCEAO, dans les mêmes conditions et avec les mêmes attributions que les Administrateurs désignés par les États Membres de l’Union ». (9)

A la BEAC, qui est composé de 13 Administrateurs, la France dispose de trois représentants , (10) à la Banque Centrale des (Iles) Comores il y a 8 administrateurs dont quatre Français, désignés pour un mandat de quatre ans renouvelables . (11)

VERS UN LE DROIT DE VETO STATUTAIRE DE LA FRANCE ?

En considérant les dispositions statutaires des trois banques centrales ou « supposés instituts d’émission monétaire », l’on peut facilement se rendre compte que le droit de veto de la France est même ancré dans les dispositions statutaires de ces banques considérées comme « propriétés exclusives des Africains ». Donc la question de droit de propriété se pose au niveau de ''la propriété de la monnaie FCFA'' et au niveau des délibérations des Conseils d’Administration (CA) de ces institutions où se décide la politique monétaire des Etats considérés comme ''indépendants''.

Examinions à présents ces dispositions statutaires:

- Dans les Comores, le CA « délibère valablement lorsqu’au moins six de ses membres sont présents ou représentés. Les délibérations doivent être adoptées par 5 au moins des membres présents ou représentés » (12)

- Le CA de la BEAC « délibère valablement lorsqu’au moins un administrateur par Etat membre et un administrateur français sont présents ou représentés ». (13)

Le droit de veto français s’exerce également lors de la nomination du Gouverneur de la BEAC. Car « le Gouverneur est nommé à l’unanimité par le CA, sur proposition du gouvernement gabonais après agrément des autres gouvernements des États membres et de la France ». (14)

- La BCEAO souligne que les modifications de ses propres statuts et les autres décisions capitales comme par exemple la création monétaire « doivent recueillir l’unanimité des membres du C.A . (15) En effet, « la BCEAO a le privilège exclusif d'émettre des signes monétaires, billets et monnaies métalliques ayant cours légal et pouvoir libératoire dans les Etats membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine>> (16) Par ailleurs, sur proposition du Conseil d'Administration de la Banque Centrale, le Conseil des ministres de l'Union statue sur la création et l'émission des billets et monnaies métalliques. » (17)

''L’ARRIMAGE'' DES POUVOIRS EXECUTIFS AFRICAINS A LA VOLONTE DU POUVOIR DECISIONNEL DES CONSEILS D’ADMINISTRATION DES INSTITUTS D’EMISSION MONETAIRES

Nous examinerons d’abord le rôle dévolue à la conférence et celui échu au Conseil des ministres de la zone UEMOA, par exemple.

ROLE DE LA CONFERENCE DES CHEFS D'ÉTAT: Les chefs des États membres de l’UEMOA, réunis en Conférence, constituent l’autorité suprême de l’Union. Les décisions de la Conférence des chefs d'État,... sont prises à l’unanimité . (18) La Conférence décide de l’adhésion de nouveaux membres, prend acte du retrait et de l’exclusion des membres de l’Union …

ROLE DU CONSEIL DES MINISTRES : Institué par le Traité du 14 novembre 1974, le Conseil des ministres assure la direction de l’Union Monétaire Ouest Africaine et «définit la politique monétaire et de crédit de l’union afin d’assurer la sauvegarde de la monnaie commune et de pourvoir au financement de l’activité et du développement économique des Etats de l’Union ». Le Conseil des ministre de l’UEMOA a aussi le pouvoir de décider de la « modification de la parité de l’unité monétaire de l’union » (20)

EST-IL POSSIBLE D'ABANDONNER LE FRANC CFA OU DE SORTIR DE L'UNE DES DEUX ZONES FRANC CFA ?

Il est possible juridiquement d’abandonner unilatéralement le Franc CFA au nom de l'autonomie de la volonté (21) en vertu de laquelle un État accepte d'adhérer librement à un traité ou une convention internationale. C’est en vertu de cette même autonomie de la volonté qu'il peut librement se retirer d'une convention ou d'un traité. C'est ainsi que qu'on remarque que les pays suivants se sont librement retirer de la zone CFA pour véritablement « affirmer leur indépendance monétaire qui affermit l'indépendance politique » (22) : le Maroc (1957), la Tunisie (1958), l’Algérie (1963), le Mali (1962), Madagascar (1973), la Mauritanie (1975) et tant d’autres pays qui ont aujourd’hui d’excellents rapports avec la même France en dehors de leur sortie de sa tutelles.

