Continent immense, technologie minuscule : la nanotechnologie et l'Afrique
url=http://www.flickr.com/photos/ajc1/2365748591/">cc AJCLMalgré les affirmations sur leur capacité prétendument incontestable à résoudre les problèmes sociaux et sanitaires de l’Afrique, le développement des nanotechnologies nécessite une réflexion critique sérieuse, selon Kathy Jo Wetter. Dans cet article sur la nanotechnologie et ses risques, Wetter souligne les nouvelles opportunités de contrôle monopolistique qu’offre cette technologie, « à la fois sur la matière animée et inanimée », alors que les régulations gouvernementales à travers le monde restent totalement inadaptées à des menaces inédites.
Le numéro d'août 2010 de NANO Magazine [mensuel britannique sur la nanotechnologie], qui mettait l’accent sur l'impact positif attendu des recherches à l'échelle nano pour le monde en développement, comprenait des articles sur la génération d'énergie, la prévention des maladies et la purification de l'eau. Ces articles suivent un modèle désormais familier : un description de l’horrible ampleur des problèmes actuels (par exemple l’eau souillée, responsable de 6000 décès par jour), suivie d’une présentation de recherches prometteuses dans le domaine de la nanotechnologie qui sembleraient pouvoir résoudre tel problème (par exemple, les particules électrostatiquement chargées à l’échelle nano retirent les contaminants présents dans l’eau). On attend des lecteurs qu’ils additionnent deux et deux pour en arriver à cette conclusion logique et inévitable : comment dire Non aux nanos ?
De fait, les 19 pays membres du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) ont clôturé leur récent sommet, intitulé « Harnessing Science and Technology for Development » [Domestiquer la science et la technologie pour le développement] en incitant à la promotion et à l’utilisation de la nanotechnologie et de la nanoscience, « étant donné leurs applications potentielles dans plusieurs domaines importants, comme la médecine » [1]. Ce n’était bien sûr pas la première fois que des experts mettaient en avant le développement des nanotechnologies comme solution aux problèmes les plus urgents des pays du Sud. En 2005, le « Groupe de travail sur la Science, la technologie et l’Innovation » du Projet du Millénaire des Nations Unies avait déjà identifié la nanotechnologie comme un outil crucial pour combattre la pauvreté et atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.
Au début de l’année 2010, cependant, les participants à un atelier régional de sensibilisation en Côte d’Ivoire, portant sur les problématiques liées aux nanotechnologies, insistaient sur le droit des pays à accepter ou rejeter l’importation et l’utilisation de nanomatériaux manufacturés dans une optique de réduction des risques [2]. Ils ont également souligné la nécessité de prêter attention au principe primordial de précaution, aux risques éthiques et sociaux de la nanotechnologie, et non seulement à ses bénéfices, particulièrement dans les pays en développement ou en transition économique. Un groupe d’experts africains en venait ainsi à s’interroger sur le bien-fondé supposé du rôle central de la nanotechnologie dans la résolution des problèmes du monde en développement, allant même jusqu’à suggérer que, dans certains cas, il pouvait être judicieux de « dire Non aux nanos ».
Qu’est-ce que la nanotechnologie et quels sont ses risques ?
La nanotechnologie est un ensemble de techniques utilisées pour manipuler la matière à l’échelle des atomes et des molécules. La nanotechnologie est une question d’échelle : « nano » se réfère à une mesure et non à un objet. Un nanomètre (nm) équivaut à un milliardième de mètre. Dix atomes d’hydrogène alignés côte à côte sont l’équivalent d’un nanomètre. Une molécule d’ADN mesure environ 2,5 nm de largeur (ce qui fait de l’ADN un nano-matériau). En comparaison, un globule rouge est énorme, puisqu’il mesure environ 5000 nm de diamètre. A l’échelle nano, tout est invisible à l’œil nu, et même pour les microscopes à l’exception des plus puissants. Ce n’est que dans le dernier quart du siècle que l’on a réussi à modifier intentionnellement la matière à l’échelle nano.
Pour comprendre le potentiel de la nanotechnologie, il faut savoir qu’à l’échelle nano, les propriétés d’un matériau peuvent changer radicalement ; ces changements sont appelés « effets quantiques ». Avec seulement une réduction de taille (à environ 300 nm ou moins sur une dimension au moins) et aucun changement de substance, les matériaux peuvent présenter de nouvelles caractéristiques, telles que la conductivité électrique, la biodisponibilité, l’élasticité, une plus grande force ou réactivité - des propriétés que ces mêmes substances peuvent ne pas présenter à des échelles plus importantes. Par exemple, le carbone sous forme de graphite (comme dans les mines de crayon) est souple et malléable ; à l’échelle nano, le carbone est plus solide que l’acier et six fois plus léger. À l’échelle nano, le cuivre est élastique à température ambiante, capable de s’étendre jusqu’à 50 fois sans casser par rapport à sa longueur d’origine.
