Défaite de l’Occident en Libye et déclin idéologique

Les leçons de l’histoire récente n’ont pas servi l’Occident. Car, vues les expériences afghanes et irakiennes, de même que le contenu de la résolution 1973 de l'ONU interdisant l'occupation du sol, les attaques contre la Libye se présentaient comme une issue sans fin. Mais quand l’Europe a perdu ses penseurs éclairés pour ne reposer que sur des intellectuels et philosophes plagiaires, souligne Jean-Paul Pougala, ses atrocités n’étonnent plus.

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Lorsque le 19 mars 2011 la France a largué sur Tripoli ses premières bombes, plusieurs éléments concordants étaient réunis pour affirmer qu'il s'agissait d'un vrai suicide politique de l'Occident. Tout d'abord parce que le mensonge derrière le prétexte de déclarer la guerre contre la Libye était gros comme un éléphant. Ensuite parce que l'Occident n'a pas les moyens financiers pour déclarer la guerre à la planète et le pire est que ses dirigeants l'ignorent encore.

On passe ainsi très facilement de l'usure de la crédibilité de l'Occident au ridicule devant les nouveaux pays émergents qui ont déjà pris le flambeau du relais du leadership mondial. Lorsqu'on accumule les mensonges à Paris, à Londres et à Washington sur la guerre en Libye, se demande-t-on un seul instant quel est l'impact dévastateur de ces contrevérités sur le plan de l'image et de la crédibilité de l'Occident à Moscou, à Pékin ou à Brasilia ?

Lorsque, le 28 juillet 2011, plus de quatre mois après le "hold-up" manqué sur la Libye, Paris et Londres répètent une opération déjà expérimentée dans la crise ivoirienne, de récupérer les ambassades de Libye pour les faire occuper par des prétendus "Représentants de la rébellion libyenne", n'est-ce pas là, la preuve même du désarroi d'une classe politique sans cap ? Une navigation à vue de toute une génération de leaders politiques sans idéal et sans idée novatrice, plus occupée à multiplier les manœuvres de diversion pour cacher son incapacité profonde à anticiper et apporter des éléments de réponse à l'angoisse et la détresse de toute une population qui ne sait plus à quelle sauce elle sera mangée en ce 21ème siècle avec des leaders politiques inadaptés et pratiquant des recettes dépassées, de Varsovie à Washington en passant par Londres, Rome et Paris.

L'occupation de l'Ambassade de Libye à Paris et à Londres est un acte déraisonné de violence diplomatique, qui met à nu l'affolement soudain de ceux qui portent la responsabilité de cette guerre inutile et nous amène à nous poser une question qu'en ce moment on se pose certainement à Paris et à Londres : y a-t-il un moyen de perdre une guerre sans perdre la face ? La réponse est Non.

Dr Moussa Ibrahim, porte parole du gouvernement Libyen, a une constance dans ses conférences de presses. Et sur ce point on peut lui donner raison qu'en Libye l'Occident fait la guerre selon le calendrier, selon le tempo, d'après le cahier de charges des autorités libyennes et non l'inverse. Dr Moussa a toujours dit depuis sa première conférence du mois de mars 2011 que la guerre était faite pour durer, parce que la Libye s'attendait un jour ou l'autre à être envahie et donc, avait organisé le système de défense du pays, non pas sur une armée de type classique mais clanique. Et le moins que l'on puisse dire est que de tous les acteurs en présence dans la fameuse caverne de Platon, c'est l'Occident qui, entrée en guerre sans préparation sur la base des informations erronées, a multiplié les égarements comme les massacres des enfants Libyens, en pêchant dans les eaux territoriales libyennes en pleine guerre, en piratant un bateau pétrolier libyen le 4 août 2011 en haute mer et reconduit au port de Benghazi, exactement comme les pirates Somaliens ; l'Occident est ce prisonnier resté dans la caverne, qui n'a jamais vu le jour et prête à sa propre ombre projetée sur le mur grâce à la lumière d'un monde plus global, une réalité que ces ombres n'ont pas. Et ceci n'arrive que lorsqu'à faire la politique dans un pays ou un continent, il n'y a plus de savant au vrai sens Platonicien du terme.

