Les engagements de Caracas pour le socialisme du 21e siècle

Le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) a organisé, les 19 et 20 novembre 2009), dernier une rencontre internationale à Caracas. Plus d'une cinquantaine d’organisations de Gauche avaient répondu à l'invitation, venus d’Afrique, d’Amérique Latine, des Caraïbes, d’Europe, d’Asie et d’Océanie, y ont pris part. Un document dit les "Engagements de Caracas" est sorti de cette rencontre, qui fixe l’engagement de construire le socialisme du 21e siècle et de mobiliser les mouvements et partis de gauche autour d’une lutte pour un monde meilleur.

Nous, partis et organisations politiques d’Amérique Latine, des Caraïbes, d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie, nous célébrons l’unité et la solidarité qui nous a convoqués à Caracas, en République Bolivarienne du Venezuela. Et depuis cette ville libertaire, nous tenons à exprimer notre sentiment révolutionnaire. Nous nous félicitons de la présence des forces du changement — ce qui nous engage— en ce moment si spécial de l’Histoire.

Par ailleurs, nous réaffirmons, et sommes fiers de le faire, notre conviction de conquérir, bâtir le Socialisme du 21e siècle. En ce sens, nous tenons à inscrire notre Engagement de Caracas en tant que guide révolutionnaire pour les défis et enjeux qui nous font face. Nous nous sommes réunis en vue d’unifier les critères nous permettant de défendre la souveraineté et la liberté de nos peuples, face à la crise généralisée du système capitaliste mondial et aux nouvelles menaces qui planent sur notre région, notamment avec l’installation et le renforcement des bases militaires au sein des Républiques soeurs de la Colombie, du Panama, d’Aruba, de Curaçao, des Antilles néerlandaises, ainsi
que l’agression contre le territoire équatorien et l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan.

Nous considérons que le système capitaliste mondial est en train de traverser une des crises les plus sévères de son histoire, qui vient saper ses fondements et a pour conséquence de mettre en péril la survie de l’humanité. Le capitalisme et sa logique du capital détruisent l’environnement et la biodiversité, provoquant
le dérèglement climatique, le réchauffement de la planète et la destruction de la vie.

Le domaine économique est l’un des épicentres de la crise capitaliste, mettant en évidence les limitations de marchés libres effrénés et dominés par des monopoles de propriété privée. C’est ce qui a motivé les demandes d’intervention faites à certains gouvernements, afin d’éviter l’effondrement de secteurs économiques vitaux, notamment par la mise en place d’aides aux
institutions bancaires à hauteur de centaines de milliards de dollars. Il a été demandé à ces gouvernements de stimuler les économies par une augmentation des dépenses publiques, en vue de mitiger les effets de la récession et du déclin su secteur privé. Autrement dit, c’est la fin des soi-disant « vérités » inébranlables du néolibéralisme qui exigeait la non-intervention de l’État dans l’économie.

En ce sens, l’heure est propice à un débat en profondeur sur la crise économique, le rôle de l’État et la construction d’une nouvelle architecture financière mondiale. En résumé, la crise du capitalisme ne peut être réduite à une simple crise financière. Il s’agit bel et bien d’une crise structurelle du capital, où la crise économique se combine à une crise écologique, alimentaire et énergétique. Ensemble, ces crises représentent une menace mortelle pour l’humanité et pour la Terre mère. Face à la crise, nous, mouvements et partis de gauche, considérons que les axes fondamentaux de lutte pour un monde meilleur sont la défense de la Terre mère et la construction d’une société écologique et durable.

Ces dernières années, les organisations de gauche et progressistes de la région latino-américaine ont accumulé des forces et favorisé des transformations. En leur sein sont apparus des dirigeants qui occupent actuellement des espaces importants dans les gouvernements. Ceci a été un coup dur porté à l’empire, car les peuples se sont soulevés contre la domination qui leur était imposée et ont perdu toute peur d’exprimer leurs valeurs et principes. Ils ont ainsi démontré à l’empire que nous ne permettrons plus l’ingérence dans nos affaires intérieures et que nous sommes disposés à défendre notre souveraineté.

