The Gambia: President Yahya Jammeh promulgates law opening prison gates to journalists

Reporters Without Borders has voiced "outrage" at the treatment reserved for the press in Gambia, where President Yahya Jammeh promulgated at least one press law on 28 December without the Gambia Press Union (GPU) - the journalists' union - ever being able to get a copy. "Gambia sinks deeper into darkness and the international community pretends not to see," the press freedom organization said. "Gambia's journalists have learned through the press that, despite the appeals of African journalists and international organizations, the president surreptitiously promulgated a draconian press law without the government seeing the need to tell them for two months."

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From: Reporters sans frontières (RSF), [email protected]

La version française suit. The French version follows.

PRESS FREEDOM / LIBERTE DE LA PRESSE
23 February 2005 / 23 février 2005

THE GAMBIA
President Yahya Jammeh promulgates law opening prison gates to journalists

Reporters Without Borders voiced "outrage" today at the treatment reserved
for the press in Gambia, where President Yahya Jammeh promulgated at least
one press law on 28 December without the Gambia Press Union (GPU) - the
journalists' union - ever being able to get a copy.

"Gambia sinks deeper into darkness and the international community pretends
not to see," the press freedom organization said. "Gambia's journalists have
learned through the press that, despite the appeals of African journalists
and international organizations, the president surreptitiously promulgated a
draconian press law without the government seeing the need to tell them for
two months."

Reporters Without Borders said it was outraged by both the government's
methods and the law's content. "This is a serious reverse for press freedom
in western Africa and an additional humiliation by President Jammeh for
Gambia's journalists after the blow they received in the form of newspaper
editor Deyda Hydara's murder in December."

The organization added: "It is high time that the African Union, the
Economic Community of West African States (ECOWAS), the Commonwealth and
democratic countries with good relations with Gambia should convince
President Jammeh that this spiralling repression is alarming and dangerous.
The international community must help Gambian journalists to preserve their
freedom instead of ignoring them."

The Daily Observer said yesterday that, in an undistributed issue of the
official Gambia Gazette dated 30 December, the president's office
promulgated a criminal code amendment that was passed by the national
assembly on 14 December. The amendment, which changes the press code,
stipulates that publishing deliberately defamatory comments or publishing
inaccurate news - deliberately or not - is punishable by a prison sentence
of six months or more. Seditious comments are punishable by six months in
prison for the first conviction and three years for subsequent convictions.
According to the Gambia Gazette, Jammeh signed this into law on 28 December.

The other bill passed by the national assembly on 14 December, the Newspaper
Amendment Act 2004, appears not to have been promulgated. Heavily criticized
by the opposition during the parliamentary debate, it would rescind all
existing news media licences, increase the cost of a new licence for
newspaper owners from 100,000 dalasis (2,571 euros) to 500,000 dalasis
(12,855 euros), and make them register their homes as security for
non-payment.

GPU president Demba Jawo told Reporters Without Borders the government did
not give him a copy of the new law despite his repeated requests. "There
aren't many people in the government willing to give me information on this
subject," he said. He added that the journalists' union intended to
challenge the law's constitutionality as soon as it got all the details.

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GAMBIE Le président Yahya Jammeh promulgue une loi ouvrant les portes des
prisons aux journalistes

Reporters sans frontières s'est dite "scandalisée" par le sort réservé à la
presse en Gambie, le président Yahya Jammeh ayant promulgué au moins une loi
sur la presse le 28 décembre 2004 sans que la Gambia Press Union (GPU,
syndicat des journalistes) parvienne, à ce jour, à en obtenir une copie.

"La Gambie s'enfonce dans l'obscurité et la communauté internationale feint
de ne rien voir, a déclaré Reporters sans frontières. Aujourd'hui, les
journalistes gambiens apprennent par la presse que, en catimini, en dépit
des appels des journalistes africains et d'organisations internationales, le
Président a promulgué une loi extrêmement répressive régissant leur métier.
Pendant près de deux mois, le gouvernement n'a pas cru bon de les en
informer. Nous sommes scandalisés par la méthode employée par le
gouvernement gambien, mais aussi par le contenu de cette loi. Il s'agit d'un
grave recul de la liberté de la presse en Afrique de l'Ouest et d'une
humiliation supplémentaire infligée par le président Yahya Jammeh aux
journalistes de son pays, déjà durement frappés par l'assassinat de Deyda
Hydara", a ajouté l'organisation.

"Il est grand temps que l'Union africaine (UA), la Communauté économique des
Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Commonwealth et les Etats
démocratiques entretenant de bonnes relations avec la Gambie convainquent le
président Jammeh que la spirale de la répression est inquiétante et
dangereuse. La communauté internationale doit aider les journalistes
gambiens à préserver leur liberté, au lieu de les ignorer", a conclu
l'organisation.

Selon le numéro 35 daté du 30 décembre de la Gambia Gazette, le journal
officiel de Banjul cité par le quotidien Daily Observer du 22 février 2005,
la présidence a officiellement promulgué l'amendement au code pénal voté le
14 décembre par l'Assemblée nationale. Cet amendement modifiant le code de
la presse stipule que la publication de propos volontairement diffamatoires
et la publication de fausses nouvelles, volontaire ou non, sont passibles
d'une peine de prison supérieure ou égale à six mois. Les propos séditieux
seraient, eux, passibles d'une peine d'emprisonnement de six mois pour la
première condamnation et trois ans pour toute récidive. Toujours selon la
Gambia Gazette, le président Yahya Jammeh a donné son assentiment à cette
loi le 28 décembre 2004.

L'autre disposition législative adoptée le 14 décembre par l'Assemblée
nationale n'aurait pas été promulguée. Le "Newspaper Amendment Act 2004",
très critiqué par l'opposition lors du débat au Parlement, annulait
l'enregistrement de tous les médias du pays. Il était prévu que les
propriétaires de journaux devaient payer une licence cinq fois plus élevée,
passant de 100 000 dalasis (environ 2 571 euros) à 500 000 dalasis (environ
12 855 euros), mettant en gage leur domicile en cas de non-paiement.

Interrogé par Reporters sans frontières, le président de la GPU, Demba Jawo,
a expliqué que le gouvernement ne lui avait pas transmis de copie de la
nouvelle loi, malgré ses demandes répétées. "Il n'y pas grand monde au
gouvernement qui accepte de me transmettre des informations sur le sujet,
a-t-il déploré. Et cela depuis le 28 décembre, imaginez un peu !" Il a
ajouté que le syndicat des journalistes entend porter l'affaire en justice,
dès qu'il disposera des éléments suffisants lui permettant de contester la
constitutionnalité de la loi.

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Leonard VINCENT
Bureau Afrique / Africa desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
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