Afrique : Usines à bébés, le trafic de la honte
On a d'abord cru que le scandale, révélé fin juin, n'éclabousserait que Niamey. Mais l'enquête a mis au jour un vaste réseau présumé de commerce de nouveau-nés qui se joue des frontières. Tout commence en octobre 2013, à Niamey, lors du grand baptême organisé pour les jumeaux d'un inspecteur de police. Problème : nul n'a jamais vu son épouse enceinte et les journaux signalent régulièrement la découverte d'usines à bébés au Nigeria. Alerté, un bihebdomadaire local, L'Événement, enquête. Après une série d'articles, la justice décide de se saisir de l'affaire, "sans trop y croire", selon le procureur adjoint de la République, eu égard aux personnalités citées. Mais l'interpellation d'un intermédiaire fait prendre à l'enquête un tour nouveau, révélant un trafic dont les ramifications s'étendraient jusqu'au Bénin, au Burkina Faso et probablement au Togo.