Quête pour de nouvelles fondations pour la solidarité africaine au 21ème siècle
Il est temps de passer à une nouvelle ère, celle de la réalisation et de la démocratie afin d’éviter des soulèvements et des révolutions et de garantir la sécurité humaine en réinventant le panafricanisme pour le 21ème siècle. L’éradication de la pauvreté et la démocratisation constitutionnelle doivent être la nouvelle boussole pour le panafricanisme et les nouvelles frontières du progrès.
L’Organisation de l’unité africaine (Oua), devenue l’Union africaine (Ua), célèbre son cinquantenaire le 25 mai 2013 à Addis Ababa. Les célébrations du jubilé d’or d’une telle organisation est un évènement spécial. Pour les Africains et les amis de l’Afrique, elles ont une importance publique particulière. Elles offrent une occasion de célébrer. Mais surtout, elles offrent une occasion unique d’introspection critique et de réflexions collectives sur le chemin parcouru par l’Afrique au cours des derniers cinquante ans qui ont sérieusement affectés la vie de millions d’Africains pour le meilleur ou pour le pire. Il est crucial de saisir l’occasion pour avoir une vision claire pour l’Afrique, pour élaborer ensemble une mission clairement partagée, pour mener à bien une telle vision et pour mobiliser les ressources et les engagements nécessaires. Il est bon que le nouveau leadership de la Commission de l’Ua, mené par Dr Dlamini Zuma, présente un nouveau plan stratégique à l’UA pour les prochains cinquante ans. (1)
Tout en se fondant sur le bon héritage panafricain de l’Oua, l’Ua doit recentrer son attention sur de nouvelles fondations du panafricanisme. Mais quels sont les bons et mauvais legs de l’Oua/Ua ? Comment l’Ua doit-elle se concentrer sur les bons legs et se débarrasser des mauvais ?
Cet article est divisé en cinq parties et explique les cinq dernières décennies de l’Oua/Ua dans quatre domaines :
- premièrement, l’ère de la solidarité panafricaine qui s’est surtout mobilisée pour la lutte anticoloniale et contre l’Apartheid en Afrique.
- Deuxièmement, l’ère de la confusion et de la division au cours de laquelle la Guerre froide a introduit la lutte idéologique entre les supporters de l’Occident et ceux de l’Est, époque des mobilisations politiques et non démocratiques, des conspirations, de la gouvernance dictatoriale, des changements de régimes sanglants par des coups d’Etat, des révolutions et des guerres civiles.
- Et troisièmement, avec la fin de la Guerre froide, l’ère d’un programme interventionniste et intégrationniste, nécessitant la transformation de l’Oua en Ua. Depuis les soulèvements de 2011 en Afrique du Nord, l’Afrique est maintenant dans l’ère des soulèvements populaires et des progrès démocratiques . (2) Il est vrai que le sujet de l’Oua est trop riche et vaste pour être traité dans un article et donc, l’article va inévitablement se concentrer sur les cinq décennies, avec des détails qui vont être omis, ainsi que le contexte particulier de certains évènements.
L’auteur suggère qu’il est temps de passer à une nouvelle cinquième ère, celle de la réalisation et de la démocratie afin d’éviter des soulèvements et des révolutions et de garantir la sécurité humaine en réinventant le panafricanisme pour le 21ème siècle. En mettant l’accent sur la redéfinition de la solidarité panafricaine, l’auteur explique pourquoi l’éradication de la pauvreté et la démocratisation constitutionnelle doivent être la nouvelle boussole pour le panafricanisme et les nouvelles frontières du progrès. L’ère de la réalisation et de la démocratie devrait être basée sur le respect strict de l’Acte Constitutif de l’Uq , (3) et un changement de mission, qui de l’établissement de normes devient la réalisation de ces normes et la mise en oeuvre des différents instruments légaux et la révision des institutions de l’Ua existantes pour en faire des institutions effectives et fonctionnelles. A cet égard, les soulèvements en Afrique du Nord pourraient être la marque de changement pour cette ère de la réalisation et de la démocratie. Ces évènements ont contraint beaucoup de monde, en particulier les fonctionnaires de l’Ua, les dirigeants des Etats africains et les intellectuels, à considérer à débattre des questions légales, normatives et institutionnelles relatives à la gouvernance constitutionnelle de l’Afrique. (4)
Dans plus d’une douzaine de pays, y compris le Soudan, l’Ouganda, le Malawi, le Mozambique, le Burkina Faso et le Lesotho, les protestations ont surgi et se sont terminées en queue de poissons en raison d’interventions gouvernementales qui n’ont abordé les problèmes et les causes que superficiellement et partiellement. Il s’en suit qu’aujourd’hui l’Afrique montre de véritables progrès démocratiques depuis qu’en 2002, l’Union africaine a été fondée. Avec trois dictateurs destitués par les soulèvements en Afrique du Nord et de nouveaux dirigeants élus démocratiquement depuis 2010, le visage démocratique de l’Afrique s’est clairement accentué. Au cours de chaque décennie le nombre de dirigeants démocratiquement élus a crû de plus en plus vite. Bien qu’il y ait toujours des dictateurs, quoique moins nombreux, des dictateurs et d’autres dirigeants au mandat contesté ou à la légitimité diminuée en raison d’élections entachées de violence, de tout évidence l’Afrique a fait l’expérience de ce que l’auteur désigne sous le terme de "progression démocratique générationnelle". (5) Après cinq décennies, la composition du leadership au sommet de l’UA en mai 2013 sera certainement significativement plus démocratique en comparaison avec les années précédentes.
L’ERE DE LA SOLIDARITE PANAFRICAINE : LA LUTTE ANTI-COLONIALE ET CONTRE L’APARTHEID
Le panafricanisme a commencé avec la lutte contre l’esclavage de la diaspora africaine et la quête des racines et de l’identité. (6) Des intellectuels noirs engagés, des diplomates et des militants ont établi la Pan African Conference (Pac) en 1900. (7) C’était le premier forum noir et anticolonial basé en Occident. (8) Pendant la deuxième Guerre Mondiale, le Pac s’est opposé à l’invasion de l’Ethiopie par le gouvernement fasciste italien. (9) En 1945, une réunion du Pac à Manchester, organisée par Dr Peter Milliard de Guyane, à la différence de précédentes réunions, a rassemblé de nombreux délégués du continent africain qui, par la suite, sont devenus des chefs de mouvement de libération et des chefs d’Etats des pays nouvellement indépendants . (10)
Plus d’une décennie plus tard, en 1957, l’idée d’organiser une réunion des Etats africains indépendants (à l’époque, 8 seulement) a été discutée pour la première fois à Londres lorsque le Premier ministre de la République du Ghana, nouvellement indépendante, Kwame Nkrumah, a rendu visite, le 1er juillet 1957, à l’ambassadeur d’Ethiopie Ammanuel Abraham, en marge de la conférence ministérielle du Commonwealth. (11) M. Nkrumah considérait la tenue d’une telle réunion en octobre de la même année et prévoyait une déclaration sur les affaires africaines et globales. (12) Des idées similaires ont été aussi promues au même moment, mais indépendamment, par le Maroc et l’Ethiopie. (13)
Néanmoins, l’Ethiopie estimait que les arrangements et les objectifs d’une telle réunion devaient être plus qu’une formalité et plutôt une déclaration qui devrait conduire à l’établissement d’une organisation panafricaine. Dans cette optique, l’ambassadeur d’Ethiopie a souligné l’importance de consultations internes entre les différents Etats indépendants avant toute réunion ou déclaration. (14) En août 1958, les ambassadeurs d’Ethiopie, de Ghana, du Soudan, de Tunisie, du Maroc, d’Egypte, de Libye et du Libéria ont tenu des réunions consultatives pour préparer l’agenda et fixer la date de la conférence. Une année plus tard, le 15 avril 1958, après une série de consultations, en particulier entre les gouvernements éthiopien et ghanéen, l’Afrique a tenu sa première conférence des Etats indépendants, à Accra.