Les chercheurs exploitent ces changements de propriété à l’échelle nano pour créer de nouveaux matériaux et modifier les matériaux existants. À travers le monde, les gouvernements ont déjà investi plus de 50 milliards de dollars US dans la recherche sur la nanoscience et la nanotechnologie. Une firme d’analyse de marchés prévoit que le secteur privé investira la somme prodigieuse de 41 milliards de dollars cette année. Les entreprises fabriquent des nanoparticules qui sont désormais utilisées dans des milliers de produits commerciaux, parmi lesquels des textiles, des peintures, des cosmétiques et même des produits alimentaires.
Les manipulations à l’échelle nano étant maintenant aisément réalisables, et tous les composants de base de la matière vivante et non vivante existant à l’échelle nano (atomes, molécules et ADN, par exemple), il est aujourd’hui possible de faire converger les technologies à un degré inédit. La convergence technologique, rendue possible par la nanotechnologie et ses outils, peut impliquer entre autres la biologie, la biotechnologie et la biologie synthétique, la physique, les sciences des matériaux, la chimie, les sciences cognitives, l’informatique, le génie géologique, l’électronique et la robotique. A l’échelle nano, il n’y a pas de différence qualitative entre la matière vivante et non vivante (l’ETC Group utilise le terme BANG pour désigner cette convergence technologique : ce sont les premières lettres de « bits, atomes, neurones et gènes », c’est-à-dire tout ce qui peut s’imbriquer lorsque plusieurs technologies convergent).
Conséquences commerciales
La conséquence la plus directe de la création de nouveaux matériaux à l’aide de la nanotechnologie réside dans la multiplication des options disponibles en termes de matière première pour les producteurs industriels, ce qui pourrait entraîner des ruptures majeures dans les marchés traditionnels des matières premières. Il est encore trop tôt pour dire avec certitude quelles matières premières ou quels ouvriers seront touchés, et à quelle échéance. Cependant, si un nouveau matériau nano-fabriqué s’avère plus performant qu’un matériau traditionnel et qu’il peut être produit à coût égal, il est probable qu’il le remplacera. L’histoire suggère qu’on assistera à une pression pour remplacer les matières premières telles que le coton et les minéraux stratégiques (tous deux fortement présents en Afrique et sources critiques de revenus d’exportation) par des matériaux bruts moins chers, qui peuvent être trouvés ou fabriqués au niveau local grâce à de nouveaux processus industriels. La destruction d’emplois entraînée par l’obsolescence de certaines matières premières touchera les plus pauvres et les plus vulnérables, particulièrement les ouvriers qui ne possèdent pas la flexibilité économique qui leur permettrait de répondre aux demandes subites de nouvelles compétences ou de matières premières différentes.
(Au regard de la faiblesse et de l’instabilité des prix des matières premières à l’exportation et de la pauvreté persistante des nombreux travailleurs qui produisent ces matières premières, il paraît difficile de se contenter de défendre le statu quo. Mais il ne s’agit pas de cela. Le problème le plus urgent est que les nanotechnologies sont susceptibles d’entraîner d’énormes perturbations socio-économiques auxquelles la société n’est pas préparée.)
Les bénéficiaires des changements soudains de la demande seront ceux qui sont en position d’anticiper ces évolutions, tandis que les perdants seront les producteurs de matières premières primaires, qui ne sont pas conscients de changements imminents et/ou pas en mesure d’effectuer les ajustements rapides nécessaires pour faire face aux nouvelles demandes.
L’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud a eu les yeux rivés sur la nanotechnologie, durant la plus grande partie de la dernière décennie précisément, pour cette raison, prêtant une attention particulière à l’impact que les nouveaux nanomatériaux pourraient avoir sur les marchés des minéraux. En 2005, le ministre de la Science et de la Technologie de l’époque, Mosibudi Mangena, avait prévenu : « Avec l’investissement accru dans la recherche et l’innovation nanotechnologiques, les matériaux les plus traditionnels […] seront […] remplacés par des [matériaux] meilleur marché, riches et plus solides sur le plan fonctionnel. Il est important de s’assurer que nos ressources naturelles ne deviennent pas superflues, particulièrement parce que notre économie en est toujours très dépendante. »[3].
Le gouvernement a lancé sa Stratégie nationale pour les nanotechnologies la même année, finançant de la recherche-développement (R&D) à travers le Département de la science et de la technologie, dont le budget global pour l’année 2009-2010 approchait les 600 millions de dollars US. L’Afrique du Sud joue également un rôle dans un programme de R&D nanotechnologique coopératif sous l’égide du Forum de dialogue Inde-Brésil-Afrique du Sud (IBSA). La nanotechnologie est l’un des domaines de collaboration scientifique, piloté par l’Inde et financé par un pool de recherche trilatéral de 3 millions de dollars.
