La fin d'Israël
Dans son discours au pays, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a reconnu hier (20 juillet) que la guerre contre Gaza est une bataille pour l'existence de l'État juif. Netanyahu a raison. Et Israël ne peut pas gagner cette bataille ; il ne peut même pas définir ce que serait une victoire. Certes, la bataille n'a pas pour enjeu les tunnels ou l'utilisation par les militants (palestiniens) des souterrains, les tunnels ne sont que des armes de la résistance plutôt que la résistance elle-même.
Les militants du Hamas et de Gaza ont attiré Israël sur un terrain de combat où celui-ci ne pourra jamais gagner et c'est le Hamas qui a fixé les conditions, a choisi le terrain et a posé les conditions nécessaires pour mettre un terme à ce cycle de violence.
Pendant dix jours, Netanyahou a fait tout ce qu'il pouvait pour empêcher une opération terrestre de Tsahal. Il était confronté à une réalité : Israël n'a pas une réponse militaire à la résistance palestinienne. Netanyahou savait qu'une défaite au sol allait éradiquer le peu de pouvoir de dissuasion qui reste à Tsahal.
Il y a cinq jours, Israël, au moins aux yeux de ses partisans, tenait le haut du pavé. Il voyait ses citoyens soumis à un incessant barrage de roquettes, mais il faisait preuve d'une relative retenue, ne tuant des civils palestiniens que de loin, ce qui a servi à véhiculer une image imaginaire de force. Mais cela a changé rapidement depuis qu'Israël a lancé son opération terrestre. Israël est maintenant, une fois de plus, impliqué dans des crimes de guerre colossaux contre une population civile et pire, au moins sur le plan stratégique, ses commandos d'infanterie d'élite ont été éliminés dans une bataille de rue face-à-face à Gaza.
En dépit de l'évidente supériorité technologique et en puissance de feu israélienne, les militants palestiniens sont en train de gagner la bataille sur le terrain et ils ont même réussi à déplacer la bataille sur le territoire israélien. En outre, le barrage de roquettes sur Tel Aviv ne semble pas s'arrêter.
La défaite de Tsahal dans la bande de Gaza laisse l'État juif sans espoir. La morale est simple. Si vous insistez pour vivre sur la terre de quelqu'un d'autre, la puissance militaire est un ingrédient essentiel pour décourager les dépossédés d'agir pour réclamer leurs droits. Le nombre de victimes de Tsahal et le nombre de corps de soldats d'élite israéliens rentrant chez eux dans des cercueils envoient un message clair à la fois aux Israéliens et aux Palestiniens. La supériorité militaire israélienne appartient au passé. Il n'y a pas d'avenir pour un État-pour-les-seuls-Juifs en Palestine ; ils devraient peut-être essayer ailleurs.
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** Gilad Atzmon est un musicien multi-instrumentiste. Il dirige l’Orient House Ensemble en plus d’être un auteur prolifique et souvent controversé : ses essais circulent beaucoup et ses deux romans Guide to the perplexed et My One And Only Love ont été traduits l’un dans l’autre en 24 langues. (Source: http://www.gilad.co.uk/writings/the-end-of-israel.html - Traduction pour Tlaxacala : Fausto Giudice)
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