Bien qu’indépendants, les Etats participant à la conférence étaient divisés selon des lignes coloniales en terme de langue, de géographie et d’idéologie. Pendant que le groupe Brazzaville, francophone, comprenait douze Etats, le groupe de Casablanca comprenait 8 Etats anglophones et francophones ainsi que des pays d’Afrique du Nord. (15) Le groupe de Monrovia, comprenant 21 pays, était le plus grand et le plus progressiste en matière de prise de position panafricaine et d’engagement dans la lutte contre les puissances coloniales. L’Ethiopie, sans histoire coloniale, servait de foyer à tous ces divers groupes. A cet égard, l’empereur Haïlé Sélassié a attiré l’attention sur ces regroupements estimant qu’ils étaient de la graine de discorde et qu’ils devaient être dissous pour établir l’Oua :
"Les commentateurs de 1963 parlent, en discutant l’Afrique, des Etats de Monrovia, du groupe de Brazzaville, des puissances de Casablanca et de tant d’autres. Mettons un terme à ces expressions. Ce dont nous avons besoin est une seule organisation africaine dans toute l’Afrique, au travers de laquelle l’Afrique peut se faire entendre d’une seule voix, à l’intérieur de laquelle les problèmes africains peuvent être étudiés et résolus. Nous avons besoin d’une organisation qui facilite des solutions acceptables aux disputes entre Africains et qui promeut l’étude et l’adoption de mesures pour la défense commune et des programmes de coopération dans les domaines économiques et sociaux. Nous proposons de créer à cette conférence une institution unique à laquelle nous appartiendrons tous, basée sur des principes auxquels nous souscrivons tous, confiant qu’au sein de son conseil nos voix pèseront dans la balance, certain que les décisions seront dictées par des Africains et seulement par des Africains qui prendront en compte toutes les considérations vitales pour les Africains" (16)
Cinq ans plus tard, en mai 1963, l’Afrique a aussi initié et accueilli la Conférence des chefs d’Etat africains qui a conduit à la fondation de l’Oua. L’Oua a été établie à Addis Ababa par 32 Etats africains indépendants avec la ratification de la Charte de l’Oua . (17) Parlant du but de la conférence, l’empereur Haïlé Sélassié a succinctement souligné que "la tâche que nous avons entreprise, la création de l’Afrique n’attendra pas. Nous devons agir, afin de former et forger le futur et marquer les évènements de notre empreinte alors qu’ils passent dans l’Histoire". (18) Il a ajouté : "Nous sommes déterminés à créer une union d’Africains. Dans un sens très réel, notre continent reste incréé. Il attend toujours sa création et ses créateurs". (19) En raison de son héritage historique inspirant, l’Ethiopie était considérée comme un endroit neutre où naturellement les groupes fragmentés des Etats africains pourraient s’unir. (20) L’Oua, au travers de ses multiples comités de coordinations et les décisions bilatérales de ses Etats membres est devenu l’instrument et est finalement parvenu à réaliser l’indépendance de tous ses membres. (21)
LE PECHE ORIGINEL DE L’OUA
Une rhétorique hypocrite nie la logique qu’il y a à relier les politiques internes et externes de l’Etat. C’est ce qui a déterminé le mauvais départ de l’Oua. Une caractéristique de l’Oua, avec les mêmes dirigeants qui interprètent de façon particulièrement conservatrice le principe de non ingérence dans les affaires internes d’un pays tout en collaborant dans la lutte anticoloniale et anti-Apartheid. C’est par la suite devenu le péché originel de l’Oua, qui a paralysé son action pour les quatre décennies suivantes.
En effet, l’Oua n’a pas été basée sur des fondations solides, en particulier parce que les Etats africains indépendants étaient affligés de défauts de leur propre fabrication et par ceux qui étaient le fruit de forces coloniales et extérieures. "Si les fondations sont solides, le maçon compétent et les matériaux de bonne qualité, une maison solide peut être construite" . (22) Au cours de cette période de dirigeants à perpétuité, la plupart des pères fondateurs de l’OUA étaient progressistes à l’extérieur mais régressifs dans leur gouvernance domestique. Une rhétorique pertinente niait la logique de la relation entre les politiques internes et externes des Etats. En effet, à l’exception de rares dirigeants de la lutte pour l’indépendance, comme Nelson Mandela, la plupart des dirigeants de la libération et de la période qui a suivi l’indépendance sont devenus et restés des dictateurs. L’ancien secrétaire d’Etat américain, Henry Kissinger, notait :
"Les dirigeants desdits mouvements de libération, typiquement, ne sont pas des personnalités démocratiques. Ils se soutiennent au cours d’années d’exil et de prisons avec la vision de la transformation qu’ils apporteront lorsqu’ils auront pris le pouvoir. L’humilité est rarement l’une de leurs caractéristiques. Si tel avait été le cas, ils ne seraient pas révolutionnaires. Mettre en place un gouvernement qui peut se passer de dirigeant – l’essence même de la démocratie- les frappent comme étant une contradiction dans les termes. Les dirigeants de la lutte pour l’indépendance tendent à être des héros et les héros ne sont pas généralement des compagnons confortables". (23)
L’absence de concordance entre la gouvernance interne régressive et la solidarité panafricaine progressiste a permis à la confusion de s’installer chez la génération post-indépendance. Une ère ne se termine pas abruptement. Elle s’efface au cours du temps. Ainsi avec l’émergence d’un climat politique changé et l’échec de la démocratisation interne, l’ère panafricaine a fini par tuer, destituer ou voir la mort de ses pères fondateurs. Y compris l’empereur Haïlé Sélassié, Kwame Nkrumah, le roi Idris,Patrice Lumumba et Ahmed Ben Bella.
UNE ERE DE CONFUSION ET DE DIVISION : L’IDEOLOGIE DE LA GUERRE FROIDE
Avec des dirigeants comme Siad Barre, le colonel Houari Boumediene, le général Mobutu Sese Seko, le colonel Mouammar Kadhafi, le général Moussa Traoré, Ibrahim Babangida, le général Gafar Numeiry, le colonel Mengistu Haïlé Mariam, etc., c’était l’ère des colonels et des généraux. (24) L’Afrique est entrée dans une ère de violence après une brève période d’espoir, d’indépendance et de panafricanisme. Les groupes de Gauche des années ‘70’ et ‘ 80’ ont commencé à promouvoir des idéaux socialistes basés sur la classe sociale comme idéologie de l’Etat. Au nom de la construction de l’Etat et du socialisme, ils ont monté des coups d’Etat, fomenté des rébellions et installé des dictatures. Contaminés par l’idéologie staliniste, ils ont fait usage du pouvoir de l’Etat sans restriction. Confrontés à des groupes d’oppositions exigeant la liberté, la réponse était : "Du pain aujourd’hui, la liberté demain" et ont élaboré des structures raffinées d’une extrême violence contre ceux qui s’opposaient. Avec une intolérance totale à l’égard des opinions différentes ou l’opposition, un groupe devait annihiler l’autre afin d’établir un Etat et imposer sa propre volonté aux autres. Une violence de nature peu familière aux Africains a été introduite par une génération de cette ère, laquelle a, à son tour, été paralysée par la terreur.
