Egypt: Call to protect attacked women journalists
Reporters Without Borders has expressed outrage at what it called "an unacceptable campaign of intimidation and denigration" against more than a dozen women journalists physically attacked by police and government supporters and called on the authorities to give them official protection. The journalists (12 Egyptians and three foreigners) were among a large number of women physically attacked during demonstrations on 25 May, the day of a constitutional referendum, by police and members of the ruling National Democratic Party (NDP).
La version française suit. The French version follows.
EGYPT: Call to protect attacked women journalists/EGYPTE: Reporters sans frontières demande des mesures de protection pour les femmes journalistes agressées
16 June 2005 / 16 juin 2005
EGYPT
Call to protect attacked women journalists
Reporters Without Borders expressed outrage today at what it called "an unacceptable campaign of intimidation and denigration" against more than a dozen women journalists physically attacked by police and government supporters and called on the authorities to give them official protection.
The journalists (12 Egyptians and three foreigners) were among a large number of women physically attacked during demonstrations on 25 May, the day of a constitutional referendum, by police and members of the ruling National Democratic Party (NDP).
"They are being threatened by government officials and attacked by the state-owned media because they dare to demonstrate," the worldwide press freedom organisation said. "They are targeted because they are both journalists and women in a country where their rights are far from guaranteed.
"We call on President Hosni Mubarak to end this harassment and see that those responsible for this violence are punished. We also demand that prosecutor-general Maher Abdel Wahed, who has promised to punish them, provides security for the victims."
Egyptian journalists Nawal Mohamad Ali, Iman Taha, Shaimaa Abu al-Kheir, Abir al- Askari, Rabiaa Zayat, Nura Yunes, Rabab Mahdi, Magda Adli, Ranwa Yehia, Sarah Dib, Iman Taha Kamel and Dr Aidaa Seifeddowla, as well as three foreign female reporters for the US news agency the Associated Press, the daily Los Angeles Times and the French news agency Agence France-Presse (AFP), were attacked. Some had their clothes torn off, were groped or otherwise humiliated. Several were hospitalised.
Most of the attacks took place in front of the Egyptian national union of journalists office in Cairo and near the Saad Mausoleum during protests in support of a call by the opposition Kefaya ("Enough!"") movement to boycott the referendum. Most of those attacked were reporting on the events, others were taking part and some were just bystanders.
Nawal Mohamad Ali, of the newspaper Al-Guil ("The Generation"), had gone into the journalists' union building to attend an English class when she was attacked by several former prisoners now working for the regime. They tore off her clothes and exposed her body so people could see and touch her. Some lay on top of her, pretending to have sex. Colleagues who tried to help her and cover up her body were beaten. Her mobile phone, money and jewellery were stolen from her bag.
Iman Taha, 30, formerly with the pro-government daily Nahdet Misr, had her pelvis broken when she was beaten up by NDP supporters during a demonstration she was in outside the union offices. She told AFP that police let about 100 men through the security barrier to attack the protesters.
"One of them pinned me against the wall and kicked me twice very hard in the stomach," she said. "I collapsed but he kept hitting me. A policeman told me: 'Don't bother to complain. It serves you right for demonstrating.' The police refused to call an ambulance and then stopped me taking refuge in the union building." She was hospitalised. Journalist Sara Dib, daughter of prominent writer Alaa Dib, was similarly beaten in front of the Saad Mausoleum.
At least five male journalists were also attacked by police and security forces. They were Abdel Halim Qandil, of the daily Al Araby ("The Arab"), Mohamed Abdel Qaduss, of the Journalists' Syndicate Freedoms Committee, and Abir al-Askary, Hany al-Asr and Wael Tawfiq, all of the daily Al-Dustur ("The Constitution"), according to the Egyptian Organisation for Human Rights.
Several pro-government journalists claimed next day that the women had voluntarily taken off their clothes in public. The journalists' union called for the sacking of interior minister Habib al-Adli as being responsible for the violence and filed a complaint with the prosecutor-general.
Hundreds of women dressed in black and wearing white ribbons demonstrated with the support of many men on 1 June, which was declared a national day of "mourning and anger." US President George Bush and many international human rights organisations strongly condemned the 25 May violence.
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EGYPTE
Reporters sans frontières demande des mesures de protection pour les femmes journalistes agressées
"Nous sommes outrés du traitement infligé à des journalistes agressées le 25 mai dernier, a déclaré Reporters sans frontières. Ces femmes subissent à la fois les menaces de l'administration égyptienne et les attaques de la presse gouvernementale parce qu'elles ont osé protester. Cette campagne d'intimidation et de dénigrement est inacceptable. Elles doivent affronter un double problème, le fait d'être des journalistes et celui d'être des femmes dans un pays où leurs droits sont loin d'être acquis."
