Quel système de défense pour l’Afrique ?
Il y a un an à travers la leçon 45, je tentais d'expliquer pourquoi l'Afrique doit plutôt s'orienter vers la guerre cybernétique. Avec les révélations de Edward Snowden sur Obama qui espionne ses propres amis européens, nous y sommes en pleins. Je le re-propose pour ceux qui ne l'avaient pas lu l'année dernière.
Après la brutalité avec laquelle l’armée française s’est introduite à la présidence de la République ivoirienne et séquestré son président en 2011, après l’assassinat du Guide libyen par les services secrets français (selon le Cnt) et une guerre qui en 7 mois a vu la mort de 130 000 Libyens due aux bombardements de l’Otan, plusieurs voix se sont élevées en Afrique pour demander un armement conséquent du continent africain, jusqu’à la nécessité de la bombe atomique.
A mon avis, ce n’est pas la bonne solution. Je ne crois pas que c’est parce que l’Iran est en phase de terminer la possession d’une bombe atomique que ce pays ne fait pas l’objet d’une attaque de l’Occident ou d’Israël. Mais c’est parce que le sens nationaliste est très poussé chez les Iraniens, depuis l’Ayatollah Khomeiny, un opposant formé en France et transporté dans un avion français pour prendre le pouvoir en Iran contre le méchant désigné du moment, le Shah d’Iran. Mais une fois au pouvoir, il retourne sa veste et mène une guerre acharnée contre ses amis d’avant qui l’ont porté au pouvoir, jusqu’à la triste aventure de la séquestration des diplomates de l’ambassade américaine. Depuis lors, l’Occident a tout simplement appris à respecter l’Iran qui est devenue entretemps une véritable puissance industrielle, avant même d’être une puissance militaire.
En Afrique, les dirigeants nourrissent un tel complexe d’infériorité par rapport à l’Occident que je ne vois pas un d’eux suffisamment courageux pour défier les Usa comme l’a fait l’Ayatollah Khomeiny. Et ceux qui parlent de bombe atomique africaine sont les premiers qui vendraient le continent en cas de besoin, d’abord parce que pour la plupart, l’essentiel de leur revenu leur provient de l’Occident, c’est-à-dire qu’au moment où ils invoquent une bombe atomique africaine, pour disent-ils défier l’occident, ils sont au service de l’Occident, ils servent l’Occident, ils ont fait le choix de servir les intérêts de l’Occident, ce qui me pose un sérieux doute quant à leur crédibilité pour des sujets aussi sensibles que celui de la défense du continent africain.
Ensuite, comment peut-on se préoccuper de devenir une puissance militaire sans au préalable devenir une puissance industrielle ? Cela équivaudrait à dire qu’on importerait tout, même les ingénieurs devant travailler dans la centrale, c’est-à-dire, faire venir justement celui qu’on prétend combattre, ce qui est pour le moins curieux, sinon bizarre. Dans les lignes qui suivent, nous allons voir comment au XXIème siècle tout a changé, même la défense d’un pays ou d’un continent.
CHANGEMENT DE SIECLE ? CHANGEMENT DES POSTULATS
Lorsqu’au XXème siècle le Prix Nobel de la paix fut créé, la paix et la guerre avaient une signification qu’elles n’ont plus au XXIème siècle, parce que la physionomie du type d’ennemis a changé, parce que les armes pour combattre dans une guerre ont changé et parce que le terrain même de guerre a changé.
Jusqu’à la fin du XXème siècle, l’ennemi était un Etat, un groupe de rebelles, un groupe de pays hostiles. Aujourd’hui, l’ennemi est une entreprise qui fait perdre les emplois, le pouvoir d’achat ou même fait altérer le style de vie. L’ennemi ce sont les pauvres provenant des pays en crise qui peuvent affluer en trop grand nombre vers un certain pays plus vertueux économiquement ou financièrement.
Jusqu’au XXème siècle, les armes étaient les missiles, les canons, les sous-marins nucléaires, les porte-avions avec des chasseurs dits « invisibles ». Aujourd’hui, les armes sont un clavier et un écran d’ordinateur, un réseau informatique. Les armées ne sont plus les soldats, mais des informaticiens, des hackers. Et le terrain de bataille, le Net, Internet.