Au cours de cette ère, la violation des droits humains était endémiques, la protection des minorités délibérément et effectivement abandonnée. L’autorité de la loi était ignorée de façon routinière et remplacée par l’impitoyable férule de dictateurs et de Constitutions inutiles. Les tentatives de démocratisation étaient impitoyablement écrasées par les nouveaux dirigeants des Etats africains indépendants. (25) Les dirigeants de cette époque ont, sans scrupules, volé les idéaux sincères des membres progressistes de la génération des années ’60 et ‘70’, en particulier ceux de groupes de Gauche, et ont abusé de la lutte à des fins personnelles. Les régimes de cette époque souffraient de deux péchés cardinaux : de la politique par une violence extrême peu familière aux Africains et un leadership à des fins propres. Le résultat de cette ère de confusion et de division a été la destruction, du sang et des larmes.
Déçus par ces résultats, le leadership de cette période a renoncé aux idéologies de la Guerre froide en deux décennies et a laissé l’Afrique dans le désarroi. La plupart des colonels et des généraux ont été destitués par des partis d’opposition, des groupes rebelles à tendance gauchiste, des coups d’Etat et des soulèvements. Dépourvue d’une cause commune, comme la lutte contre le colonialisme et l’Apartheid, assaillie par diverses compétitions régionales et conspirations politiques, l’Oua a perdu l’occasion de trouver une cause nouvelle à laquelle se rallier.
ERE D’INTERVENTION ET D’INTEGRATION : DE L’OUA A L’UA
Au début des années’90’, l’Afrique n’était plus un substitut pour les grandes puissances. Les guerres civiles dans la République démocratique du Congo (Rdc), au Libéria, en Sierra Leone, au Burundi, la République centrale africaine et la Guinée Bissau, le génocide au Rwanda, l’Etat failli en Somalie et le mouvement sécessionniste en Ethiopie et au Soudan sont devenus autant de défis réels pour le nouveau et l’ancien leadership africain, requérant une attention et une action urgentes. Les conflits africains sont devenus plus internes qu’internationaux avec des manifestations locales plutôt que des guerres civiles qui engloutissent et divisent tout un pays. Par conséquent, l’Afrique a trois fois plus de personnes déplacées que de réfugiés. Les crises humanitaires en Somalie (26) et au Darfour (27) ont été les pires, avec plus de 6 millions de morts et de personnes déplacées.
La fin de la Guerre froide a donné aux dirigeants africains l’occasion de rechercher des solutions africaines à des problèmes africains. Afin de faire face à ces défis, la transformation de l’Oua en Ua a commencé par une déclaration du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernements, à Syrte, en Libye, en 1999. (28) Indicatif des objectifs, les titres et thèmes du sommet étaient " renforcer les capacités de l’Oua afin de faire face aux défis du nouveau millénaire", ils devaient amender la Charte de l’Oua afin de renforcer son efficacité . Ce sommet extraordinaire et, par la suite, l’acte constitutif de l’Ua, ont transformé la mission et la vision de l’Oua qui, d’organisation axée principalement sur la lutte anticoloniale et contre l’Apartheid, devient l’Ua, plus interventionniste et visant l’intégration.
L’ère de l’intervention et de l’intégration a commencé avec une transformation de l’Oua en Ua dans une tentative de répondre à une quête de nouvelles causes et de redéfinir le panafricanisme. Avec la transformation de l’Oua en Ua, celle-ci apparaît avec une nouvelle vision et une mission pour la renaissance africaine. Basé sur l’acte constitutif de l’Ua, la première Commission de planification stratégique déclare que la vision de l’Ua est "de construire une Afrique intégrée, prospère et pacifique, conduite par ses propres citoyens et représentant une force dynamique dans l’arène internationale".
A cet égard, l’Acte constitutif de l’Ua lui donne de robustes mandats substantiels comme le droit d’intervenir dans un Etat membre de l’Ua et une instance institutionnelle la Peace et Security Architecture (Apsa) . (30) L’article 4 permet à l’Ua d’intervenir (31) dans un Etat membre suite à la décision de l’Assemblée des chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union (l’Assemblée) afin de prévenir des évènements graves, en particulier des crimes de guerre, des génocides et des crimes contre l’humanité. (32)
L’Ua a pris d’importantes mesures pour résoudre la tension entre souveraineté et responsabilité. Ainsi le concept de souveraineté recouvrant celui de responsabilité amende fondamentalement le vieux principe de non ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. Il affirme la responsabilité première de l’Etat et le devoir subsidiaire de la communauté internationale de garantir " la sécurité, la vie et le bien-être" des humains globalement. En effet, avec la reconnaissance universel croissante du principe de responsabilité de protéger, la souveraineté des Etats devient progressivement un outil fonctionnel dont le seul objectif est d’accomplir les devoirs de l’Etat. Il s’en suit que l’Ua a officiellement reconnu la responsabilité de protéger. (33) C’est le résultat du changement de mission qui a accompagné la transformation de l’Oua en Ua. Ainsi l’Ua a été à l’avant-garde de l’adoption d’un cadre progressiste normatif comme la Convention de Kampala (34) et la Déclaration de Lomé en juillet 2000, concernant le Cadre de la réponse de l’Oua à des changements de gouvernement anticonstitutionnels (Déclaration de Lomé) (35) et la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance (La Charte d’Addis Ababa). (36) Ces normes progressistes représentent une reconnaissance indirecte du nouveau concept des principes de souveraineté, c'est-à-dire de la responsabilité de protéger et de complémentarité de la protection internationale des droits humains et des mécanismes nationaux de protection.
C’est dans ce contexte que l’Ua a poussé pour "des solutions africaines aux problèmes africains". L’interventionnisme croissant résulte du mandat de l’Ua et de la demande, interne et externe, croissante pour que les Africains résolvent leurs propres problèmes. C’est ce qui est désigné sous le terme de "solutions africaines aux problèmes africains". Sans être isolationniste et en reconnaissant la nature transnationale des défis à la paix et à la sécurité d’aujourd’hui, comme le terrorisme, le crime organisé et international et la sécurité maritime, cette approche met en place un engagement et une approche panafricaine pour la mise en œuvre des nouveaux pouvoirs interventionnistes de l’Ua. Ceci signifie aussi que l’Afrique s’approprie sa propre destinée.
Ce changement de la sécurité collective des Etats en sécurité humaine a été stipulé en détail dans l’Acte constitutif de l’Ua, dans le Plan stratégique de l’Ua et divers autres instruments légaux. Avec pour but ultime l’éradication des conflits violents et de la pauvreté en Afrique, Apsa et le Nepad, comme partie de l’architecture de l’Ua pour le développement et l’éradication de la pauvreté, sont au cœur des travaux de l’Ua.