Donc il est bien entendu possible de sortir de la zone Franc CFA, car il est mentionné à l'article 13 de l'Accord de coopération entre la République française et les Républiques membres de l'UMOA, conclu le 4 décembre 1973, qu'«à la demande de tout État signataire du présent Accord qui estimerait que l'évolution du régime défini par cet Accord compromet ou risque de compromettre substantiellement ses intérêts, les États signataires se concerteraient sans délai afin de décider des mesures appropriées. Si aucune décision ne pouvait être arrêtée en commun, le présent Accord pourrait être dénoncé par tout signataire. En cas de dénonciation par un État membre de l'Union, le présent Accord demeure en vigueur entre les autres États signataires ».

ASSUMER COLLECTIVEMENT LA VOLONTE POLITIQUE D'EN FINIR AVEC LE SYSTEME CFA - DEUX JURISPRUDENCES DE L'HISTOIRE : LA GUINEE ET LE NIGER.

Conformément à l'esprit de ces prétendus accords, il est possible de se soustraire de la zone FCFA, même s'il convient de noter que les dirigeants français seront prêts à mettre leurs mains dans celles des diables pour « faire payer» toute éventuelle lutte de libération contre cet esclavage et crime contre l'humanité.

CAS DE LA GUINEE : C'est ainsi que, comme l'a décrit Constantin Melnick, dans son livre désormais célèbre, «Un espion dans le siècle» (page 363) que «Jacques Foccart a préparé et exécuté 'un plan du nazisme monétaire (23) de la France contre la Guinée- Conakry, la Guinée de Sékou Touré. Le plan Foccart était simple… Comme Hitler jadis avec la livre sterling, les services secrets français fabriqueraient de faux billets qui, inondant la Guinée, accentueraient ses difficultés économiques et le mécontentement populaire. Les parachutistes du service Action furent mobilisés. Des maquisards furent entraînés dans le Sénégal voisin, prêt à faire tout ce que voulait le Grand Sorcier blanc, le Général de Gaulle, dispensateur de pouvoirs et de crédits. Des armes furent expédiées ainsi que de faux billets. Les résultats ne répondirent pas aux espoirs placés par J. Foccart dans l’opération qu’il avait délicatement tenu à appeler Charogne».

C'est une affaire (24) qui est digne d'être soulevée devant la Cour Pénale Internationale afin d’être considérée comme un crime économique et une atteinte à la sûreté d'un État qui a choisi véritablement l'indépendance dans la liberté et la dignité, par une puissance étrangère: La France, patrie des Droits de l'homme !

LE CAS DU NIGER : D’ailleurs, c’était aussi le cas du Niger qui fut victime de son premier coup d'Etat de l’ère démocratique le 27 janvier 1996, quand un président démocratiquement élu a refusé, après la dévaluation du Franc CFA de 1994, pour des ‘’raisons de souveraineté’’ et surtout à cause des difficultés économiques, « de souscrire à « la doctrine Édouard Balladur » dont la vocation est de contraindre les pays africains concernés à dégager d’énormes avoirs extérieures pour remplir les comptes d’opération ouverts au Trésor public de France » pour que le gouvernement français soit «nous en Afrique eux en Europe ». (25)

Ce coup d’Etat était intervenu au Niger quatre-vingt treize jours après l’injonction faite par M. Balladur aux chefs d’Etats Africains de « conclure dans les plus brefs délais un accord avec la communauté financière internationale. Le président élu Ousmane a refusé « de signer des accords tant attendus avec le FMI et la Banque Mondiale ». En effet, tous les pays qui étaient sous le joug monétaire néo-nazi du système FCFA et qui se sont libérés, se comportent économiquement mieux que les Etats assujettis dans « des enclos CFA » ou du moins des prétendu zones communautaire CFA ou ils «partage un destin commun» de paupérisation et d’assujettissement. Le Niger aurait dû, pendant la conférence nationale souveraine de 1990, sortir de la zone FCFA, pour amorcer un développement socio-économique véritable !

Pourquoi il n'y a pas la Guinée parmi les derniers classés en termes de l'Indice de développement ? Mieux, aujourd'hui, «pourquoi, les pays africains, ceux de la zone FCFA bien entendu, continuent-ils d'accepter la politique de monnaie forte sans un vrai développement économique ? Pour s'en convaincre, il faut donner un seul euro pour avoir :
a) 12.000 roupies de l’Indonésie qui ne meurt pas de faim ;

b) 14.500 rials de l’Iran qui envoie des engins dans l’espace, fait peur aux Etats Unis et apporte souvent ses aides multiples aux pays africains ;

c) 26.000 dongs du Vietnam qui est le deuxième pays exportateur mondial du riz ;

d) 655,957 francs CFA des pays africains qui sont fiers d’avoir une monnaie artificiellement forte alors qu’ils sont au bas de l’échelle mondiale, vendent aujourd’hui à vils prix leurs terres arables, leurs matières premières aux pays nantis, et restent sont sous-alimentés, très pauvres et meurent des maladies bénignes' ».