Cette Rencontre se tient à un moment historique caractérisé par une nouvelle offensive impérialiste contre les peuples et les gouvernements de la région et du monde — une prétention qui bénéficie du soutien des oligarchies locales et de la droite conservatrice à outrance— dont l’objectif est de récupérer les espaces perdus en raison de l’avancée des processus révolutionnaires et de libération en cours, notamment en Amérique Latine. Ces processus s’expriment à travers la création d’organismes régionaux tels que l’ALBA, l’UNASUR, PETROCARIBE, la Banque du Sud, le Forum de Sao Paulo, COPPAL, entre autres, dont les principes fondamentaux sont la solidarité, la complémentarité, la priorité du social sur le bénéfice économique et le respect de l’autodétermination des peuples, en porte-à-faux total des politiques de domination impériale. C’est la raison pour laquelle les forces de la droite, alliées à l’empire, ont lancé une offensive destinée à contrer l’avancée des luttes des peuples, et plus particulièrement celles qui visent la surexploitation de l’homme et de la femme, la discrimination raciste, l’oppression culturelle, la défense des ressources naturelles, la terre et le territoire, et qui s’inscrivent dans le mouvement de gauche, progressistes, transformateur du monde.

Nous pensons que ces événements ont mené le gouvernement nord-américain à élaborer des stratégies permettant de saper, de torpiller et de déstabiliser les avancées de ces processus de changement et de sauvetage de la souveraineté. À cette fin, les États-Unis ont mis en place des politiques qui s’expriment par une offensive à caractère idéologique et médiatique qui prétend discréditer les gouvernements révolutionnaires et progressistes de la région, en les taxant de gouvernements totalitaires, violeurs des droits de l’homme, et liés au trafic de drogues et au terrorisme, sans parler de la mise en doute la légitimité d’origine. D’où la furie acharnée avec laquelle tous les médias de propagande de l’empire et ses agents basés dans nos propres pays, se retournent quotidiennement contre les expériences comme celle du Venezuela, de l’Équateur, du Nicaragua, de la Bolivie et du Paraguay, et le maintien du blocus informatif à l’encore d’une Cuba révolutionnaire et indépendante.

C’est dans le cadre de la stratégie lancée par l’empire nord-américain que s’inscrivent le coup d’État au Honduras et d’autres initiatives de déstabilisation en Amérique centrale. Les intérêts oligarchiques sont ainsi imposés, faisant des centaines de victimes au point qu’une vague de cynisme répugnant cherche à couvrir la dictature imposée par le gouvernement nord-américain à travers l’élection. En plus de cela, ce dernier développe une offensive sur le plan militaire dans le but de maintenir l’hégémonie politique et belliciste dans la région. D’où sa recherche de nouveaux alliés stratégiques, raison pour laquelle il génère, par l’intimidation militaire, la déstabilisation et la perturbation de la paix régionale et mondiale. Et ce, avec l’aide de leurs alliés appartenant aux oligarchies internes qui se montrent complices, remettant leur souveraineté et ouvrant des espaces aux actions de l’empire.

Nous considérons que cette offensive s’exprime notamment à travers deux faits importants ayant lieu sur le continent cette année : le Coup d’État au Honduras et l’installation de bases militaires nord-américaines en Colombie et au Panama, ainsi que le renforcement de celles qui existent déjà dans notre région. Le coup d’État du Honduras n’est qu’une démonstration de langue de bois de l’empire, de sa manière d’intimider le reste des gouvernements de la région, en en faisant un laboratoire d’essai cherchant à créer un antécédent pouvant être appliqué en tant que nouveau modèle de coup d’État, permettant à la droite toutes les conjurations pour freiner les processus de transformation et d’indépendance.

Nous dénonçons l’accord militaire entre le gouvernement de la Colombie et les États-Unis d’Amérique, qui renforce la stratégie des États-Unis sur le plan militaire, dont le contenu s’exprime dans le fameux livre blanc, lequel confirme que la mise en oeuvre de l’accord permettrait de garantir une projection du pouvoir militaire continental et intercontinental, le renforcement de la capacité de transport et de mobilité aérienne, pour améliorer leur capacité d’action et créer les conditions nécessaires à l’accès aux sources d’énergie. Il permettrait également de consolider l’alliance politique avec l’oligarchie de la région pour le contrôle du territoire de la Colombie et sa projection aux plans andin et sud américain.