Avec ces constructions, l’Ua et les Etats membres ont endossé les Objectifs de développement du millénaire, un renforcement des besoins de redéfinir et d’établir un nouveau panafricanisme qui serve l’ère de l’intervention et de l’intégration. L’Acte constitutif de l’Ua, Apsa et le Nepad peuvent être considérés d’abord comme une tentative officieuse de redéfinir le panafricanisme en tant que point de repaire. Au cours des dix dernières années, l’Ua a répondu à des crises urgentes dans plus de 21 pays. Des décisions et des interventions par l’Ua, l’Igad, la Cedeao et le Sadc au Mali, en Guinée Bissau, en Somalie, au Soudan, au Libéria, en Guinée, au Lesotho, en République centrafricaine, en Sierra Leone, à São Tomé et Principe, en Côte d’Ivoire, au Togo et en Mauritanie. Madagascar et les îles Comores témoignent du développement de l’interventionnisme. (37)
L’Igad a pris l’initiative de l’action par l’Ua, en envoyant les forces pour le maintien de la paix, Amisom, pour soutenir le gouvernement fédéral de transition vacillant en Somalie ainsi que les efforts pour le maintien de la paix activement soutenus en Abyei, la région frontalière disputée entre le Soudan et le Sud Soudan. La même chose peut se dire de la Cedeao. La Sadc a aussi été très impliquée dans le processus politique à Madagascar, au Zimbabwe, au Lesotho et au Burundi. La communauté internationale et l’Ua ont confié le mandat et la responsabilité de la médiation entre le Sud Soudan et le Soudan au Panel de Mbeki (le panel de haut niveau de l’Ua). De plus, l’Ua a été grandement impliquée dans la surveillance d’élections en Afrique et a, par la suite, déployé ses efforts lorsque la violence post électorale a éclaté dans de nombreux pays africains. A cet égard, l’Ua a connu un succès relatif au Kenya (2007), au Zimbabwe (2008), et en Côte d’Ivoire (2010).
Néanmoins, une caractéristique éminente de cette ère d’interventions et d’intégration est le profil démocratique et générationnelle des dirigeants africains. Le premier sommet de l’Ua était composé de dictateurs au long cours, avec, pour certains d’entre eux, une présence depuis les mouvements pour l’indépendance/libération, comme Robert Mugabe, des chefs rebelles de la nouvelle génération comme Yoweri Museweni qui a guerroyé pendant des décennies dans une guerre civile interminable pour destituer des dictateurs militaires, et des dirigeants démocratiquement élu comme Thabo Mbeki. Au cours de cette période, nous avons été témoins de luttes politiques pour l’amendement de constitutions, en vue de prolonger les mandats de présidents et Premiers ministres ou pour des changements anticonstitutionnels de gouvernement (Niger, Mauritanie, Mali, Guinée Bissau, Guinée, Madagascar, Nigeria, Algérie, Ouganda sont autant d’exemples), de nombreuses élections entachées de fraudes et de disputes post-électorales, des partis politiques fragmentés et des mandats et des grandes coalitions (Zimbabwe, Kenya, Côte d’Ivoire, Ethiopie). Depuis la fondation de l’Ua, plus de 35 pays ont procédé à des élections démocratiques, dont la moitié ont réussi une passation pacifique du pouvoir au vainqueur des partis d’opposition (par exemple le Ghana, la Tanzanie, le Sénégal, le Nigeria, le Bénin, la Zambie, l’île Maurice, l’Afrique du Sud le Botswana, la Namibie, le Mozambique, le Malawi, l’Ethiopie, etc.) (38)
LA NOUVELLE ERE DU PANAFRICANISME : REALISATION ET DEMOCRATIE
LES ETATS AFRICAINS : FORTS DANS LES MAUVAISES FONCTIONS, FAIBLES DANS LES BONS DOMAINES
La plupart des problèmes auxquels l’Afrique a dû et continue à devoir faire face ne sont pas uniques. De nombreux Etats, ailleurs dans le monde, ont des problèmes similaires. Le problème en Afrique provient surtout de la nature de l’Etat et des interférences de l’extérieur. Ce qui est particulièrement perturbant en Afrique tient aux affaires de l’Etat et des partis politiques. A l’heure actuelle, tous les problèmes compliqués et inextricables de l’Afrique, d’une nature ou d’une autre, sont à mettre en relation avec le manque de légitimité qui résulte soit d’une gouvernance impopulaire et de l’intolérance de la diversité, le manque de capacité et de volonté pour œuvrer au bien commun. Les Etats africains sont soit des Etats faillis (failed States), soit ne sont pas à la hauteur. Les Etats africains sont forts dans les mauvais domaines et faibles sur les bons thèmes. De nombreux pays africains en conflit sont forts dans les mauvais domaines de l’Etat - en fait seulement dans le maintien de la sécurité du gouvernement, les intérêts des partis politiques, d’individus ou de groupes. Ils sont vigoureux et pleins de ressources pour la tromperie, l’intimidation et la répression. De nombreux Etats africains allouent d’énormes ressources à des forces militaires et paramilitaires hautement spécialisées, qui entreprennent des missions de surveillance avec de la haute technologie, et le lobbying.
En effet, il y a les politiques incorrectes prescrites par les puissances dominantes et les institutions de gouvernance globale à qui la mauvaise gouvernance est largement imputable. Les Etats africains ont été réduits à des "Etats policiers", forts seulement pour maintenir et garantir le pouvoir de manière anticonstitutionnelle par des politiques brutales et de la force brute. Depuis 1960, les Etats sont dépeints comme les ennemis de leur propre société. Suite à des ingérences externes et d’autres causes internes, le rôle de l’Etat africain a été minimisé et des agents non étatiques, grâce principalement au soutien international, offrent de nombreux services que l’Etat est supposé fournir. Plusieurs initiatives occidentales, y compris le Consensus de Washington, en sont venues à donner le pouvoir à la société civile pour pourvoir la "sécurité douce" et même, dans certains cas, la "sécurité dure" par le biais de compagnies de sécurité privées. Ceci aux frais de l’Etat. Ce qui a pour résultat un Etat faible et non viable, le plus souvent incapable de mener à bien des fonctions essentielles qui lui donneraient la légitimité qu’il mérite. Les Etats africains sont devenus fragiles en montrant la faiblesse et la vulnérabilité de leurs différents organes, avec des ressources limités de contrôle des moyens de violence et de leurs territoires, entraînant l’apparition de zones ingouvernables où les violations des droits humains les plus graves ont lieu.
L’investissement dans des agents non étatiques a accéléré la délégitimation de l’Etat en Afrique. Cette légitimité croissante des agents non étatiques a pour conséquence un retour de manivelle de la part d’Etat qui ont tenté d’étouffer la société civile, comme on peut le voir actuellement dans de nombreux pays africains. Raison pour laquelle la Chine, par ses procédés de développement non conventionnels et ses "prêts doux", a fourni aux gouvernements africains la possibilité de réaffirmer la légitimité de l’Etat par la mise en œuvre de certains programmes pour le bien commun. Indicatif de la popularité de son intervention douce, les gouvernements africains continuent d’être attirés vers la Chine. Le soutien de la Chine à l’Afrique, sans conditions, pourrait infléchir le progrès vers la démocratie à moins que le pragmatisme chinois mette la pression sur les gouvernements pour qu’ils exercent un pouvoir légitime. (39)
En même temps, ces Etats sont faibles dans les bonnes fonctions qui consistent à garantir la sécurité humaine de leur population. La sécurité humaine a deux aspects : la "sécurité dure" qui fait référence à l’absence de guerre, de violence et de conflits destructeurs et la "sécurité douce" qui vise à éliminer les causes de la guerre et des conflits violents à la racine. La pauvreté extrême et les injustices de toutes sortes génèrent le mécontentement, ce qui rend des populations pauvres et affligées faciles à manipuler par des extrémismes violents. Selon John Gay, des populations sans droits politiques, dans l’insécurité physique et sociale, même "si elles estiment leur pays non démocratique, expriment l’insatisfaction à l’égard de la démocratie, se méfient des institutions publiques, mettent en cause l’autorité de la constitution et considèrent favorablement un gouvernement militaire". (40 Pour cette raison, elles sont peu soucieuses de défendre des institutions démocratiques ou des systèmes partiellement démocratiques. (41) De plus elles peuvent facilement être amenées à se soulever. D’autre part, des personnes dont le sort est meilleur (qui ont accumulé des richesses légalement en raison de la croissance économique ou illégalement par de la corruption) désirent la démocratie parce qu’elles veulent davantage. (42) La stabilité sociale peut s’avérer élusive si la démocratie et les services sont fournis avec parcimonie dans de nombreux pays africains. Il est utile de noter que les soulèvements en Afrique du Nord sont nés du désespoir résultant de l’absence d’opportunités de mener une vie décente et le manque de réformes politiques significatives. L’absence de moyens constitutionnels pour changer pacifiquement un gouvernement, comme valve de sécurité en des moments de mécontentement populaire, signifie des changements de gouvernement par la violence.