Y'A-T-IL UN MANQUE DE COURAGE POLITIQUE DE LA PART DES CHEFS D'ETATS ET DE GOUVERNEMNTS AFRICAINS ?

On est tenté de répondre par l’affirmative. Car «s'ils n'ont pas compris que les esclaves qu'ils ont voulu demeurer, pour ne pas être capables d'assumer (27) leurs révoltes et par conséquent la libération de leurs peuples sur qui ils ont ''le droit de' vie et de mort'', méritent-ils que Barack Obama ou Sarkozy, François Hollande, Christine Lagarde, s'apitoient sur leurs sorts et celui de leurs peuples ?

C'est ainsi quelques unes de ces personnalités politiques se permettent de dire, avec un certain air d'humour, que «La zone a évolué au fil du temps. Ce n’est pas un point de dogme, mais, je l’ai dit, ce n’est pas à la France de déterminer si le système actuel est approprié ou non. S’il faut en sortir ou pas. Cette époque est révolue. C’est aux États concernés de prendre leurs responsabilités ». (28) A Nicolas Sarkozy, ex-président de la République française d'affirmer que : « C’est aux quinze Etats africains membres de la Zone franc et à eux seuls, qu’il revient de décider comment ils veulent gérer leurs monnaies communes. Ce n’est pas à la France de déterminer si le système actuel est conforme à leurs attentes ».

Ces chefs d'Etats africains refusent de comprendre qu'«avec les siècles, les formes de pillages sont devenues plus savantes». C'est ainsi que «les anciens Germains (c'est à dire les Allemands, au temps de l'annexion de certains pays d'Europe comme la France) en ont profité pour «dévaster en toute simplicité les pays qu'ils avaient conquis avec une monnaie de conquête et d'exploitation néo coloniale : le Franc CFA. C'est ainsi que « le Gouvernement provisoire » français du temps du Général de Gaulle ont mis autoritairement le FCFA à 50 Franc Français et aujourd'hui à 650 FCFA comme l'ont fait les «descendants de ces Germains, en 1940, en recourant à une méthode de rapine plus subtile et plus fructueuse: ils ont mis le mark à 20 francs ». Il situait le mark aux alentours de... 10 francs en juin 1940. C'est à du plagiat de méthode historique d'exploitation et à un crime économique qu'a recours le gouvernement français pour nourrir les Français !

Si sur le pan pratique aucun texte écrit, aucun décret aucune loi, aucune convention, aucun accord ou pacte, ne peut empêcher des peuples de prendre leur souveraineté, dès lors qu'il se rend compte ou « prennent conscience» par au cours de l'histoire, qu'ils perdent sans cette souveraineté et « qu'elle leur a été extorquée,volée par des manœuvres sournoisement illégale sur le plan juridique nationale et international, qu'ont-ils à faire que de « rectifier en toute simplicité ce qui a été une escroquerie intellectuelle historique, savamment organisée par par la « patrie de droit de l'homme : la France » ?

Comme pour confirmer cette assertion, une Française du nom Dominique de la Martinière a affirmé que (…) Dépourvu des matières premières et de sources d'énergies la France était exposé à la concurrence impitoyable de ses partenaires européens, des USA, du Japon et des nouvelles puissances industrielles( …) Pour répondre à ce défi et conserver notre part des marchés sur lesquels nous devons nous placer pour régler nos importations, nous ne pourrons que compter sur notre matière grise. Notre pays ne pourra payer son pétrole , qu'en valorisant nos idées ». (29) Et enfin voilà le fruit de la croyance en la matière grise et la valorisation de idées des Français qui met en œuvre un des systèmes les plus odieux d'exploitations des hommes par les hommes, d'esclavage qui jure avec la défense des véritable les Droits de l'homme au 21ème siècle : le système monétaire CFA de 1945 jusqu'à nos jour, l'an 2012.

De ce silence coupable, nous comprenons tout le sens de cette affirmation désormais célèbre de Carter Woodson, historien qui fonda en 1926 aux USA, la semaine de l'Histoire Nègre, qui disait : » Quand vous contrôlez la pensée d'un homme, vous n'avez pas à vous inquiéter de ses actions : son éducation rend ses actions nécessaires». Et que « si le droit de regard et de contrôle que ''les sociétés civiles'' africaines voudraient exercer sur leurs dirigeants leur est contesté ''de fait'', d'abord par les puissantes institutions de Bretton Woods, le torpillage au niveau local (30) n'est-il pas laissé au soin des gouvernants » (31) et que les mesures administratives empêchant des manifestions citoyennes, même pacifiques, contre la cherté de la vie ou pour dénoncer les errements liés à l'exercice du pouvoir, aux problème cruciaux qui touchent les citoyens (manque de soins de santé, d'offre suffisante de salles de classe pour la formation de enfants-élites de demain, etc.,) en demeurent l'illustration parfaite ?

