Inde-Afrique : Main dans la main, pour la promotion de la diversité biologique

Pendant une dizaine de jours, des paysans africains sont allés se mettre à l’école de l’Inde. Echanges fructueux avec leurs pairs dans la promotion de la diversité biologique, dans la lutte contre l’introduction des OGM, sur les expériences culturales, dans le renforcement des pouvoirs de ces femmes sur la production vivrière, etc., Et au bout du séjour, des leçons partagées et des perspectives tracées pour continuer à travailler ensemble à la promotion de la diversité biologique.

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CGIAR

Du 12 au consolidée par la lutte 22 janvier 2012, une équipe de quatre personnes de la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN), deux du Burkina Faso, un de Côte d’Ivoire et un du Bénin, a participé à une expérience exceptionnelle à l’occasion du Festival Mobile de la Biodiversité en Inde, dans l’Etat d’Andra Pradesh. Ce festival est organisé chaque année depuis maintenant 13 ans par le Deccan Development Society (DDS), une organisation forte de 5 000 femmes très actives sur le terrain. Le Festival Mobile de la Biodiversité est un grand événement à la fois de réflexion et de partage festifs.

Plusieurs centaines de paysannes et de paysans se mettent en route, pour célébrer de village en village la diversité biologique, dont la nature les comble chaque année sans relâche. Sur la route, ils partagent aussi leurs rêves et leurs préoccupations avec les autres acteurs de la société, car le festival ne mobilise pas que les paysans, mais aussi des autorités politiques, des élus parlementaires et des collectivités locales, des techniciens des services d’agriculture départementaux et des districts. Sont aussi présents des élèves des écoles primaires et des collèges, la jeunesse. DDS et tous les acteurs à la base pensent à demain, c’est pourquoi il y a une attention particulière aux jeunes.

Fait remarquable, le gouvernement central a envoyé un représentant, le vice-ministre de l’Agriculture, venu spécialement de New Delhi. Il s’est mêlé à la joie des paysans, pour aussi célébrer le millet, céréale emblématique d’Andra Pradesh, disparue un moment du bol alimentaire des populations, mais revenue au rang des céréales nobles, grâce à la détermination des paysannes gardiennes des semences. Le vice-ministre de l’Agriculture n’était pas là pour rien. Il a inauguré un mini complexe de transformation du millet (décortiqueur, trieur et moulin), pour que le millet arrive plus facilement sur la table des consommateurs, car le millet rentre maintenant dans les recettes de grands restaurants à Hyderabad.

Le vice-ministre de l’Agriculture a, en même temps, confirmé un événement sans précédent en Inde : un projet de loi est sur la table des députés, qui va consacrer le millet comme aliment à distribuer au côté du riz pour assurer le filet national de sécurité alimentaire en Inde. Les femmes productrices et gardiennes des semences, dont le travail a redonné vie au millet sont aujourd’hui comme des héros de la nation. Voilà comment l’agriculture agro-écologique peut tout simplement montrer son efficacité. Il faut juste accepter de la pratiquer. Ce succès a été possible parce que l’agroécologie n’est pas un mot pour ces paysannes les plus pauvres de l’Inde, mais est devenu un comportement.

Voilà pour le décor. Mais pourquoi et comment la COPAGEN a entrepris un si lointain voyage pendant dix jours ? Elle est allée en Inde par l’entremise d’Interpares, qui a créé une relation triangulaire (Canada, Inde et Afrique), cette fois-ci positive et valorisante, parce que les trois organisations (Interpares, DDS et COPAGEN) ont quelque chose de commun : la promotion de la diversité biologique consolidée par la lutte contre l’introduction des OGM dans l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Entre les trois, les sujets d’échange sont donc nombreux pour meubler dix jours de rencontre et plus.

DDS qui a porté la rencontre comme hôte est une organisation enracinée dans les communautés de base, avec plus de 5 000 femmes parmi les plus pauvres dans les quelque 75 villages qu’elle couvre aujourd’hui dans le district de Medak (Etat d’Andra Pradesh). A travers l’organisation de ces femmes, pour la plupart des dalits (la plus basse échelle dans la hiérarchie sociale en Inde), DDS veut instaurer une gouvernance locale forte, avant que les groupes de base ne se fédèrent en un grand mouvement de pression en faveur des pauvres. Le résultat le plus important visé est de renforcer les pouvoirs de ces femmes sur la production vivrière, les semences, les ressources naturelles, le marché et les médias. Tout en travaillant à la base, DDS est une puissante organisation de plaidoyer et de lobbying efficace au plan national en Inde, sous-régional en Asie et international. Son directeur, M. Sateesh, a participé à l’Espace Citoyen d’Interpellation Démocratique (ECID) de Sikasso au Mali, où il a ouvert les yeux du monde entier sur les méfaits du coton Bt dans le district de Warangal dans son pays.