Les partis politiques ne sont intéressés que par l’accès et le maintien au pouvoir. Comme le démontre les pays nord africains, la participation à la politique n’était considéré que comme un moyen pour se remplir les poches dans la sphère public. La politique servait de racket pour accumuler de la richesse. Cette mobilisation politique malsaine a conduit à une gouvernance interne non démocratique de la part des partis politiques. Ainsi, la pauvreté extrême restera l’obstacle à une vie épanouie et, indirectement à la stabilité de l’Afrique. Garantir la "sécurité douce" pour toute la population amènera la "sécurité dure" Ces caractéristiques indiquent des mauvaises prestations ou l’échec total de l’Etat et constituent la plus grande menace pour la sécurité humaine. L’Etat échoue en raison de son incompétence ou de son manque de volonté de fournir les services légitimement attendus. Ceci peut être dû au manque de prestations ou de légitimité populaire. De telles situations peuvent être issues d’une diminution de la démocratie ou de son absence totale, sous forme de participation et contestations, ou lorsque l’Etat ne fournit pas les services publics et les biens politiques comme l’autorité de la loi, les infrastructures nécessaires et les facilités de base aux citoyens.
En résumé, la démocratie sans la prestation de services défie la stabilité sociale. Les prestations sans la démocratie dévaluent la dignité des humain et leur capacité de croître. Un message et une mise en garde vitale aux dirigeants politiques émergents, ou nouvellement élus, est que le pouvoir exercé seulement sur la base de la légitimité des prestations, au travers de la fourniture de services, sera difficile à maintenir.
CONCLUSIONS
Les soulèvements d’Afrique du Nord ont révélé la vulnérabilité des Etats africains et les faiblesses de l’Ua. La réponse tardive mais relativement bien formulée de l’Ua (43) aux soulèvements a exposé la faiblesse et l’impotence de l’Ua à confronter des dirigeants comme feu Mouammar Kadhafi qui a régné sur la Libye pendant des décennies sans aucune légitimité. Le soulèvement a généré une introspection utile concernant la nécessité, pour l’Ua, d’insister sur des réformes démocratiques de gouvernance et pour des transitions démocratiques pacifiques. En n’exigeant pas de réformes démocratiques de gouvernance dans des pays comme la Libye, dirigée par une seule personne pendant plus de quatre décennies, l’Afrique et l’UA ont facilité, par défaut, l’intervention militaire frauduleuse de l’Otan en Libye. (44)
En réinventant le panafricanisme pour l’Afrique du 21ème siècle, l’Ua, en ce moment, doit évoluer vers une nouvelle ère de prestation et de démocratie. En remettant l’accent sur la redéfinition de la solidarité panafricaine, l’éradication de la pauvreté et la démocratisation constitutionnelle qui devraient être les nouvelles frontières du progrès panafricain. L’ère des prestations et de la démocratie devrait être fondée sur l’adhérence stricte à l’Acte constitutif de l’Ua. Transformer sa mission normative en une mission de mise en œuvre des normes, des divers instruments et la révision des institutions existantes de l’Ua et à l’élaboration d’institutions effectives et fonctionnelles. A cet égard, les soulèvements en Afrique du Nord sont ce que les sociologues dénomment "des marqueurs de changement" pour cette ère de prestations et de démocratie. En dépit des dictateurs et des dirigeants au mandat contesté et à la légitimité évanescente en raison des élections entachées de violence - dont le nombre va diminuant -, la preuve est faite que l’Afrique fait l’expérience de ce que l’auteur appelle "la progression générationnelle de la démocratie". Maintenant, 50 ans après la fondation de l’Oua et dix ans après celle de l’Ua, la composition du leadership lors du sommet en mai 2013 est significativement plus démocratique que dans les premières années de l’Oua et de l’Ua.
Néanmoins, les efforts doivent se concentrer sur la transformation des comportements des dirigeants, le renforcement des institutions de l’Etat, la démocratisation des partis politiques et le renforcement des capacités de la RECs et de l’Ua pour qu’elles répondent efficacement à l’insécurité "douce et dure". Les Etats sont les principaux moteurs du changement en Afrique et, sans efforts de leur part, la paix et le développement n’auront pas lieu. Le principal défi qui confronte l’Afrique sera de renforcer ses capacités et la volonté des Etats de remplir leurs obligations selon les termes de l’Ua et du droit international. Pour faire court, ils doivent fournir les prestations et se démocratiser. Les diverses politiques et traités de l’Uu concernent tous les prestations et la démocratie y compris Apsa et Aga.
DEMONTRER LA PERTINENCE DE L’UA AUX PEUPLES D’AFRIQUE : DES CONFERENCES CONSULTATIVES REGIONALES ET NATIONALES
La première mesure qui donne aux Etats les compétences de mener des conférences consultatives nationales et régionales de l’Ua consiste à la mise en œuvre des différentes normes et cadres institutionnels. L’Ua devrait approcher ses Etats membres afin de faciliter la diffusion et l’implantation de ces normes. Les Ncg seront utilisées pour la diffusion, la ratification, la consultation, pour l’application au niveau national et la désignation d’un point focal ainsi que pour servir d’exercice pour une supervision de l’implantation.
METTRE UN TERME A L’EMISSION DE NORMES, SE CONCENTRER SUR LA MISE EN ŒUVRE
Les différents cadres normatifs et institutionnels de l’Ua sont destinés à améliorer les capacités de l’Etat à honorer leurs obligations de prestations et de démocratie. L’Ua a plus de 200 cadres législatifs et de politiques progressistes sur plusieurs thèmes couvrant les quatre piliers incluant 43 traités et conventions. Neuf d’entre eux ne sont pas entrés en vigueur. Ces politiques coûtent au moins 1million de dollars depuis le premier projet jusqu’à l’adoption par les chefs d’Etat. Néanmoins, l’actuelle Commission de l’Ua qui en est le moteursouffre du manque de volonté politique des Etats membres et est confrontée à un déficit de leadership dans la mise en œuvre de ces politiques.
