Afrique : Avocats et militants LGBT discutent des stratégies de recours juridique

L'international Gay and Lesbian Human Rights Commission, Global Rights, Interights et la section kényane de la Commission Internationale des Juristes viennent de clôturer un atelier de quatre jours sur les stratégies de recours juridique pour la promotion et la protection des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en Afrique. L'atelier, qui s'est tenu à Cape Town en Afrique du Sud, symbolise le premier dialogue formel entre les militants des droits des personnes LGBT africains et les avocats qui ont eu à ester en justice pour défendre des clients ou la cause LGBT. L'atelier a vu la participation de 45 délégués venus de onze pays différents - Afrique du Sud, Botswana, Cameroun, Ghana, Kenya, Malawi, Maroc, Namibie, Nigeria, Ouganda, Zimbabwe.

Les participants ont réexaminé les stratégies, utilisés dans les affaires clés déjà plaidées sur le continent et en ont tiré des leçons pour le futur. Parmi ces affaires, le litige opposant Kanane au gouvernement botswanais, le procès des onze amerounais arrêtés pour homosexualité en 2006, l'arrestation des deux Rwandaises en 2008 pour des raisons liées à l'homosexualité et le procès actuellement en cours des dix-huit jeunes Nigérians poursuivis pour travestisme, inertie et homosexualité étaient les plus récurrentes.

L'une des affaires qui a marqué la rencontre est l'affaire Ooyo et Mukasa contre le procureur général de la République de l'Ouganda. Une affaire qui s'est conclue en décembre 2008 par la victoire de deux militants transgenres qui défendaient leurs droits constitutionnels à la protection contre la violation de domicile et les traitements humiliants et dégradants, comme ceux que leur avaient fait subir les officiers de police et autres représentants du gouvernement ougandais. Étaient présents à l'atelier et pendant cet échange, l'un des plaignants, l'un des avocats, l'un des leaders de la communauté LGBT ougandaise, ainsi que l'un des donateurs clés de l'affaire.

Les avocats, les militants et les donateurs présents à la rencontre ont reconnu l'importance des litiges d'impact pour l'abrogation des lois qui condamnent les pratiques homosexuelles, ainsi que de toutes autres lois et règles qui discriminent les personnes LGBT sur la base de leur orientation sexuelle et identité de genre. Ce genre de recours juridique devant se situer dans un contexte local, national et régional. Les participants ont aussi discuté de la nécessité de s'assurer de la sécurité des avocats qui défendent des clients et la cause LGBT : plusieurs avocats présents à la réunion ont plus d'une fois fait face à des attaques physiques et d'autre nature ayant pour but de ternir leur réputation. Les attaques vont souvent jusqu'aux tentatives de bannissement du barreau.

Au sortir de l'atelier, les participants ont revendiqué la création d'un fonds d'aide juridique à multiples facettes pour les personnes LGBT en Afrique ainsi qu'un réseau d'appui et de formation pour les avocats travaillant sur les questions de droits sexuels.

* The International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC - Commission internationale des Droits humains pour les homosexuels et les lesbiennes) travaille pour le renforcement des droits des personnes qui font l’objet d’emprisonnement, d’abus ou de meurtre à cause de leur orientation sexuelle, de leur genre ou de leur statut lié au VIH/ sida.

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