La COPAGEN, à l’instar de DDS, est confrontée à la culture imposée du coton Bt au Burkina Faso. Les producteurs de ce dernier pays sont soumis à des mesures discriminatoires similaires à celles que subissent leurs pairs dans l’Etat d’Andra Pradesh en Inde : traitement de faveur à l’endroit du coton Bt, au détriment du coton conventionnel. Dans l’Etat d’Andra Pradesh, on organise la pénurie des semences de coton conventionnel pour ne laisser que les semences Bt sur le marché. Au Burkina on ramasse le coton conventionnel en dernier lieu, comme pour dire aux paysans qui trainent encore les pas qu’ils ont intérêt à rejoindre leurs collègues du coton Bt. DDS a conduit, depuis plusieurs années, des études sur le coton Bt en Inde. La COPAGEN veut s’y lancer pour documenter l’impact de ce coton sur la vie des paysans au Burkina Faso. Au Canada, INTERPARES, à travers CBAN, construit patiemment mais fermement la résistance contre les OGM dans l’assiette des consommateurs. Nous avions tellement de choses à échanger que le temps manquait.

C’était la première fois que toute l’équipe ‘COPAGEN’ (4 personnes), mettait pied en Inde. Au-delà de tous les motifs d’échange, nous étions curieux de constater de visu l’ingéniosité légendaire du peuple indou qui sait puiser dans son environnement les solutions locales aux problèmes de développement. Mais la COPAGEN n’était pas seule. En plus des amis du Canada, il y avait ceux de la Birmanie, de Bangladesh, de l’Indonésie et des Philippines. C’était une vraie rencontre internationale. Mais l’Afrique était à l’honneur par la volonté de nos hôtes. La conférence des 16 et 17 janvier à Hyderabad a été qualifiée de « Afro Asian Conclave » et portait sur le thème : « Le Coton Bt et au-delà : Statut et implications des plantes génétiquement modifiées et des technologies post Génie Génétique pour les paysans petits producteurs en Afrique et en Asie ». L’Afrique est donc allée à la rencontre de l’Asie.

Pour le programme, nous étions gâtés :

• célébration du festival mobile de biodiversité comme moyen de mobilisation contre l’introduction des OGM (lancement au village de Rejinthal / Medak, festival de Zeherabad, inauguration unité de transformation du millet, participation à une caravane, etc.) ;
• visite de champs agroécologiques et d’un jardin de plantes médicinales ;
• réunion d’échange sur le réseau ‘Millet’ en Inde ;
• participation à une réunion du Shargam
• partage d’expédiences sur la lutte contre l’introduction des OGM dans l’agriculture, l’alimentation et l’environnement : conférence à Hyderabad, visite aux cotonculteurs de Warangal,
• étude sur le coton Bt en Inde, pourquoi et comment ? Quelles leçons en tirer ?

Célébration du festival mobile de biodiversité : événement mémorable

Sur le lieu du lancement on est accueilli par deux rangées, chacune d’environ dix charrettes monumentales décorées à souhait, chargées de spécimens des récoltes de l’année (surtout des céréales) qui font la fierté de chaque propriétaire. Le festival allie plusieurs modes d’expression : foire, danses et musiques qui expriment différentes marques culturelles de la région, vidéos tournés sur les « success stories agricoles » de la région, prières ou recueillements, discours, remise de récompense et de décoration, repas pris en commun, etc. Bref, à travers ces expressions plurielles et multi acteurs, les paysannes et les paysans n’exposent pas seulement le fruit de leur travail, mais ils les expliquent, ce qui indique un bon niveau d’autonomie. Quand tu expliques ce que tu fais, tu donnes les raisons qui en sont à la base. Cela veut dire que tu peux inventer des solutions en cours de route, quand le contexte change. Cela s’appelle capacité d’adaptation, un autre nom du développement.

Les hôtes du festival ne sont pas laissés pour compte. Certains parmi eux sont sélectionnés pour exprimer les sentiments qui les animent sur le moment. Ils en ont profité pour donner des ‘nouvelles’ des luttes qu’eux-aussi mènent chez eux, les obstacles qu’ils rencontrent et les succès. Mais que de leçons apprises :

 plus il y aura des paysannes et des paysans fiers et convaincus de leurs métiers d’agriculteur, produisant en harmonie avec l’environnement, plus la diversité biologique sera assurée et de même que la souveraineté alimentaire ;
 l’avenir d’une planète habitable et durable dépend du développement de l’agriculture familiale, la seule capable de s’adapter facilement aux changements de contexte et de climat;
 la confiance faite aux femmes des Shargam vaut un investissement en milliers de roupies : avec peu d’argent et beaucoup de confiance en soi, elles réalisent leur développement (amélioration de l’habitat, de la santé, accès autonome à la nourriture, etc.
 la conservation des ressources génétiques commencent en amont de la production et continue en aval, par la promotion de la consommation ;
 un peuple qui consomme ce qu’il ne produit pas et produit ce qu’il ne consomme pas travaille à sa propre perte.

