Ombres et lumières sur les Etats Unis d’Afrique
Le 9è sommet ordinaire des chefs d’Etat de l’Union africaine se tient du 1er au 3 juillet à Accra. Avec pour principal point à l’ordre du jour, la formation d’un gouvernement continental. Engagées depuis le sommet de 2005 à Syrte et poursuivi l’année dernière à Banul, les discussions auraient dû arriver à un consensus pour cette année. Mais la société civile africaine qui diagnostique le processus depuis une semaine, à Accra, en doute.
La question occupe quasiment tout l’agenda du 9e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine qui se tient du 1er au 3 juillet 2005. Cinquante ans après le début des indépendances africaines, la marche vers la création des Etats-Unis d’Afrique n’a jamais atteint un point aussi avancé. A ce sommet, il est question de voir comment concrétiser les rêves des pères du panafricanisme.
Seulement, la perspective n’est pas aussi près d’aboutir. Plus qu’un parachèvement, Accra pourrait n’être qu’une étape de plus. C’est la conviction la plus partagée par les organisations de la société civile africaine, qui ont anticipé sur le sommet depuis une semaine, pour discuter de la mise en place de ce gouvernement de l’Union africaine.
Le 9è sommet ordinaire des chefs d’Etat de l’Union africaine se tient du 1er au 3 juillet à Accra. Avec pour principal point à l’ordre du jour, la formation d’un gouvernement continental. Engagées depuis le sommet de 2005 à Syrte et poursuivi l’année dernière à Banul, les discussions auraient dû arriver à un consensus pour cette année. Mais la société civile africaine qui diagnostique le processus depuis une semaine, à Accra, en doute.
La question occupe quasiment tout l’agenda du 9e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine qui se tient du 1er au 3 juillet 2005. Cinquante ans après le début des indépendances africaines, la marche vers la création des Etats-Unis d’Afrique n’a jamais atteint un point aussi avancé. A ce sommet, il est question de voir comment concrétiser les rêves des pères du panafricanisme.
Seulement, la perspective n’est pas aussi près d’aboutir. Plus qu’un parachèvement, Accra pourrait n’être qu’une étape de plus. C’est la conviction la plus partagée par les organisations de la société civile africaine, qui ont anticipé sur le sommet depuis une semaine, pour discuter de la mise en place de ce gouvernement de l’Union africaine.
Avant que les chefs d’Etat et de gouvernement ne débarquent à Accra, des centaines de représentants d’organisation de femmes, de défense des droits de l’homme, de lutte contre la pauvreté, ainsi que des syndicalistes, des Ong nationales et internationales ont pris en charge le débat. Les 22 et 23 juin, ils étaient plus de cent cinquante participants, représentant une centaine d’organisations venant de trente pays, à participer à une rencontre sur les perspectives et les défis d’un gouvernement de l’Union africaine. Des propos qui montaient ici et là, on sentait que le pessimisme était la chose la plus partagée.
«La montagne va acoucher d’une souris», clamaient sans détour Fanta Coulibaly et Modibo Coulibaly. Membres de la section malienne d’Alliance contre la pauvreté au Mali (Gcap), leur conviction est que des urgences ont été oubliées en cours de route. Comme si on avait sauté des étapes pour précipiter un processus non encore abouti.
«Qu’a-t-on fait pour faciliter la circulation des personnes et des biens, pour harmoniser les cordons douaniers, pour établir une complémentarité des Etats en termes de besoins, pour l’établissement d’un passeport africain, pour promouvoir nos langues nationales ?...», s’interrogeaient-ils en chœur. Les questions tombent pêle-mêle, pour montrer qu’un fédéralisme aussi poussé ne peut se bâtir sans avoir pris en compte, au préalable, certains aspects économiques, culturels, et sociaux. En somme qu’«on met la charrue avant les bœufs».
Vice de procédure
Des consultations nationales étaient prévues avant le sommet d’Accra. Les chefs d’Etat les avaient jugées nécessaires pour poser le débat sur le Gouvernement de l’Union à la base. Elles devaient impliquer la société civile, le secteur privé, les intellectuels, les populations à la base, etc., mais n’ont pas été menées comme attendu. Sur les cinquante-deux Etats africains, seuls sept ont mis en branle le processus. Sans toujours aller à des débats larges et populaires. Ici ou là, on a eu droit à des rencontres en cercle fermé.
«Les populations ne sont au courant de rien», pas plus que la diaspora n’a été assez impliquée, regrettent de membres de la société civile. Représentant la Rencontre africaine des droits de l’homme (Sénégal), Aboubacry Mbodj estime que cette maldonne est préjudiciable. «Si le Gouvernement de l’Union se réalise, qu’il le soit en tenant compte des aspirations des populations», note-t-il.
Avocat près la Cour d’Appel de Cotonou et consultant, Zakari Djibril Sambaou soutient n’avoir entendu parler d’une quelconque consultation des populations béninoises sur la question. «Je n’arrive pas à comprendre que de pareils débats se déroule sur le plan continental et que mon pays ne soit pas dans la dynamique», lance-t-il. Responsable du Bureau de liaison d’Oxfam avec l’Union africaine, basé à Addis Abeba, Désiré Assogbavi rappelle pourtant que «ce sont les chefs d’Etats eux-mêmes qui avaient pris la décision de faire ces consultations nationales avant d’aller plus loin».
La courte liste de ceux qui ont respecté leurs engagements ne comprend que le Sénégal, le Ghana, l’Ethiopie, le Nigeria, la Libye, l’Afrique du Sud, le Zimbabwe et le Kenya.
Trop maigre pour parler d’une «volonté populaire africaine» d’aller vers les Etats Unis d’Afrique. Les critiques de la société civile ne visent pas à mettre un frein sur le processus de mise en place d’un Etat fédéral. Ces organisations sont même sur des positions plus avancées que les volontés affichées par les Etats. «Il faut absolument que les Etats africains se regroupent en vue de parler d’une seule voxi. C’est le meilleur moyen pour relever les défis qui s’imposent à eux», confie le Béninois Zakari Djibril Sambaou. Défis économiques et politiques, mais aussi pour la paix et la sécurité sur le continent.