Les Libyens, au contraire, même sous les pluies de bombes de l'Occident, ont réussi leur ascension dialectique pour se hisser hors de la même caverne, souffrant au passage de l'éblouissement du soleil qu'ils on eu le courage de regarder en face pour sortir de ces ténèbres. Et les résultats ne se sont pas fait attendre : pendant que dans le camp d'en face c'est le sauve-qui-peut à Benghazi, avec, à ce 6 août 2011, la majorité des membres du CNT qui ont fui Benghazi vers la Turquie, après avoir massacré 120 civils qui voulaient juste se dissocier d'eux pour retourner avec Kadhafi, dans l'autre camp à Tripoli, au contraire, on a vu par exemple 10.000 volontaires rejoindre le rang de l'armée libyenne en 3 jours. Ceci après que l'Occident avait annoncé l'imminence de la prise de Tripoli par les rebelles. De l'intox, bien entendu, mais qui a été un boomerang. Au lieu des désertions attendues des militaires, ce sont des civils qui se sont offerts à l'armée, comme instinct de résistance des peuples face à l'agression externe.

Vues les expériences afghanes et irakiennes et vu le contenu de la résolution 1973 de l'ONU qui interdisait l'occupation du sol et compte tenu de la situation tribale libyenne, comment l'Occident a-t-il pensé de s'en sortir sans se ridiculiser aux yeux de la planète, en annonçant au monde que le succès ou l'échec pour eux de cette guerre se résumait en la mort ou la vie du Guide libyen? Et le pire dans tout cela et qui nous prouve que l'avion Occident (pris dans un tourbillon de crise financière aiguë sans véritable voie de sortie), n'a aucun pilote à bord, reste cette unanimité du soutien de la classe médiatico-politique européenne de l'extrême-droite à l'extrême-gauche pour une guerre que même les enfants de maternelle sont capables de prédire qu'ils n'ont aucune chance de la remporter, parce que l'homme dont on veut la mort est aimé et porté par tout son peuple.

Si la démocratie avait un sens, ce n'est pas à Kadhafi et au peuple libyen que l'Occident aurait dû s'en prendre. Comme sur un jeu vidéo, un chasseur quitte l'Europe, parcourt 1.000 km pour aller larguer une bombe qui coûte 300.000 euros sur une cible où des indicateurs américains croient avoir vu la silhouette qui ressemblerait à celle du Guide libyen. Raté ! c'était un hôpital pour enfants. Et cette petite partie de jeu-vidéo vient de coûter la vie à 38 enfants libyens. Le pilote peut retourner à sa base, fier d'avoir accompli sa mission.

Bravo ! Bravo pour le parlement français qui à l'unanimité a applaudi cette forme de barbarie. Car lorsqu'il s'agit du gâteau Afrique, en France comme en Grande Bretagne, il n'existe plus de droite ou de gauche, il n'existe ni UMP, ni PS, il existe l'APU, l'Association des Prédateurs Unifiés. Sauf qu'au 21ème siècle, on a oublié de les réveiller de leur long sommeil colonial pour leur expliquer que le monde a changé et que la jeunesse africaine très politisée et immunisée contre le sommeil dogmatique de la religion, ne se fera pas avoir comme leurs parents.

Dans le double attentat d'Oslo et d’Utoya en Norvège, avec la mort de 70 adolescents innocents qui militaient juste pour un monde meilleur, un monde de compréhension et respect mutuel, l'Euro-député Italien Mario Borghezio vient d'exprimer sa solidarité pour le tueur Anders Breivik sans que cela suscite la moindre indignation au sein de l'Union Européenne. Une union très active pour désigner les méchants africains dès lors qu'ils démontrent le refus de la soumission de leurs pays. Aujourd'hui, un Euro-député peut se réjouir de la mort de dizaines d'enfants européens (Norvégiens) sans que cela émeuve l'Union Européenne à qui, officiellement, tient tellement à cœur le sort des citoyens Libyens.