Nous n’avons participé qu’à un bout du festival. Pendant plusieurs jours, plusieurs semaines encore, les caravanes vont continuer à sillonner les campagnes ralliant d’autres communautés au festival.

Champs agro-écologiques et jardin des plantes médicinales

Plusieurs variétés de plantes en bonne santé sur des sols complètement craquelés de sécheresse, visite guidée par les paysannes elles-mêmes : dans un premier, on pense au miracle, mais quand on écoute bien les expertes du jour, on revient à soi et on comprend. Même sur un sol complètement sec et fendillé, le miracle s’opère quand on allie une semence bien adaptée à l’exploitation rationnelle de la rosée, on obtient ce que nous avons tous vu : une production agricole qui brave, sans trompette, le changement climatique. Sous nos yeux, c’était clair. On n’a pas eu besoin des OGM tolérants à la sécheresse, pour produire suffisamment en vue de se nourrir, pour le marché et pour les prochaines semailles. Quand on le lit dans les documents, cela paraît une vue de l’esprit. Mais quand on le voit, on comprend, on devient convaincu et confiant. La seule chose qui peut maintenant empêcher de réussir, est de ne pas avoir le courage d’agir.

Avant d’aller dans les champs nous avions rencontré une gardienne des semences : extraordinaire ! Près d’une cinquantaine de variétés de céréales maintenues et améliorées pour la plupart de saison en saison. Quand on demande à la gardienne : et le changement climatique, comment vous vous y adaptez, elle répond simplement : j’ai plusieurs variétés de céréales. J’observe celles qui s’adaptent, je les multiple. Si je n’en ai pas, je demande à mes collègues. Et puis toutes les variétés ne réagissent pas de la même façon en même temps.

C’est tout à fait rassurant de voir comment les femmes gardiennes des semences assurent leur rôle dans la sérénité. Les explications qu’elles donnent viennent de leur conviction. En tout cas nous n’avions pas l’impression qu’elles récitaient des choses machinalement apprises. Ce fut une immersion très intéressante. Les femmes ont fait leur réunion de suivi-programmation en notre présence. Il était facile de constater que les responsables ne manquaient pas d’autorité. Les affaires étaient discutées et tranchées, surtout en ce qui concerne l’épargne-crédit.

La santé publique est intégrée dans le système. Les plantes les plus usitées sont conservées et cultivées. La paysanne en charge de la santé dans la localité visitée est formée pour la mission et perçoit une indemnité mensuelle. Elle participe à la formation d’autres guérisseuses et participe à la prévention. En tout cas les soins de santé de base sont pris en charge.

Le réseau Afro Asiatique pour le Millet (Afro Asian millet network)

Le réseau Afro Asiatique du Millet, c’est un des engagements pris par l’équipe de la COPAGEN, tant elle a été impressionnée par le renouveau du millet dans l’Etat de l’Andra Pradesh. L’histoire du millet en Afrique de l’Ouest est semblable à celle du millet en Inde. Les populations ouest africaines consommaient plus de millet dans le passé . (1) Il a perdu sa place dans l’alimentation probablement à cause des difficultés liées à sa transformation. Aujourd’hui, il revient dans des préparations spécifiques comme le ‘Dèguè’, du lait caillé mélangé avec du millet. On le trouve même dans les supermarchés à Dakar, Abidjan, Ouagadougou, Bamako, Conakry et bien d’autres capitales d’Afrique de l’Ouest.

Les échanges sur le « Milet Network of India » ont été une étape importante du séjour de l’équipe COPAGEN en Inde. Elles nous ont donné l’occasion d’échafauder des projets de retour :

• créer un réseau Afrique Asie du Millet. Pour cela, commencer par échanger des informations pratiques, par exemple, les recettes de millet ;
• créer une foire culinaire accolée au prochain FESPACO (2) ou au prochain SIAO (3) pour promouvoir l’utilisation du millet et d’autres céréales locales dans l’alimentation ;

Tout cela demande de faire d’abord l’inventaire de nos bonnes vieilles recettes, d’inventer de nouvelles, puis de les documenter y compris au plan des valeurs nutritives et sanitaires. Mais nous avions compris aussi que le Milet Network était une porte ouverte sur l’amélioration des systèmes de production agricole. Il reste maintenant que la COPAGEN prenne ces engagements à bras le corps pour enrichir son arsenal de la protection du patrimoine génétique africain.