Cet échafaudage de consolidation de l’architecture militaire représente une sérieuse menace pour la paix dans la région. L’installation de bases militaires nord-américaines dans la région, et leur interaction avec les autres bases disséminées dans le monde entier, s’inscrivent non seulement dans le cadre militaire, mais également dans le cadre de la mise en place d’une politique intégrale de domination et d’expansion de la part des États-Unis. Elles deviennent ainsi des points stratégiques pour dominer tous les pays d’Amérique centrale, du Sud et du monde entier.

Le traité d’implantation de bases militaires en Colombie a comme antécédent le Plan Colombie, qui constituait déjà une preuve de l’ingérence des Etats-Unis dans les affaires de ce pays frère et de la région, sous prétexte de la lutte contre le trafic de drogue et contre le terrorisme. Or, il est démontré que le trafic de drogues a augmenté en Colombie. La justification de ce traité s’annule donc d’elle-même, puisque depuis la mise en oeuvre du Plan Colombie, les résultats obtenus ne sauraient justifier un nouveau traité avec les États-Unis.

En matière de trafic de drogue, on peut affirmer aujourd’hui que la stratégie mondiale des États-Unis est un échec cuisant. Ses résultats se résument à une accumulation accélérée de capital d’origine illicite, une hausse de la consommation et une exacerbation de la criminalité. Et les victimes en sont les peuples d’Amérique latine, en particulier le peuple colombien. Cette stratégie doit dont être revue et corrigée, et suivre une logique considérant la consommation de drogues comme un problème de santé publique. En Colombie, le trafic de drogue a pris la forme du paramilitarisme et est devenu un projet politique dont les responsables doivent être jugés pour que la vérité soit faite, que la justice s’impose enfin et que cesse la terreur contre la population civile.

Nous déclarons que nous, peuples du monde, ne sommes pas disposés à céder ces espaces conquis après tant d’années de lutte et de résistance, et nous nous engageons à reconquérir tout ce qui nous a été arraché. C’est pourquoi nous devons défendre les processus de changement et les révolutions en cours, car ce sont des décisions souveraines des peuples.

ACCORDS

1. MOBILISATION ET REJET DES BASES MILITAIRES NORDAMÉRICAINES

1.1. Journée mondiale de protestation contre les bases militaires nord américaines du 12 au 17 décembre 2009. Les différents partis de gauche et les mouvements sociaux promouvront au sein de leurs pays respectifs des forums, concerts, marches et toute autre activité créative dans le cadre de cette journée.

1.2. Formation d’un front mondial de mobilisation pour la dénonciation politique des bases militaires nord-américaines. Ce groupe sera composé de dirigeants sociaux et d’artistes, entre autres, qui parcourront divers pays, dans le but de le faire connaître à travers des forums, des micros, des conférences de presse et surtout des rencontres avec les peuples respectifs.

1.3. Organisation de mouvements d’étudiants, de jeunes, de travailleurs et de femmes, en vue de dresser un agenda de travail en commun pour la vigilance et la dénonciation contre les bases militaires dans le monde.

1.4. Organisation d’un forum juridique mondial de contestation des bases militaires nord-américaines. Ce forum est conçu comme un espace destiné à dénoncer leur illégalité, la violation de la souveraineté des peuples et de leur autodétermination qu’elles représentent, et l’imposition d’un ordre mondial hégémonique impérialiste.

1.5. Organisation d’un procès mondial contre le paramilitarisme colombien et réunion de témoignages et de preuves auprès de la justice internationale.

1.6. Promotion d’un procès international contre George W. Bush, pour crimes contre l’humanité, étant le principal responsable du génocide des peuples d’Irak et d’Afghanistan.

1.7. Lancement d’une campagne pour la création de clauses constitutionnelles et légales dans tous nos pays contre l’implantation de bases militaires et d’armes nucléaires et de destruction massive.