Pour comprendre le degré de l'évolution du déclin de l'Occident, pour comparaison, en l'an 2.000, Vienne avait subi des sanctions diplomatiques comme protestations européennes contre l'alliance entre les conservateurs autrichiens de Wolfgang Schüssel et le FPO, parti d'extrême droite alors dirigé par le sulfureux Jörg Haider.

En 2000, sur les 15 pays de l'Union européenne d'alors, 13 étaient gouvernés par les partis de gauche. Aujourd'hui, les 27 pays sont dirigés presque tous par des partis de droite et extrême-droite qui ont fait de la haine des Non-Blancs, le point central de leur programme politique et donc le thème principal même de leurs campagnes électorales. Avec au final qu'aujourd'hui l'Union européenne est la personnalisation des idées d' Anders Breivik, c'est-à-dire de la haine vers ceux qui ne sont pas Blancs, tous ceux qui ne sont pas d'origine européenne. Le dédain et le mépris avec lequel ils se sont comportés en Côte d'Ivoire hier, en humiliant un président démocratiquement élu pour le remplacer par un homme docile, et en Libye aujourd'hui, en décrétant qu'un président doit quitter son pays avec toute sa famille, nous démontrent combien ils nous détestent, nous Africains.

Pourquoi n'ont-ils pas la même hargne contre la Syrie, contre le Myanmar où une candidate qui a gagné des élections, a été emprisonnée, où des moines ont été assassinés sans que le TPI s'en émeuve outre mesure. Comme ils nous détestent ! L'Europe toute entière est entrée en crise pour la venue de quelques centaines de réfugiés Tunisiens sur leur sol alors que la même Tunisie accueillait en silence un million de réfugiés venus de Libye à cause de la guerre créée par ces mêmes Européens contre la Libye.

Encore plus surprenant dans tout cela : comment expliquer que des leaders politiques Européens que j'appelle «super menteurs» décident impunément de venir nous bombarder, de faire des rencontres hors d'Afrique pour décider de notre avenir, pour décider de notre destin sans qu'il y ait une vague de protestation de la part des chefs d'États Africains qui eux-mêmes ne comprennent toujours pas qu'ils n'ont plus à avoir peur, parce que l'Occident fou furieux n'a plus les moyens de mener la moindre pression sur qui que ce soit en Afrique. Parce que l'emprise coloniale de l'Occident sur l'Afrique, c'est fini. Comme l'avait prédit Adam Smith, lorsque pendant trop longtemps on a été habitué aux avantages non dus, on se crée une normalité qui n'est au fait qu'artificielle. Et le jour où ceux qui par ignorance et naïveté renonçaient à leurs droits et à leurs avantages pour permettre cette situation artificielle sortent de leur ignorance, ce sera dur, très dur pour ces pays qui avaient construit leur normalité sur la misère des autres. Et ce ne sera pas la guerre contre la Libye qui changera la rapidité de ce déclin, de cette douce descente vers l'enfer économique.

OU VA LE MONDE ?

Les maîtres à penser, de la renaissance européenne à Sartre, ont disparu mais n’ont pas été remplacés. Aujourd'hui, les philosophes européens ne sont plus des maîtres à penser, mais des maîtres à plagier, à la Botul. La pensée devant servir à gouverner le monde multipolaire du troisième millénaire est peut-être à réinventer. Mais comment y parvenir lorsque la métastase de l’argent a envahi et pollué tout l’Occident ?

Si l’Occident qui a mis 3 siècles pour inventer et développer l’humanisme y a échoué, pourquoi la Chine ou le Brésil pourraient-il faire mieux ? L’avenir nous le dira. Mais ce que je constate et qui me rassure, c’est qu’en Chine la philosophie a encore un sens. Là-bas, ce ne sont pas les politiciens au service des Multinationales comme en Occident, mais les Multinationales au service de l'Etat. Les leaders semblent avoir un minimum d'éthique en politique ; c’est le confucianisme qui y est appliqué dans la conception même de la politique à la place des bombes de l’OTAN pour soutirer quelques gouttes de pétrole en Afrique.