LE COTON BT ET AU-DELA : UN CONCLAVE AFRO ASIATIQUE (16 ET 17 JANVIER 2012)

Deux jours de conférence pour revenir sur les fondamentaux de nos luttes respectives, Asie, Canada, Afrique. Chaque continent a partagé ses expériences avec les autres. Le cas de l’Inde a été très instructif, parce que fondé sur de longues années d’étude d’impact du coton Bt sur l’agriculture paysanne. Au-là du Bt, nous avons été édifiés sur les nouvelles sciences : les nanotechnologies, la biologie synthétique et leur cortège d’inquiétudes. Nous avons été sérieusement effrayés d’apprendre que ce sont de jeunes gens qui jouent aux apprentis sorciers dans n’importe lequel des petits laboratoires disséminés dans le monde. Nous avons tout de même préparé notre déclaration d’Hyderabad, où nous avons réaffirmé que les ressources naturelles, la science et le savoir faire doivent être sous le contrôle des peuples comme il transparaît dans ce noyau dur de la déclaration :

« Nous croyons fermement en la Souveraineté alimentaire comme droit de tout peuple à produire sa propre nourriture, à contrôler son système alimentaire, ses savoirs, ses pratiques agricoles, dans le respect de l’environnement. Nous insistons pour que soient maintenus hauts les droits des communautés sur leurs ressources, leur savoir et système de savoir ».

ETUDE SUR LE COTON BT EN INDE, QUELLES LEÇONS TIREES ?

Le coton Bt est maintenant bien installé au Burkina Faso et il y a beaucoup de voisins qui vont certainement lui emboiter le pas. La COPAGEN sait qu’il s’agit bien d’une lutte de longue haleine. Il vaut donc mieux s’équiper, car le chemin sera long et nous devrons inventer tout le long, suivre les évolutions. Nous devons nous engager dans la voie des études aux plans biologique, agronomique, économique et socioculturel. Pour avoir le droit à la parole, il faut savoir de quoi l’on parle. Pour avoir de l’influence politique, il faut être convainquant. Pour être convainquant, il faut avoir un argumentaire fondé sur des faits établis. Mais tout cela nous devons le faire la main dans la main avec tous ceux qui vivent des problèmes similaires, sinon c’est l’échec garanti. C’est pourquoi, il était nécessaire pour la COPAGEN d’apprendre chez son aîné DDS, qui est dans cette lutte depuis au moins vingt ans.

Une leçon importante apprise ici : comment impliquer les paysans dans l’étude non pas par une méthode extractive, mais en les faisant co-chercheurs. Ils doivent être là dès la conception de l’étude. Quand les paysans participent aux dépouillements des données et aux analyses, ils deviennent aussi créateurs de solutions. Cependant on ne peut impliquer les paysans sur une longue durée sans qu’il puisse déjà, au cours de l’étude, voir ce qui peut lui profiter. Quand par exemple on rencontre un problème lié aux parcelles refuges, dont il souffre, on ne peut pas juste étudier le phénomène et le laisser à son sort. On doit en même temps avec lui rechercher des solutions.

UN AU REVOIR, AVEC UN TANTINET DE REGRET

Nous sommes partis de l’Inde, avec le sentiment que nous devrions rester encore un peu. Mais les devoirs appelaient chacun ailleurs. Partir en regrettant signifie que l’on a des raisons de rester en contact. Ce qui se fait déjà. On n’est pas encore descendu de l’avion que les messages ‘SAGE’ pleuvent dans nos boîtes ‘email’.

Nous sommes partis regonflés pour poursuivre le travail sur le terrain. Les femmes sont aussi mobilisées par millier en Afrique de l’Ouest, au Burkina, en Côte d’Ivoire, au Bénin, etc. Mais comment faire pour les rendre durablement autonomes et accroître leur pouvoir sur la production agricole, les semences, les ressources naturelles, les médias (comment se faire entendre) ? Sur tous ces plans, chacun est reparti avec des engagements personnels. Mais ensemble nous avons puisé des leçons pour poursuivre nos actions sur les semences, sur l’étude d’impact du coton Bt au Burkina Faso. Par-dessus tout aucun de nous n’oubliera l’engagement pris pour le Réseau Afrique’Asie sur le Millet. Notre mot d’au revoir avec Sateesh était « Next time Afro Asian Millet Network ». Espérons que ces mots devenus magiques réuniront prochainement l’Afrique et l’Asie, pour le meilleur, mais quel part en Afrique de l’Ouest.

NOTES
1) Au cours d’un récent voyage au Sénégal, Ibrahim Ouédraogo, l’actuel représentant régional de VECO, basé à Dakar, a raconté cette histoire du millet qui vit son « come back » avec le Dèguè.
2) FESPACO : Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou
3) SIAO : Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou.

CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS




* René M. Segbenou est président de JINUKUN, un réseau national axé sur la gestion durable des ressources membre de la Coalition pour la Protection du. Patrimoine Génétique Africain.


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