1.8. Promotion, auprès des différentes organisations et mouvements sociaux des pays représentés en cette Réunion, d’une solution politique au conflit colombien.

1.9. Organisation de la solidarité envers le peuple colombien face à l’agression impériale que représentent les bases nord-américaines sur son territoire.

2. CONSOLIDATION ET MISE EN OEUVRE D’UNE PLATEFORME D’ACTION COMMUNE DES PARTIS DE GAUCHE DU MONDE

2.1. Constitution d’un espace destiné à articuler des partis et organisations de gauche et progressistes, à coordonner les politiques contre l’agression des peuples, le rejet des agressions contre les gouvernements légitimement constitués, l’installation de bases militaires, la violation de la souveraineté des États et la xénophobie, la lutte pour défendre les droits des immigrants, la paix, l’environnement et les mouvements de paysans, de travailleurs, d’indigènes et d’afro descendants.

2.2. Création d’un Secrétariat exécutif temporaire (SET) devant coordonner un agenda de travail commun, formuler des politiques et assurer le suivi des accords passés lors de la présente Rencontre internationale. Le SET sera chargé de s’informer sur des situations importantes survenant dans le monde et définir des actions spécifiques : déclarations, condamnations, mobilisations, envois d’observateurs, et autres qu’il jugera nécessaires.

2.3. Élaboration d’un agenda de débat idéologique permanent sur les aspects fondamentaux du processus de construction du socialisme.

2.4. Élaboration d’agendas de travail communs articulant l’Amérique latine, l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Océanie.

2.5. Organisation de la solidarité mondiale des peuples avec la révolution bolivarienne et le président Hugo Chávez, face aux attaques permanentes de l’empire.

2.6. Commémoration des 100 ans de la proposition de Clara Zetkin, de consacrer le 8 mars Journée internationale de la femme; les partis s’engagent en ce sens à célébrer cette journée dans la mesure de leurs possibilités.

2.7. Convocation, pour le mois d’avril 2010, d’une réunion à Caracas dans le cadre des 200 ans du début des indépendances latino-américaines et caribéennes.

3. ORGANISATION D’UN MOUVEMENT MONDIAL DE MILITANTS POUR LA CULTURE DE LA PAIX

3.1. Promotion de la création de bases pour la paix, par les militants pour la paix devant coordonner des actions et dénonciations de l’interventionnisme et la guerre initiée par l’impérialisme, grâce à des activités telles que : des forums, des activités culturelles et des débats prônant la conduite éthique de la non-violence, la pleine participation à la vie sociale, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la reconnaissance des identités culturelles des peuples et le renforcement des mécanismes d’intégration. Un tel espace cherchera à conscientiser tous les citoyens pour le rejet de toutes les formes de domination, d’intervention interne ou externe et pour le renforcement de la culture de la paix. Lutter pour un monde sans armes nucléaires, sans armes de destruction massive, sans bases militaires, sans intromission étrangère, sans blocus économiques, parce que les peuples ont besoin de la paix et ont le droit de se développer. Promouvoir le continent américain comme un territoire de paix, pour la construction d’un monde libre et souverain.

3.2. Mise en place du Parlement pour la Paix, espace politique d’échange d’efforts communs entre les parlementaires progressistes et de gauche du monde, pour connaître les aspects historiques, économiques, juridiques, politiques, environnementaux, en défense de la paix. Février 2010 est suggéré comme première date de réunion.

4. ARTILLERIE DE LA COMMUNICATION INTERNATIONALE POUR L’ÉMANCIPATION DE LA CONSCIENCE RÉVOLUTIONNAIRE

4.1. Discussion d’une politique publique de communication au plan interrégional, permettant d’affiner la bataille médiatique et de transmettre aux peuples les valeurs propres au socialisme.

4.2. Création et consolidation de médias alternatifs et communautaires, afin de rompre l’enclos médiatique, fournir une instance de coordination internationale des médias alternatifs de gauche et générer des liens d’échanges d’informations d’un pays à l’autre; Telesur et Radiosur, entre autres, peuvent s’ériger en fer de lance de cette action.

4.3. Créer un site Internet des partis et des mouvements progressistes du monde comme moyen d’échange permanent et de développement du concept de communication émancipatrice et alternative.