Conséquences sanitaires et environnementales
Les qualités qui rendent les nanomatériaux si attractifs pour l’industrie dans une grande variété de domaines, tout particulièrement les produits pharmaceutiques – mobilité et petite taille, même échelle que les processus biologiques, et propriétés inhabituelles - se révèlent être les mêmes qualités qui peuvent les rendre nocives pour l’environnement et la santé humaine. Les cellules humaines sont généralement plus grandes que l’échelle nano – de l’ordre de 10-20 microns de diamètre (10 000-20 000 nm) -, ce qui signifie que les matériaux et les appareils à l’échelle nano peuvent facilement pénétrer dans la plupart des cellules, souvent sans déclencher aucune forme de réaction immunitaire. Alors qu’il existe une grande incertitude à propos de la toxicité des nanoparticules, des centaines d’études publiées existent aujourd’hui qui prouvent que certaines nanoparticules manufacturées actuellement largement utilisées au niveau commercial (zinc, oxyde de zinc, dioxyde d’argent et de titane entre autres), peuvent être toxiques. Certaines nanoparticules peuvent traverser le placenta, présentant des risques significatifs pour les embryons en développement. Ce sont les travailleurs exposés régulièrement aux nanoparticules dans le cadre leur activité professionnelle qui sont potentiellement les plus menacés.
En 2002, l’ETC Group a demandé un moratoire sur la commercialisation des nouveaux produits nano jusqu’à ce que leur sûreté soit établie, afin de protéger ouvriers et consommateurs. En 2007, une large coalition d’organisations de la société civile, d’organisations d’intérêt général, d’organisations environnementales ou liées au monde du travail du monde entier ont travaillé sur un ensemble de « Principes pour la surveillance des nanotechnologies et des nanomatériaux, basés sur le principe de précaution » [4]. À l’exception d’obligations occasionnelles de reporting, aucune réglementation gouvernementale n’existe à ce jour qui soit adaptée aux risques inédits que présentent les matériaux à l’échelle nano. Les produits nano sont librement commercialisés.
Alors que personne ne connaît le nombre de travailleurs actuellement exposés à des nanomatériaux manufacturés, il est prévu que le nombre de personnes travaillant dans le domaine de la nanotechnologie atteindra 10 millions à travers le monde dans les cinq prochaines années. Étant donné les incertitudes relatives à l’exposition et aux effets sur la santé, le syndicat international UITA (ou IUF en anglais, qui regroupe les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie du monde entier) a demandé un moratoire sur les utilisations commerciales de la nanotechnologie dans l’alimentation et l’agriculture. Les participants à la conférence en Côte d’Ivoire ont raisonnablement recommandé que les travailleurs soient impliqués dans le développement de mesures et de programmes professionnels de santé et de sécurité au travail en matière de nanofabrication, et les pays ont été encouragés à mettre en place des dispositions légales visant à assurer la sûreté de toutes les pratiques de production, utilisation, transport et élimination des nanoparticules et des nanomatériaux.
Qui est aux commandes ?
La nanotechnologie offre de nouvelles opportunités de contrôle monopolistique généralisé à la fois sur la matière vivante et non vivante. Fondamentalement, breveter l’échelle nano pourrait signifier la monopolisation par certaines entreprises des éléments de base qui rendent la vie possible. Alors que les brevets sur la biotechnologie concernent les produits et les processus biologiques, les brevets sur la nanotechnologie peuvent porter littéralement sur les éléments eux-mêmes, ainsi que sur les composés ou les appareils qui les intègrent. Avec les technologies à l’échelle nano, la question n’est plus seulement celle des brevets sur la vie, mais sur l’ensemble de la nature, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives en termes de biopiraterie (voir l’article de Oduor Ong’wen dans ce numéro spécial). Le contrôle et la propriété de la nanotechnologie est une question vitale pour tous les gouvernements, une seule innovation à l’échelle nano pouvant être pertinente pour de nombreuses applications très différentes dans divers secteurs industriels.
Parmi les personnes qui estiment que la nanotechnologie peut bénéficier à l’Afrique, beaucoup ignorent les réalités du transfert de technologie et de la propriété intellectuelle. La propriété intellectuelle est impulsée par le Nord et promeut les intérêts des groupes économiques dominants, aussi bien au Nord et que dans le Sud. D’après une étude réalisée en 2006, l’Afrique représente seulement 0,4% des brevets accordés à travers le monde, alors que les États-Unis et l’Europe rassemblent à eux deux 81,8% de ces brevets [5].