En 2011, l’UA a approuvé 263 millions 814,748 de dollars. (45) . Les Etats membres de l’Ua ne contribuent que pour 48% du budget, le reste est constitué par un fond alimenté par des donateurs. (46) La somme totale récoltée en 2011 était de 144 millions 200 000 dollars, dont les 61% provenaient des Etats membres et les 39% de donateurs. En effet, les partenaires au développement n’ont pas honoré le 60% de leurs promesses pour 2011 . (47) L’UA a exprimé sa préoccupation concernant "les donateurs qui n’honorent pas leurs promesses entièrement. Il y a donc eu la nécessité d’inverser le rapport entre les contributions des partenaires et les Etats membres de l’Union afin de pas se retrouver avec de sérieux problèmes lorsque les fonds des partenaires ne sont pas rendus disponibles". (48)
En 2013, l’Ua a alloué 278 millions 226 622 dollars pour l’année en cours ce qui est une augmentation de 15 millions de dollars. (49) La contribution totale des Etats membres montre une augmentation de 8 millions par rapport à 2011. Toutefois, ce pourcentage est inférieur à celui des donateurs qui est une augmentation de 16%. A la différence de 2011, l’Ua dépend de donateurs pour plus de 55% de son budget total. Les budgets pour les programmes continuent d’être couverts par des donateurs. (49)
En 2013, la majorité des promesses de dons des donateurs ont été reçues. Toutefois, la Chine doit encore honorer sa promesse de 20 millions de dollars pour 2013. (50) Avec le nouveau complexe que la Chine a construit pour l’Ua, une réduction significative des dépenses consacrées à des loyers permet une réallocation vers certains programmes. L’UA a fait appel à ses Etat membres pour "qu’ils assument leurs responsabilités concernant le financement de l’organisation plutôt que de dépendre de leurs partenaires". (51)
La Commission de l’UA utilise le 78% du budget, suivi du Nepad (10%), Pap (4%) , la Cour africaine pour les droits humains et des peuples (3,2,%) et la Commission africaine pour les droits humains et des peuples (3,1%) . Le reste est réparti entre les divers autres organes de l’Ua, y compris le Psc avec 700 000 de dollars . (52) La Pan African University (Pau) bénéficie d’un fonds spécial de 12,1 millions de dollars pour 2013. (53) Toutefois les dépenses actuelles de l’Ua se montent à 63% du budget approuvé en raison d’une faible capacité d’absorption. Ceci néanmoins cache des problèmes plus profonds. Le degré d’utilisation du budget de la Commission de l’Ua reste faible avec, en 2011, des dépenses ne se montant à pas plus de 60%.. Pour les fonds disponibles pour les programmes de l’Ua (77.3 millions de dollars), seul 39% ont été utilisés cependant que le budget opérationnel est utilisé à 92%, en salaires et allocations diverses. La capacité d’utilisation de tous les départements de l’Ua reste un misérable 50% et certains départements de la Commission de l’Ua, comme celui des affaires sociales "oscillent entre 15 et 25% du budget". (54) Pendant presque 8 ans, le département des affaires sociales a fonctionné avec moins de 30% du personnel prévu et qui avait été approuvé en 2003. En raison du manque de suivi des progrès et d’enquêtes ainsi que de sanctions à l’égard du leadership des départements, ceux avec le plus bas taux d’exécution demandent presque toujours des rallonges pour l’année 2013. (56)
Ceci manifeste un manque de responsabilité principalement du leadership de la Commission de l’Ua mais aussi des membres du personnel. Le rythme très lent de recrutement, le tournus rapide des nouveaux membres du personnel, le faible taux d’exécution des programmes et la faible utilisation des budgets découlent de diverses difficultés qui proviennent principalement des déficiences du leadership, des carences de gestion, du manque de responsabilités, de structures hiérarchiques lourdes et archaïques et de procédures d’approbation des projets et de recrutement écrasantes et l’absence d’une méritocratie dans le processus de recrutement. Des plans ambitieux qui ne considèrent que médiocrement les capacités de réalisation et balaient les contraintes mentionnées ci-dessus, contribuant à la triste utilisation des ressources de l’Ua.
Il s’en suit que l’Ua doit rapidement mettre en œuvre les politiques de coopération avec les Etats membres afin d’améliorer son impact et sa pertinence sur le terrain. Avec un leadership fort à la tête de la Commission de l’Ua, concentré sur la vision et l’héritage, l’Ua pourrait devenir un moteur du changement dans l’Ua et en Afrique. Mais pour commencer, la Commission de l’Ua requiert une bonne gouvernance interne. Donc une réforme radicale de la Commission de l’Ua est à l’ordre du jour.
REVISER LE MOTEUR : LA REFORME DE LA COMMISSION DE L’UA
Avec dix portefeuilles et 1458 membres du personnel, la Commission de l’Ua a six fonctions. D’abord comme moteur de l’UA et de ses différents organes. Comme organe vital de l’UA, la Commission sert de secrétariat responsable pour la conduite des affaires courantes de l’UA. Particulièrement, elle fournit une expertise substantielle aux divers organes comme le Conseil pour la paix et la Sécurité de l’Ua et coordonnent ses activités et réunions. Deuxièmement, elle représente l’Ua dans toutes les relations continentales et internationales. Elle promeut et défend les intérêts de l’Afrique. (59) Troisièmement, elle convie les sommets et les différentes réunions de différents Etats membres pour discuter des éléments de l’agenda commun et prend des décisions. C’est le principal organe normatif. (60) Sa quatrième fonction essentielle consiste à disséminer les normes et les décisions de l’UA. Elle facilite aussi la mise en œuvre des normes et décisions par des Etats membres et supervise leur exécution. Mais surtout elle prépare le budget et les plans stratégiques de l’Ua en consultation avec une large palette d’acteurs.
Cependant que les Etats membres sont des parties de l’organisme de l’Ua, la Commission en est le moteur dont l’Union dépend, non seulement pour un fonctionnement effectif mais aussi pour sa capacité à réaliser ses objectifs tels qu’énoncés dans l’Acte constitutif de l’Ua, aussi bien au plan continental que global.. Néanmoins, la capacité humaine actuelle de la Commission de l’Ua est à 52% du nombre total approuvé. Elle a 19 directeurs, 691 membres du personnel dont 293 professionnels. Il y plus de 324 postes professionnels vacants ce qui représente 48%. De plus son budget programmatique n’est utilisé qu’à un décevant 40%. Ainsi, l’Ua ne travaille qu’avec la moitié des ressources humaines allouées et de sa capacité d’absorption. Cet échec critique de l’Ua est en partie imputable au manque de capacité de la Commission de l’Ua qui résulte d’un leadership faible.
LE CHANGEMENT DE LEADERSHIP A L’UA
Avec un leadership habité par son engagement en faveur de l’Afrique et son héritage, plutôt que par des salaires et un deuxième mandat, la Commission de l’UA a tous les éléments pour devenir celui par qui advient le changement. Ce rôle ne peut réussir que si le leadership aborde les cinq contraintes suivantes qui lient l’Ua depuis sa création. :
1) Réformes internes radicales de la Commission de l’Ua afin d’en faire une machine de création innovatrice des quatre piliers de l’institution
2) Recruter des Africains compétents pour réaliser tout le potentiel de la Commission de l’Ua, basé sur le mérite,
3) Mettre un terme à l’établissement de normes et l’utilisation de toutes les ressources pour la mise en œuvre de normes,
4) Augmenter les contributions et chercher des sources alternatives de financement et vivre dans le cadre de ses moyens ,
5) Donner la capacité aux Etats et aux Rec pour gérer l’intégration et la sécurité humaine au sein du cadre normatif et institutionnel de l’Ua ;
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** Taddele Maru est docteur en droit et consultant indépendant. Jusqu’en août 2012, il a été le gestionnaire pour l’African Conflict Prevention et Risk Analysis à l’Institute for Security Studies Un ancien fellow de prestigieux programmes de Harvard et d’Oxford, il est titulaire d’un doctorat en droit de l’université de JL Giessen, en Allemagne, un MPA de Harvard, un MSC de l’université d’Oxford et LLB de l’université d’Addis Ababa. Dr Mehari a été le Programme Coordinator for Migration and Legal Expert à la Commission de l’Union africaine. Il a travaillé au bureau pour la réforme de l’université à l’université d’Addis Ababa – Texte traduit de l’anglais pour Pambazuka par Elisabeth Nyffenegger
*** Veuillez envoyer vos commentaires à [email protected] ou commentez en ligne sur le site de Pambazuka News
NOTES
1) On peut s’interroger sur la sagesse qu’il y a à établir un plan stratégique pour cinq décennies, si ce sera un document vivant, compte tenu des changements rapides qui ont cours en raison de la globalisation et plus encore en raison de la rapidité des développements dans le paysage politique et économique africains. L’auteur travaille actuellement sur une critique des plans stratégiques de l’UA.