4.4. Promotion d’un mouvement d’artistes, de créateurs et de cinéastes pour le développement de festivals de micros, courts et longs métrages rendant compte de l’avancée et de la lutte des peuples en révolution.

4.5. Tenue d’une rencontre ou d’un forum international de médias alternatifs de gauche.

5. MOBILISATION DE TOUTES LES ORGANISATIONS POPULAIRES AUTOUR DU SOUTIEN SANS FAILLE AU PEUPLE DU HONDURAS

5.1. Promotion de la tenue d’un procès international contre les putschistes du Honduras auprès du Tribunal pénal international, pour les abus et les crimes perpétrés.

5.2. Non-reconnaissance du processus électoral illégal qu’on prétend instaurer au Honduras.

5.3. Veille mondiale le jour des élections au Honduras, par lesquelles on prétend légitimer le coup d’État, qui sera coordonnée par le comité permanent devant naitre de la présente Rencontre.

5.4. Actions coordonnées des partis de gauche à l’échelle mondiale, afin de freiner les prétentions de l’Empire de considérer le coup d’État au Honduras comme une stratégie contre les processus et les gouvernements progressistes d’Amérique Latine et des Caraïbes.

5.5. Accompagnement du peuple du Honduras grâce à un mouvement de solidarité mondiale, pour la résistance populaire et la recherche de voies démocratiques et participatives, instaurées par des gouvernements progressistes en faveur du bien commun et de la justice sociale.

5.6. Actions visant à dénoncer, auprès des organismes multilatéraux, dans le cadre du Droit international, l’enlèvement dont a été victime le présidentlégitime du Honduras, M José Manuel Zelaya, aux seules fins de faciliter la rupture de l’ordre constitutionnel dans ce pays. Il importe que soit établie la responsabilité de ceux qui sont directement intervenus dans ce crime, et même de ceux qui ont permis que l’avion transportant le président puisse entrer en territoire costaricain et en sortir, sans que les criminels ne soient inquiétés.

6. SOLIDARITÉ AVEC LES PEUPLES DU MONDE

6.1. Les partis de gauche réunis en cette Rencontre internationale de Caracas se prononcent pour la libération immédiate des cinq héros cubains injustement incarcérés aux États-Unis, car ce sont d’authentiques hérauts de la lutte antiterroriste qui n’ont causé aucun dommage à la sécurité nationale étasunienne. Leur travail visait simplement à éviter les actes terroristes que trame la contre-révolution à l’encontre de Cuba. Les cinq héros ont été soumis à un procès judiciaire tronqué, condamné par la majorité de l’humanité, puis stigmatisés par une conjuration du silence des grands médias. Vu l’impossibilité que justice soit faite par la voie judiciaire, nous en appelons à toutes les forces politiques de gauche, dans le monde entier, à ce qu’elles intensifient leurs actions pour une libération immédiate. Nous exigeons du président Obama qu’il fasse usage de son pouvoir exécutif et libère ces cinq héros de l’humanité.

6.2. La Rencontre internationale de partis de gauche se prononce résolument pour la fin immédiate et inconditionnelle du blocus criminel étasunien qui a causé tant de mal et de souffrances au peuple cubain ces cinquante dernières années. Le blocus doit cesser, pour ainsi respecter la volonté des 187 pays du monde qui ont récemment exprimé, à l’Assemblée générale des Nations unies, leur rejet absolu de cet acte génocide.

6.3. Accompagnement du peuple haïtien dans sa lutte pour le retour du président Aristide dans son pays.

6.4. Il est proposé d’examiner la possibilité que le droit de résidence au Venezuela soit concédé à Jean-Bertrand Aristide, qui a été enlevé et démis de son poste de président d’Haïti par l’impérialisme nord américain.

6.5. Nous manifestons la nécessité de déclarer une alerte permanente afin d’éviter toute rupture de l’ordre constitutionnel qui ferait régresser le processus de changement démocratique en cours au Paraguay.