En trois décennies (de 1976 à 2006), plus de 12 000 brevets ont été attribués dans le domaine de la nanotechnologie par les trois bureaux responsables de la plupart des brevetages de nanotechnologie à travers le monde : le Bureau des brevets et des marques de commerce des États-Unis (USPTO), l’Office européen des brevets et l’Office japonais des brevets [6]. Depuis mars 2010, près de 6 000 brevets de nanotechnologie ont été attribués par l’USPTO, et 5 184 candidatures attendent d’être examinées. Des multinationales, des universités et des start-ups travaillant dans le domaine de la nanotechnologie (essentiellement dans les pays de l’OCDE) se sont assurés de « brevets fondamentaux » sur des outils, matériaux et processus nanotechnologiques (c’est-à-dire des inventions déterminantes sur lesquelles les innovations postérieures sont basées), et les « enchevêtrements de brevets » dans le domaine des nanotechnologies provoquent déjà des inquiétudes aux États-Unis et en Europe.
Pendant ce temps, les gouvernements africains sont soumis à une pression constante pour promulguer des lois plus sévères sur la propriété intellectuelle, favorables aux droits des détenteurs de brevets. En juin, le gouvernement des États-Unis, qui aurait dépensé des millions de dollars dans la campagne pour un Accord d’échange anti-contrefaçon (ACTA), a organisé un atelier régional de trois jours à Kampala (Ouganda), où la Communauté est-africaine a été encouragée a prendre la tête - dans l’intérêt de la sûreté publique ! – du développement de procédures de mise en œuvre et de contrôle du respect de la propriété intellectuelle, ainsi que de normes régionales[7].
Les chercheurs des pays du Sud risquent fort de constater que les possibilités de participation à la « révolution nanotechnologique » propriétaire sont extrêmement limitées par le nombre des brevets, qui les obligent à payer des royalties et des frais légaux pour lever ces barrières à l’entrée. Cela ne vise pas à suggérer qu’une nanotechnologie libérée des entraves des brevets répondrait pour autant aux besoins les plus urgents des pays du Sud. Au contraire, une rustine technologique ne pourra jamais amener l’équité.
En fin de compte, cependant, la nanotechnologie va profondément affecter l’économie de l’Afrique, indépendamment de son niveau de participation directe ou de la manière dont elle gérera les questions de propriété intellectuelle. Il est primordial que les pays africains en voie de développement dépendants de l’exportation de leurs matières premières acquièrent une meilleure compréhension de l’orientation et des conséquences des transformations technologiques induites par la nanotechnologie, et qu’ils participent aux décisions sur la manière dont les technologies convergentes pourraient affecter leur avenir. Des approches innovantes sont nécessaires pour contrôler et évaluer l’introduction des nouvelles technologies. Des stratégies de prévention et d’alerte précoce doivent être développées pour suivre le rythme de l’évolution technologique. Les recommandations mises en avant par les participants de l’atelier régional en Côte d’Ivoire constituent un bon début. L’ETC Group a demandé la création d’une Convention internationale globale pour l’évaluation des nouvelles technologies (ICENT) dans le cadre des Nations unies.
NOTES
[1] ‘Africa: Nineteen countries pledge to promote science’, University World News, numéro 139, 12 septembre 2010, http://www.universityworldnews.com/article.php?story=20100911201707964, avec un lien vers le communiqué du Sommet.
[2] « Résolution sur les nanotechnologies et les nanomatériaux manufacturés par les participants au rassemblement régional africain sur la mise en place de l’Approche stratégique de gestion internationale des produits chimiques », Abidjan, Côte d’Ivoire, 25-29 janvier 2010. Cet événement faisait partie d’une série d’ateliers régionaux de sensibilisation organisée par l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l’OCDE.
[3] Discours d’ouverture de M. Mosibudi Mangena, Ministre de la science et de la technologie, lors d’un rapport sur l’état d’avancement du projet AuTEK au Centre international de conventions du Cap, le 8 février 2005.
[4] Ces Principes peuvent être consultés en ligne à l’adresse suivante : http://www.nanoaction.org/nanoaction/page.cfm?id=223
[5] Sikoyo, G., Nyukuri, E., Wakhungu, J. (2006), Intellectual Property Protection in Africa: Status of Laws, Research and Policy Analysis in Ghana, Kenya, Nigeria, South Africa and Uganda, Collections Ecopolicy, éditions ACTS.
[6] Hsinchun, C. et al., ‘Trends in nanotechnology patents’, Nature Nanotechnology, Vol. 3, mars 2008, pp. 123-125.
[7] Wambi Michael, ‘U.S. Intensifies Anti-Counterfeit Drive in East Africa’, Inter Press Service, 19 juillet 2010 : http://ipsnews.net/news.asp?idnews=52228
Kathy Jo Wetter [email protected] ou commentez en ligne sur