2) Tous les pays africains n’en sont pas au même stade de progrès dans la démocratisation. Pour plus de détails voir African Union Panel of the Wise (2010) ‘Election-Related Disputes and Political Violence, Strengthening the Role of the African Union in Preventing, Managing, and Resolving Conflict’, The African Union Series, New York, International Peace Institute.
3) The AU Constitutive Act of the African Union, OAU, ‘Decision on the Establishment of the African Union and the Pan-African Parliament’, AHG/Dec.143 (XXXVI), Protocol on Amendments to the Constitutive Act of the African Union, disponible en ligne à http://www.africa–union.org/root/au/Documents/Treaties/treaties.htm (accessed on 11 January 2012)
4) L’UA a délibéré plusieurs fois sur la paix et la sécurité lors desquels cet auteur a été mandate pour presenter un document sur le meme sujet au 284ème Conseil pour la paix et la sécurité de l’UA et le Comité des représentants permanents lors de session plénière sur le thème de "renforcer l’African Peace and Security Architecture " (APSA) de l’Union afrciane afin d’améliorer la prevention, la gestion et la resolution des crises resultant de soulèvements populaires en Afrique (en partenariat avec l’Institute for Security Studies, ISS) le 11 juillet 2011 La contribution de l’ISS a été reconnue lors du 18ème sommet de l’UA en janvier 2012.Voir Report of the Peace and Security Council on its Activities and the State of Peace and Security in Africa, Assembly of the African Union, Eighteenth Ordinary Session, 29-30 January 2012, Addis Ababa, Ethiopia, Assembly/AU/6(XVIII). For detailed analysis of this topic, see also Mehari Taddele Maru (2012) Rethinking the North African Uprisings, African Union Herald, AU Commission, December 2012, http://www.au.int/SP/auherald/contributors/mehari-taddele-maru (accessed 4 February 2012); Mehari Taddele Maru (2012) The North African Uprisings under the African Union ‘s Normative Framework, Conference on the Implications of North African Uprisings for Sub Saharan Africa, Inter-Africa Group, August 2012, Universal Printing Press, Addis Ababa , 0115157064.
5) Mehari Taddele Maru (2012) Salient Features of the 18th African Union Summit: Generationa ProgressionDemocracy in Africa, available from http://studies.aljazeera.net/en/reports/2012/02/20122111410505510.htm(accessed 4 February 2012).
6) Makinda, Samuel and Okumu, Wafula. (2010) “The African Union: Challenges of globalization, security and governance”, Global Institutions, Routledge, Tylor and Francis Books. Pp.18-19; Drago, Edmund L. (1978) “American Blacks and Italy's Invasion of Ethiopia” Negro History Bulletin 41, Pp. 883-4; Du Bois, William E.B (1976) The World and Africa. Millwood, N.Y.: Kraus-Thomson Organization; Du Bois, William E.B (1963) “The Pan-African Movement.” In History of the Pan-African Congress: Colonial and Coloured Unity, a Programme of Action, George Padmore (ed), London: Hammersmith Bookshop. PP. 13-26.
7) Sherwood, Marika (1995) Manchester and the 1945 Pan African Congress, available from www.wcml.org.uk/contents/international/pan-african-congress/ (access 10 January 2013).
8) Sherwood, Marika (1995) Manchester and the 1945 Pan African Congress, available from www.wcml.org.uk/contents/international/pan-african-congress/ (access 10 January 2013)
9) The OAU Archeives, Speeches and Statements, Addis Ababa, available http://www.oau-creation.com/Part%20three.htm (accessed 21 October 2011); Saheed A. Adejumobi, “The Pan-African Congress,” in Organizing Black America: An Encyclopedia of African American Associations, Nina Mjagkij, ed. (New York: Garland Publishing, Inc., 2001). Henry Sylvester-Williams was the leading back intellectual who founded and led PAC
10) Du Bois, William E.B (1935) “Inter-Racial Implications of the Ethiopian Crisis” Foreign Affairs 14), Pp. 82-92;
11) Kinfe, Abrahm (1996) “The Meaning and Pan-African and International Significance of the Adowa Victory”, Adowa Victory Centenary Conference, IES, 26 Feburary-2 March 1996, Addis Ababa.
12) Ibid.
13) Ibid.
14) Ammanuel Abraham (2000) ‘YeHiwete Tizita’, Addis Ababa University Press, Addis Ababa, Pp. 122-127.
15) Makinda, Samuel and Okumu, Wafula. (2010) “The African Union: Challenges of globalization, security and governance”, Global Institutions, Routledge, Tylor and Francis Books. Pp. 21-22.
16) His Imperial Majesty Haile Selassie I, Speech to the African Summit, speech May 26, 1963, available from http://www.black-king.net/haile%20selassie%2006e.htm (9 November 2012)
17) Emperor Haile Sellasie, Africa’s Independence Day, speech April, 1963. OAU, OAU Charter, 25 May 1963, available from http://www.au.int/en/content/oau-charter-addis-ababa-25-may-1963 (accessed 01 May 2013)
18) Ibid.
19) Ibid.
20) Wodajo, Kifle (1964) “Pan-Africanism: the Evolution of an Idea”, Ethiopia Observer, Vol. 8, Issue 2, Pp. 166-172; Kinfe, Abrahm (1996) “The Meaning and Pan-African and International Significance of the Adowa Victory”, Adowa Victory Centenary Conference, IES, 26 Feburary-2 March 1996, Addis Ababa.
21) Makinda, Samuel and Okumu, Wafula. (2010) “The African Union: Challenges of globalization, security and governance”, Global Institutions, Routledge, Tylor and Francis Books. Pp.23
22) His Imperial Majesty Haile Selassie I, Speech to the African Summit, speech May 26, 1963, available from http://www.black-king.net/haile%20selassie%2006e.htm (9 November 2012).
23) Henry Kissinger (1994) Diplomacy, Simon and Schuster, New York, Pp. 638-639
24) Makinda, Samuel and Okumu, Wafula. (2010) “The African Union: Challenges of globalization, security and governance”, Global Institutions, Routledge, Tylor and Francis Books. Pp.79-83.
25) Ibid.
26) Mehari Taddele Maru (2008) The Future of Somalia’s Legal System and Its Contribution to
Peace and Development, Journal of Peace Building and Development, Vol. 4, No. 1, Centre for
Global Peace, American University, http://pascal.library.american.edu:8083/ojs/index.php/jpd/article/view/109/117(accessed 12 March 2011).
27) Mehari Taddele Maru (2008) The Future of Somalia’s Legal System and Its Contribution to
Peace and Development, Journal of Peace Building and Development, Vol. 4, No. 1, Centre for
Global Peace, American University, http://pascal.library.american.edu:8083/ojs/index.php/jpd/article/view/109/117(accessed 12 March 2011).
28) African Union Summit, Transition from the OAU to the African Union (noting that the purpose of the Extraordinary Session entitled “Strengthening OAU Capacity to Enable It To Meet the Challenges of the New Millennium” was to amend the OAU Charter to increase the efficiency and effectiveness of the OAU), available at http://www.au2002.gov.za/docs/background/oau_to_au.htm (last visited August 11, 2002).
29) African Union Summit, Transition from the OAU to the African Union, available at http://www.au2002.gov.za/docs/background/oau_to_au.htm (last visited August 11, 2002).
30) The AU, its mandates and institutions are discussed in detail in the Chapters Three and Four.