6.6. Nous dénonçons l’avancée néolibérale privatrisatrice au Mexique, notamment avec l’entreprise d’énergie électrique, société d’État, patrimoine du peuple, qui prétend aujourd’hui, par un licenciement massif de 4 500 travailleurs, mettre à bas le pouvoir syndical de l’organisation «Luz y fuerza», dans le cadre d’une nouvelle offensive de l’empire en Amérique centrale et du Nord.

6.7. Nous déclarons notre solidarité avec les peuples du monde qui ont souffert et soufrent encore les agressions de l’empire, et en particulier : le blocus génocide de 50 ans contre le peuple cubain et l’enlèvement de ses cinq héros; les menaces contre le peuple paraguayen; le massacre du peuple palestinien; l’occupation illégale d’une partie du territoire de la République sahraoui, et l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, étendue désormais au Pakistan; les sanctions illégales imposées au Zimbabwe et les menaces constantes à l’encontre de l’Iran, entre autres.

Caracas, le 21 novembre 2009

DÉCLARATION DE SOLIDARITÉ ENVERS LE PEUPLE DE CUBA
Les partis de gauche réunis à la Rencontre internationale de Caracas se prononcent pour la libération immédiate des cinq héros cubains, injustement enfermés dans les prisons étasuniennes. Il s’agit d’authentiques hérauts de la lutte antiterroriste qui n’ont causé aucun dommage à la sécurité nationale étasunienne. Leur travail visait simplement à éviter les actes terroristes que trame la contre-révolution à l’encontre de Cuba. Les cinq héros ont été soumis à un procès judiciaire tronqué, condamné par la majorité de l’humanité, puis stigmatisés par une conjuration du silence des grands médias.

Vu l’impossibilité que justice soit faite par la voie judiciaire, nous en appelons à toutes les forces politiques de gauche, dans le monde entier, à ce qu’elles intensifient leurs actions pour une libération immédiate. Nous exigeons du président Obama qu’il fasse usage de son pouvoir exécutif et libère ces cinq héros de l’humanité.

La Rencontre internationale de partis de gauche se prononce résolument pour la fin immédiate et inconditionnelle du blocus criminel étasunien qui a causé tant de mal et de souffrances au peuple cubain ces cinquante dernières années. Le blocus doit cesser, pour ainsi respecter la volonté des 187 pays du monde qui ont récemment exprimé, à l’Assemblée générale des Nations unies, leur rejet absolu de cet acte génocide.

À Caracas, le 21 novembre 2009

DÉCLARATION SPÉCIALE SUR LE COUP D’ÉTAT AU HONDURAS

Nous, partis de gauche d’Amérique latine, d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Océanie, réunis en cette Rencontre internationale de partis de gauche, rejetons le coup d’État perpétré contre le gouvernement constitutionnel du pouvoir citoyen du président du Honduras, Manuel Zelaya Rosales.

Reconnaissant la situation de répression, de persécution et d’assassinats contre le peuple hondurien, ainsi que le harcèlement militaire permanent qui assiège le président Manuel Zelaya Rosales et qui marque la rupture de l’État de droit en la République soeur du Honduras;

Nous exprimons notre soutien aux actions du front national de résistance du Honduras dans sa lutte pour la restitution de la démocratie. Nous revendiquons et appuyons le droit souverain du peuple hondurien de convoquer une Assemblée nationale constituante devant mettre en place la démocratie directe et assurer la plus large participation politique du peuple dans les affaires publiques.

Nous dénonçons l’intervention des États-Unis et de leurs complices de la droite réactionnaire nationale et internationale, ainsi que leur implication dans un coup d’État qui vient entraver la construction de la démocratie au Honduras et dans le monde.

Nous condamnons et répudions la violation permanente des droits humains, politiques et sociaux, ainsi que la violation de la liberté d’expression, encouragée et menée par les pouvoirs de fait, par la Cour suprême du Justice, par le Congrès national de la République et par le ministère de la Défense et la Sécurité depuis le 28 juin 2009.

Nous réitérons notre exigence auprès des gouvernements et des organismes internationaux, de ne pas reconnaître la légalité des élections générales prévues pour le 29 novembre 2009 au Honduras. Celles-ci ne présentent en effet pas les garanties constitutionnelles et politiques de légalité nécessaires pour un processus électoral juste, transparent et fiable, sans observateurs, et sans la crédibilité nécessaire des résultats. Ce processus électoral a déjà été répudié par la majorité des gouvernements, des organismes internationaux et de l’opinion publique internationale.