Les autorités chinoises sont fières d'annoncer que leur politique étrangère suit les principes d’un disciple de Confucius, du nom de Mo Tseu, celui-là même qui a créé le concept de l’Amour Universel. Mo Tseu qui est né en 479 et mort en 381 avant l’ère chrétienne, soutient que lorsqu’on aime trop sa famille, on est porté à commettre des cambriolages contre ses voisins et lorsqu’on aime trop son pays et rien que son pays, on est porté à déclarer la guerre d’une main légère aux autres pays. Mo Tseu soutenait il y a 23 siècles que ceux qui veulent régler les problèmes humains avec la guerre sont des fous dont il faut se méfier sérieusement si on ne veut pas courir vers une véritable catastrophe de l'humanité entière.

La crise de l’Occident se traduit donc par le manque de penseurs, manque de savants, manque de guides, manque d’intellectuels engagés. L’argent roi a tout ravagé sur son passage. Les Occidentaux sont devenus ce que la philosophe Jacqueline Russ a désigné avec le terme de « Nomades Culturels », car ils ne savent plus où ils vont, encore moins où ils vont dormir demain. C’est une navigation à vue sur tous les sujets. Les décisions lourdes sont de type épidermique comme l’entrée en guerre en Libye. Dans le siècle des Lumières, ce sont les philosophes Européens qui accusaient leurs gouvernants de banditisme d’Etat. Aujourd’hui, ce sont les philosophes français, italiens, britanniques qui incitent à entrer en guerre en Lybie parce qu’il y a un gain matériel à y soutirer. Ces philosophes et humanistes occidentaux sont exigeants pour le respect des droits des humains en Libye, mais complètement amnésiques sur la situation en Syrie, au Yémen, en Birmanie, en Corée du Nord, parce qu’il n’y a rien à y retirer.

Aujourd’hui, c’est la gauche politique européenne prétendument progressiste qui incite à utiliser les armes pour aller plier la volonté de résistance des plus faibles du monde pour leur imposer la pensée unique du servilisme international en vigueur. Comment auraient réagi les intellectuels européens, les "vrais savants" il y a 150 ans face à l'agression en cours contre le peuple libyen? La réponse nous vient de la très belle lettre que Victor Hugo écrit en 1861 pour dénoncer l’autre agression faite par les mêmes, la France et la Grande Bretagne, contre la Chine et plus exactement dans le pillage du célèbre Palais d’été de Pékin.

Hugo écrit au capitaine de Napoléon responsable de cette expédition, le Capitaine Butler ;pour se dissocier de ce prétendu trophée de la victoire de la France de Napoléon sur la Chine sans défense :

Hauteville House, 25 novembre 1861
(…) Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? Pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe.»

«Cette merveille a disparu.

«Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits.»

«Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie.

«Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.

«L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.
J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée.

«En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate.

«Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.
Victor Hugo »

L'expérience dramatique de l'échec de l'Occident dans la guerre du Biafra doit lui enseigner de savoir perdre une guerre pour ne pas faire des victimes inutiles. Tuer les fils et petits-fils de Kadhafi jusqu'à exterminer toute la famille ne fera pas perdre la face à des politiciens occidentaux incompétents et sans vision pour l'avenir qui ont démarré une sale guerre qui ne devait pas l'être. Et la complicité et le silence des intellectuels Européens devant les atrocités de leurs dirigeants politiques en Côte d'Ivoire hier et en Libye aujourd'hui doit alerter sur ce qu'est devenue l'Europe aux yeux du monde.

* Jean-Paul Pougala est un écrivain Camerounais, Il enseigne géopolitique à l'Université de la Diplomatie de Genève en Suisse. Cet article est le 4ème sur la Libye. Les trois précédents sont sur le site www.pougala.org -

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