Négociations sur les Ape : la date-butoir du 31 décembre annulée
La réunion du Comité ministériel de suivi des négociations sur les Accords de partenariat économique (Ape), tenue le vendredi 5 octobre à Abidjan, a abouti à la décision prise par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) de ne pas les signer à la date butoir du 31 décembre 2007. A trois mois de l’échéance finale, ces discussions entamées depuis 2002 connaissent ainsi un coup de frein.
Les positions ne sont pas uniformes au niveau de la Cedeao, avec des pays «prêts à y aller» comme la Côte d’Ivoire, et d’autres que l’Union européenne cherche à engager dans une démarche individuelle comme le Nigeria, mais le camp du refus semble l’emporter. Au point qu’au niveau de l’Union européenne, le Directeur général de la Commission au commerce, David O'Sullivan, a soutenu qu’il n’était pas possible de «conclure les Ape avec les six régions du groupe des pays ACP avant le 31 décembre» (www.afriquenligne.fr/actualites/international/ l'union-europeenne-renonce-aux-ape).
Au niveau de la société civile africaine, la nouvelle a été accueillie avec satisfaction. Mais pour un responsable de la campagne anti-Ape au niveau du Collectif national des Ong africaines pour le développement (Congad) du Sénégal, M. Mignane Diouf, qui s’exprimait sur une radio sénégalaise le 11 octobre, il importe de rester «vigilant». Car la position de la Cedeao n’est pas la même au niveau de tous les pays Acp, voire de toutes les organisations régionales.
La Cedeao, par la voix de son président de Commission, M. Ibn Chambas, s’est opposée à la signature des accords en décembre 2007, en raison du fait que, entre autres, ils risquent de fragiliser le processus d’intégration régional. D’autres raisons économiques et sociales ont été avancées par les organisations de la société civile et les Etats, en vue de s’opposer à ces accords dont les impacts multiples constituent des menaces pour la stabilité et le développement des économies africaines. Celles-ci risquent de se retrouver dans une situation de dépendance et de vassalité par rapport aux leurs «partenaires» de l’Union européenne.
Le dossier que vous propose Pambazuka News, dans cette édition, porte sur les impacts des Ape. Pour appuyer la mobilisation de la société civile africaine contre ces accords, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest et Oxfam ont eu à mobiliser des journalistes africains pour les former, afin de mieux informer et sensibiliser les opinions publiques sur les négociations qui se menaient en leur nom, et souvent dans une totale opacité.
Des formations ont été organisées dans ce cadre pour les journalistes. Appuyés et documentés par des spécialistes des Ape, ils ont mené des enquêtes et des reportages pour aider à faire mesurer au public les impacts pouvant découler d’une signature des Ape. Les textes proposés sont des illustrations extraites de leurs articles.
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