Sénégal : Faire la part des choses sur l’homosexualité

Depuis 2008, le Sénégal connaît une violente vague d’homophobie (NDLR : Des homosexuels ont été lynchés, suite à des accusations de mariages entre homosexuels. Interpellés par la police et jugés, d’autres ont été condamnés à 8 ans de prison avant d’être libérés en appel, pour vices de procédures (NDLR : Dans cette contribution, Ababacar Fall rejette l’homosexualité, mais affirme qu’il y a des perversions plus abjectes dans la politique actuelle au Sénégal.

En période de crise, tout est prétexte pour les démagogues et autres manipulateurs de consciences, pour faire dans l’amalgame en vue d’endormir les populations désarmées, rien que dans le but de servir leurs intérêts particuliers. Sous ce rapport, l’affaire des homosexuels, agitée ces temps derniers, nous en donne une parfaite illustration, en rapport avec la crise sans précédent que traverse, notre pays.

Il y a lieu de souligner que le phénomène de l’homosexualité existe depuis plus d’une centaine d’années au Sénégal, sans que cela ne soulève des vagues, comme on le constate en ce moment. Mais souligner cela ne veut pas dire reconnaître à ce groupe de sénégalaises et sénégalais, un quelconque droit à organiser un «Gay Pride » dans les de Dakar, à fortiori une liberté de sceller des « mariages gay », comme on le voit sous d’autres cieux. Car, « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà».

Nous pensons que, fondamentalement, et jusqu’à preuve du contraire (nonobstant cette thèse sur les hormones dominants), comme d’ailleurs l’a dit un jour l’ancien Premier Ministre français, Lionel Jospin, il y a quelques années, sur les antennes de Radio France International, que l’homosexualité relève « de la perversion ». A notre connaissance, c’est le seul homme politique français qui a eu à prendre position de façon claire et nette, sur la question, dans ce sens.

Le problème qu’il y a, c’est le fait que des individus ou de communautés d’hommes, cherchent à imposer à la majorité d’un autre groupe d’hommes, leurs fantasmes, au nom des libertés et des Droits de l’homme.

(…) Nous croyons que l’homosexualité comme l’inceste sont considérées par le droit positif (code pénal notamment), et notre code de conduite sociale, comme une pratique contre nature. Reconnaître à des groupes d’individus le droit de pratiquer l’homosexualité pourrait ouvrir, par voie de conséquence éventuellement, à d’autres groupes, le droit et la liberté de pratiquer l’inceste.

(…) Maintenant, devrait-on conclure de tout ceci qu’il faille conduire tous les pervers au bûcher, au mépris de la loi ? Quel reproche pourrait faire un juge, à des individus, dans leur intimité (maison, chambre), qui cherchant à satisfaire leur fantasme et se donner du plaisir ? Car ce que la loi réprime, c’est des pratiques attentatoires à la pudeur (le nudisme, l’exhibitionnisme). Même le fait de faire l’amour, en public, avec sa femme légitime, entre dans cette rubrique.

Ce qui est la base de la levée de boucliers dans l’affaire du « mariage » des « homosexuels de Mbao » c’est la publication par une certaine presse, en quête du sensationnel, de « photos volées ? », prises dans une « enceinte fortifiées ». Dans ces conditions, qui a attenté à la pudeur des sénégalais ?

Au regard de tout ce qui précède, nous voudrions inviter nos concitoyens sénégalais (croyants, laïques, animistes, etc.) à plus de circonspection et refuser de se laisser divertir par des politiciens qui font dans démagogie et la « contrebande politique ».

Au Sénégal, la perversion numéro un, la plus abjecte, pernicieuse, c’est la manipulation de notre charte fondamentale, ouvrant la porte à toutes les dérives. Suit la violation des autres lois et règlements. Notamment la loi portant code électoral qui devrait pouvoir permettre aux Sénégalaises et Sénégalais de nettoyer les écuries d’Augias des corrompus, adeptes de la concussion, de la prévarication, du mensonge pour les remplacer de manière démocratique, libre et transparente par des Sénégalaises et Sénégalais courageux et honnêtes.

Pour terminer, nous voudrions inviter, dans le sillage du séminaire du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal, sur les « images obscènes », inviter tous les communicateurs institutionnels ou traditionnels à contribuer à déjouer, par l’élévation du niveau de conscience des femmes et des jeunes, frange la plus fragile de notre société, les plans politiciens, pour ne pas dire sataniques de ceux qui nous gouvernent, à tous les niveaux. Voila l’axe central du débat national.

Ababacar Fall-Barros
Coordonnateur général du Grila-Sénégal. Emails : [email][email protected]
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