31) Article 4(h) of the Constitutive Act stipulates “the right of the Union to intervene in a Member State pursuant to a decision of the Assembly in respect of grave circumstances, namely war crimes, genocide and crimes against humanity” and Article 4 (j) which states the “the right of Member States to request intervention from the Union in order to restore peace and security.” These formulations are put as a ‘right’ not an “obligation”. Nonetheless, they are conceived rather as duty of the AU and member states when grave circumstances prevail in another member state.
32) The AU Constitutive Act of the African Union, OAU, ‘Decision on the Establishment of the African Union and the Pan-African Parliament’, AHG/Dec.143 (XXXVI)
33) African Commission on Human and Peoples Rights (ACHPR), ‘Resolution on Strengthening the Responsibility to Protect in Africa’, (ACHPR, Brazzaville, Republic of Congo, 28 November 2007), ACHPR/Res.117 (XXXXII) 07
34) See Mehari Taddele Maru (2011), ‘The Kampala Convention and Its Contribution to International Law’, Journal of Internal Displacement, Volume 1, No. 1, also available from http://journalinternaldisplacement.webs.com/announcements.htm(accessed 28 November 2011)
35) For detailed discussion see Mehari Taddele Maru (2012), “On unconstitutional changes of governments: the case of the National Transitional Council of Libya”; African Security Review, 21:1, 67-73; http://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1080/10246029.2011.639189 (accessed 24 February 2012) or http://dx.doi.org/10.1080/10246029.2011.639189 (accessed 10 March 2012).
36) Organisation of African Unity, Assembly of Heads of State and Government, Lomé Declaration of July 2000 on the framework for an OAU response to unconstitutional changes of government (AHG/Decl.5 (XXXVI), 36th ordinary session held in Lomé, Togo,
10–12 July 2000, http://www2.ohchr.org/english/law/compilation_democracy/lomedec.htm (accessed 12 December 2011); African Charter on Democracy, Elections and Governance, Assembly/AU/Dec.147(VIII), Adopted by the eighth ordinary session of the Assembly, Addis Ababa, Ethiopia, 30 January 2007, http://www.au.int/en/sites/default/files/AFRICAN_CHARTER_ON_DEMOCRACY_ELECTIONS_AND_GOVERNANCE.pdf (accessed 07 January 2012). This charter entered into effect in January 2012.
37) ibid
38) Mehari Taddele Maru (2012) Salient Features of the 18th African Union Summit: Generational Progression Democracy in Africa, available from http://studies.aljazeera.net/en/reports/2012/02/20122111410505510.htm(accessed 4 February 2012).
39) Makinda, Samuel and Okumu, Wafula. (2010) “The African Union: Challenges of globalization, security and governance”, Global Institutions, Routledge, Tylor and Francis Books. Pp.79-83
40) Gay, John (2003) Development as Freedom: A Virtuous Circle? Afrobarometer Paper No. 29, Pp. 12
41) Gay, John (2003) Development as Freedom: A Virtuous Circle? Afrobarometer Paper No. 29, Pp. 12
42) Gay, John (2003) Development as Freedom: A Virtuous Circle? Afrobarometer Paper No. 29, Pp. 5-7.
43) Gay, John (2003) Development as Freedom: A Virtuous Circle? Afrobarometer Paper No. 29, Pp. 12.
44) Weissman, Stephen, “In Syria, Unlearned Lessons from Libya”, April 19, 2013, In These Times, available http://inthesetimes.com/article/14898/in_syria_unlearned_lessons_from_libya/ (accessed 1 May 2013); For details see, Maru, Mehari and Derso, Solomon (2013) “The North Atlantic Treaty Organization’s Intervention in Libya and its Political and Legal Implications for the Peace and Security Architecture of the African Union: A View from Africa”, AU and NATO Relations: Implications and Prospects, NATO Defense College, NDC Forum Papers Series; Opinion adopted and approved in plenary meeting of the African Union Commission on International Law, Addis Ababa, May 12, 2011, 17H45mn; Robert Booth, Libya: Coalition bombing may be in breach of legal limits, The Guardian (28 March 2011), available at http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/28/libya-bombing-un-resolution-law; S.C. Res. 1973, U.N. Doc. S/RES/1973 (Mar. 17, 2011). It was adopted by a vote of ten in favour, none against, and five abstentions: permanent members China and the Russian Federation, plus non-permanent members Brazil, Germany, and India.
45) Report of the Joint Meeting of the Advisory Sub-Committee On Administrative and Budgetary Matters and Sub Committee on Programmes and Conferences Report of the Advisory Sub-Committee on Administrative, Budgetary and Financial Matters, Executive Council, Twenty-First Ordinary Session, 9 – 13 July 2012, Addis Ababa, ETHIOPIA EX.CL/720(XXI)i
46) ibid
47) Ibid.
48) Ibid
49) Decision on the Budget of the African Union, for the 2013 Financial Year, Doc. EX.CL/721(XXI), the Assembly, Assembly of the Union, Nineteenth Ordinary Session 15 - 16 July 2012, Addis Ababa, Ethiopia.
50) Report of the Joint Meeting of the Advisory Sub-Committee On Administrative and Budgetary Matters and Sub Committee on Programmes and Conferences Report of the Advisory Sub-Committee on Administrative, Budgetary and Financial Matters, Executive Council, Twenty-First Ordinary Session, 9 – 13 July 2012, Addis Ababa, ETHIOPIA EX.CL/720(XXI)i.
51) Report of the Joint Meeting of the Advisory Sub-Committee On Administrative and Budgetary Matters and Sub Committee on Programmes and Conferences Report of the Advisory Sub-Committee on Administrative, Budgetary and Financial Matters, Executive Council, Twenty-First Ordinary Session, 9 – 13 July 2012, Addis Ababa, ETHIOPIA EX.CL/720(XXI)i
52) Decision on the Budget of the African Union, for the 2013 Financial Year, Doc. EX.CL/721(XXI), the Assembly, Assembly of the Union, Nineteenth Ordinary Session 15 - 16 July 2012, Addis Ababa, Ethiopia
53) Decision on the Budget of the African Union, for the 2013 Financial Year, Doc. EX.CL/721(XXI), the Assembly, Assembly of the Union, Nineteenth Ordinary Session 15 - 16 July 2012, Addis Ababa, Ethiopia.
54) Report of the Joint Meeting of the Advisory Sub-Committee On Administrative and Budgetary Matters and Sub Committee on Programmes and Conferences Report of the Advisory Sub-Committee on Administrative, Budgetary and Financial Matters, Executive Council, Twenty-First Ordinary Session, 9 – 13 July 2012, Addis Ababa, ETHIOPIA EX.CL/720(XXI)i
55) Report of The 3rd Ordinary Session of the Executive Council on the Proposed Structure, Human Resource Requirements And Conditions Of Service For The Staff of the Commission of the African Union and their Financial Implications, EXECUTIVE COUNCIL, Third Ordinary Session 4 – 8 July 2003, Maputo, MOZAMBIQUE, EX/CL/Dec.34 (III), Assembly/AU/Dec.22, Doc. EX/CL/39 (III).
56) Report of the Joint Meeting of the Advisory Sub-Committee On Administrative and Budgetary Matters and Sub Committee on Programmes and Conferences Report of the Advisory Sub-Committee on Administrative, Budgetary and Financial Matters, Executive Council, Twenty-First Ordinary Session, 9 – 13 July 2012, Addis Ababa, ETHIOPIA EX.CL/720(XXI)i.
57) Art. 2 Statutes of the Commission of the African Union (2002)
58) Ibid.
59) Ibid.
60) Ibid.