A travers l'histoire, il serait faux d'affirmer que «les peuples qui n'ont pas eu confiance en eux-mêmes n'ont pas vécu dans l'insignifiant, s'en ont contenté et n'ont pas fait erreur de croire nécessaire de confier leur vie aux soins d'autrui !»

CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS



NOTES
1) Il est indiqué que au Titre II, article 5 du Traité constituant l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) que , « Les Chefs des Etats membres de l’U.E.M.O.A. réunis en Conférence constituent l’autorité suprême de l’Union ».
2) Opt Cit, Voir le Journal Les Afriques - No 13 : 24 a u 30 janvier 2008
3) Dans beaucoup des pays africains rares sont des familles qui ont un repas chaque jour, surtout dans les villages, meme dans les centres urbains on en trouve facilement !
4) Il est reconnu par l’O .M.S que La famine, les maladies, sont des souffrances qui portent « des atteintes graves à l'intégrité physique ou à la santé physique ou mentale »des personnes en Afrique et même ailleurs.
5) C’est la domination financière des États Africains qui entraine leur suzeraineté, leur subordination politique d’abord avec la France avant sur entrée dans l’union européenne. Ce qui étend par conséquent leur subordination l’échelle de grandeur Européenne !
6) Samuel Kodjo, « Problématique de l’acculturation en Afrique » Éditions Imprimerie du Mali, 1979, P125.
7) Témoignage officiel de Michel Roccard, dans un documentaire intitulé «la France et l’Afrique un couple inséparable ?»
8) Président de la République Français, il était socialiste. Cheik Anta Diop disait en 1984 lors d’une conférence à l’université de Niamey, que « la Gauche et de la Droite Française, se touchent, se convergent»en termes d’idéologie et de pensée politique quand à la préservation des intérêts de l'État. français et de ses citoyens.
9) Article 10 de l’Accord de Coopération entre la France et les pays africains de l’UMOA.1973
10) Article 3 des statuts de la BEAC.
11) Article 34, Titre III de l’Accord de Coopération monétaire entre la République Française et la République Fédérale Islamique de Comores.
12) Statuts de la BCC des Comores, Titre III, Article 38.
13) Statuts de la Convention de coopération monétaire entre les pays de la BEAC et la France, Article 38.
14) Article 43 de la BEAC.
15) Statuts de la BCEAO, Article 51.
16) Article 6:de la BCEAO
17) Article 7 de la BCEAO
18) Traité constituant l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), Titre II, article 5.
19) Voir le Traité de l’UMOA, au Titre III, Article 6
20) Statuts de la BCEAO, Section 1, Titre III, Article 38.
21) Cette autonomie est très déterminante en droit international, elle est un élément de l’appréciation de l’affirmation de la souveraineté d’un ou plusieurs Etat(s) dans leurs relations bi ou multilatérales. Dans le cas des pseudo-zones monétaires CFA, ils s’agit d’un milieux ou les Etats semblent être solidement attachés,‘’ comme des vaches laitières de traite’’.
22) Professeur d’économie politique, Mr Nicolas AGBOHOU, auteur de « le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique».
23) Il convient de Préciser que La France du Temps du Général DE GAULLE, s'était inspiré par « plagiat de l'histoire » de « L’opération Bernhard, est le nom d’un projet secret allemand destiné à déstabiliser l’économie britannique pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ce fut un des collaborateurs d’Hitler Reinhard Tristan Heydrich qui lui exposa l’affaire dès 1939.
24) Et, non seulement les crimes de guerres, de génocides toute chose étant égale par ailleurs !
25) Affirmation de E. Balladur, prononcée devant l’Assemblée nationale du Sénégal, le 28 juillet1994.
26) C'est une assertion du professeur Nicolas Agbohou, Voir « le franc CFA a et l'euro contre l''Afrique, Ed Solidarité mondiale , 2008.
27) Comme le disait le Régrété président du Burkina Faso, Thomas Sankara

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** Abdoulaye I. Lawal est diplômé d'une maitrise en Droit Public International. Il est président de la Section nigérienne de la Fédération des Mouvements pour la Souveraineté Économique et Monétaire Africaine.
(Lire la première partie de ce texte dans cette édition sous le titre « CEDEAO et CEMAC : La souveraineté économique et monétaire comme solution au sous-développement » et UEMOA et CEMAC : Ces pays ont-ils véritablement la propriété de la monnaie CFA ?

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