Nous entendons proposer et encourager la tenue d’un procès international contre les putschistes et leurs complices auprès du Tribunal pénal international, pour les actions illégales, abus et crimes perpétrés; mettre en oeuvre des actions visant à dénoncer, auprès des organismes correspondants et dans le cadre du Droit international, la violation des droits et l’enlèvement dont a été victime le président légitime du Honduras, Manuel Zelaya Rosales. Nous estimons qu’il importe d’établir la responsabilité des acteurs ayant participé directement et en interne à la commission de ce crime.

De même, nous exhortons les organismes nationaux et internationaux de défense des droits humains à soutenir ces mesures et maintenir la campagne de dénonciation et de vigilance, grâce à des observateurs permanents, face aux violations répétées et incessantes des droits humains, et notamment la persécution et le licenciement politique des membres et sympathisants de la résistance et des partisans du président Manuel Zelaya.

Nous répudions et condamnons les attaques dont ont été les cibles les représentations diplomatiques de la République fédérative du Brésil et de la République Argentine, ainsi que les ambassades des pays membres de l’Alliance bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique (ALBA). Et nous nous solidarisons tout spécialement avec l’attitude ferme et héroïque du personnel de ces missions diplomatiques, victimes du harcèlement et de l’hostilité des putschistes.

Nous convenons d’établir des coordinations entre partis de gauche du monde entier, afin de hâter la destitution du gouvernement de fait et le retour du président constitutionnel, ainsi que le droit du peuple hondurien à créer installer une assemblée nationale constituante qui permette d’approfondir la démocratie directe.

Nous exhortons les gouvernements, les organismes internationaux et les entreprises à maintenir et intensifier les sanctions économiques et commerciales contre les acteurs complices ou alliés du coup d’État, ainsi qu’à garder une attitude vigilante face aux contacts identifiés comme putschistes et fonctionnaires du gouvernement de fait. Et à prendre également les mesures adéquates de contrôle migratoire pour empêcher le déplacement de personnes d’un pays à l’autre pour y exercer le droit de vote et ainsi altérer les résultats électoraux grâce au processus dit de «transfert de votes».

Nous convenons de ne pas reconnaître les observateurs internationaux et nationaux des élections à venir, confabulés pour donner légitimité à un processus électoral dépourvu de caractère légal et de légitimité. Nous leur exigeons de ne pas observer un processus nul et non-avenu et de veiller plutôt à la restitution de l’État de droit démocratique et du gouvernement constitutionnel du pouvoir citoyen du président du Honduras, M Manuel Zelaya Rosales.

À Caracas, le 21 novembre 2009

DÉCISION SPÉCIALE

La Rencontre internationale de partis de gauche, tenue à Caracas les 19, 20 et 21 novembre 2009, après avoir reçu la proposition du Commandant Hugo Chávez Frías de convoquer la Ve Internationale socialiste en tant instance des partis et courants de socialistes et mouvements sociaux du monde entier, où nous pourrons harmoniser une stratégie commune de lutte anti-impérialiste, dépasser le capitaliser pour le socialisme et l’intégration économique solidaire d’un nouveau genre, décide de valoriser ladite proposition au vu de sa dimension historique qui propose un nouvel esprit internationaliste. Aux fins de concrétiser cette proposition à court terme, il est décidé de créer un GROUPE DE TRAVAIL composé par les partis et courants socialistes, ainsi que les mouvements sociaux qui souscriront à cette initiative, dans le but de préparer un agenda définissant les objectifs, contenus et mécanismes d’une telle instance mondiale révolutionnaire.

En ce sens, convocation est lancée pour une première réunion constitutive pour le mois d’avril 2010 en cette ville de Caracas. De même, les partis et courants socialistes et les mouvements sociaux ne s’étant pas encore exprimé s’engagent à présenter la proposition à leurs instances dirigeantes légitimes.

À Caracas, le 21 novembre 2009

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