"Nous demandons au président Hosni Moubarak de faire cesser ce harcèlement et de s'assurer auprès de la justice que les instigateurs et les auteurs des sévices seront punis. Nous exhortons également le procureur général, Maher Abdel Wahed, qui s'est engagé à juger les responsables, à assurer la sécurité des victimes", a conclu l'organisation.
Le 25 mai 2005, jour du référendum sur la Constitution ayant donné lieu à de nombreuses manifestations, un grand nombre de femmes parmi lesquelles douze journalistes égyptiennes et trois occidentales ont été victimes d'agressions de militants du Parti national démocrate (PND, au pouvoir) et de membres des forces de sécurité. Nawal Mohamad Ali, Iman Taha, Shaimaa Abou Al Kheir, Abir Al Askari, Rabiaa Zayat, Noura Younes, Rabab Mahdi, Magda Adli, Ranwa Yehia, Sarah Dib, Iman Taha Kamel, Dr Aida Seifedaoula et les trois correspondantes de l'agence américaine Associated Press, du quotidien Los Angeles Times et de l'Agence France-Presse ont été molestées. Certaines ont été dévêtues de force, victimes d'attouchements et d'humiliations. Plusieurs d'entre elles ont dû être hospitalisées.
La plupart de ces agressions ont été commises à l'entrée des locaux du Syndicat national des journalistes, au Caire, ainsi que devant le mausolée de Saad lors des manifestations d'appel au boycott du référendum à l'initiative du mouvement d'opposition Kefaya ("Assez" en arabe). La plupart des femmes agressées couvraient la manifestation, certaines prenaient part au rassemblement, d'autres ne faisaient que passer dans l'enceinte du syndicat.
Nawal Mohamad Ali, du journal Al-Guil ("La génération"), qui venait de passer le barrage des services d'ordre pour suivre un cours d'anglais dans les bureaux du syndicat, a été agressée, selon son témoignage, par d'anciens détenus commandités par le pouvoir. Ces derniers l'ont entourée, lui ont déchiré ses vêtements, exhibant sa nudité aux regards et aux mains de tous. Certains se sont allongés sur elle, simulant l'acte sexuel. Quand des confrères ont essayé de la secourir et de lui donner de quoi se couvrir, ils en ont été empêchés, puis tabassés. De plus, son téléphone, son argent et des bijoux lui ont été volés dans son sac.
Iman Taha, 30 ans, ex-journaliste du quotidien Nahdet Misr (proche du gouvernement), a eu le bassin fêlé après avoir été battue par des partisans du PND. Elle a déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) que, lors de la manifestation à laquelle elle participait sur les marches du syndicat, les cordons de police ont laissé passer une centaine d'hommes qui ont molesté les participants. "L'un d'eux m'a collée contre le mur et donné deux terribles coups de pied au-dessus du nombril () Je me suis effondrée, mais les coups ont continué. Un agent de la sécurité en civil m'a alors dit : « Ça ne sert à rien de crier, ça te servira de leçon pour avoir manifesté. » Les policiers ont refusé d'appeler une ambulance () puis m'ont empêchée d'entrer dans le syndicat pour me protéger", a-t-elle déclaré à l'AFP alors qu'elle était hospitalisée. La journaliste Sara Dib, fille du grand écrivain Alaa Dib, a été agressée de la même façon devant le mausolée de Saad.
Les confrères masculins n'ont pas été épargnés. Au moins cinq d'entre eux ont été molestés dans des conditions similaires. D'après l'Egyptian Organisation for Human Rights (EOHR), Abdel Halim Qandil, rédacteur au quotidien Al Araby ("L'Arabe"), Mohamed Abdel Qadouss, du Journalists'Syndicate Freedoms Committee, Abir al Askary, Hany al Asr et Wael Tawfiq, tous trois du quotidien Al-Dustour ("La Constitution"), ont été attaqués par les forces de sécurité.
Le lendemain, plusieurs journalistes de la presse proche du pouvoir ont affirmé que les femmes s'étaient dévêtues volontairement en public. De plus, le syndicat a réclamé le limogeage du ministre de l'Intérieur Habib al-Adli pour sa responsabilité dans les violences et déposé une plainte auprès du procureur général. Le 1er juin a été décrété "Journée nationale de deuil et de colère". Des centaines de femmes habillées de noir et arborant un ruban blanc ont manifesté, soutenues par de nombreux hommes. Le président américain George W. Bush et de nombreuses organisations internationales des droits de l'homme ont vivement condamné les incidents du 25 mai.
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