LES NOUVEAUX ENNEMIS
Dimanche 7 Octobre 2012, les lecteurs suisses de langue allemande ont trouvé à leur kiosque à journaux habituel le quotidien de la Suisse alémanique "Schweizer Zeitung". Dans cette édition dominicale, on pouvait lire que le gouvernement suisse a mobilisé son armée et les réservistes pour des exercices de grande envergure aux quatre coins du pays, pour se protéger contre des ennemis d’un nouveau genre. C’est quelques lignes plus bas que le lecteur allait découvrir que ces dangereux ennemis du plus riche pays européen n’étaient rien d’autre que la masse de pauvres que l’Europe ultralibérale fabrique tous les jours. L’armée avait été mise en état d’alerte maximale, pour une guerre qui se préparait aux portes du pays.
On savait déjà que la Suisse était le pays le plus militarisé du monde. Chaque suisse est formé (et détient à la maison tout un arsenal militaire), pour protéger le pays en cas d’invasion venant de ses trois puissants voisins : La France, l’Allemagne et l’Italie. Les Suisses ont toujours été convaincus que vu l’état de délabrement des finances publiques de leurs voisins, tôt ou tard ils tenteraient par la force de s’emparer du trésor de guerre que représentent toutes les grandes fortunes détenues dans les banques de la confédération helvétique. C’est pour cette raison que le permis de bâtir n’est concédé que si le dessin de la maison montre clairement un refuge anti-atomique.
Dimanche 7 octobre 2012, donc, quelque chose s’est passée de bizarre. Ce sont bien deux ministres suisses qui annoncent qu’à cause des plans de rigueur et d’austérité imposés par l’Union européenne à ses pays membres, désormais, l’ennemi avait changé de visage. Et que les suisses ne devaient plus se préparer pour attendre des militaires français, italiens ou allemands, mais pour attendre et se défendre de la nouvelle armée de pauvres qui résultent jour après jour de ces plans. La conviction des autorités suisses était que la menace la plus dangereuse à laquelle la Suisse aura à faire face dans l’avenir sera l’invasion des pauvres venus d’Espagne, du Portugal, de la Grèce et des nouveaux pays de l’Union Européenne comme la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne…
C’est à cette nouvelle guerre en Europe, menée par une armée de pauvres, qui cherchent tous le gâteau suisse que se situe le point de départ des tensions européennes des prochaines années. C’est pour se préparer à cette guerre que le ministre suisse de la Défense dit avoir mobilisé pour cet exercice : 100 000 soldats, 2 000 officiers et 1600 agents de la police militaire.
Dans cette interview avec le ministre de la Défense Ueli Maurer, et le chef d'Etat major Blattman, l’inquiétude helvète est accentuée sur les décisions hasardeuses de Bruxelles conduisant au recul des droits des citoyens de toute l’Union européenne, qui créera nécessairement des situations d’instabilité et de conflit généralisé dans toute l’Europe et la conséquente invasion de la Suisse par ses plus pauvres.
Le ridicule a voulu que seulement cinq jours après cette décision suisse, le comité Nobel a félicité l’Union européenne d’être un havre de paix et d’avoir cultivé la démocratie et le respect des droits de ses citoyens. Par ce geste, il démontré tout simplement qu’il est resté avec les idées et les pratiques du XXème siècle et oublie tout des enjeux et les risques du monde d’aujourd’hui.
A ces ennemis, s’ajoutent les hackers qui peuvent entrer dans les ordinateurs du monde entier et représenter la pire menace que peut connaitre un pays. Si une bombe atomique peut décimer une ville entière, un hacker peut éteindre l’électricité dans 30 à 100 villes en même temps. C’est ce qui est arrivé le 14 août 2003 dans le nord-est des Usa, qui a paralysé pendant 4 jours plusieurs villes canadiennes et américaines et couté la somme de 10 milliards de dollars.
Dans le rapport conjointement réalisé par le gouvernement américain et canadien pour comprendre ce qui s’est passé, dans le document de 244 pages (dont la copie est téléchargeable sur le blog www.pougala.org), il est écrit à la page 84, pour répondre à la question : Comment la panne a-t-elle pu démarrer ce fameux 14 aout 2003 ? : « Une série de pannes dans le nord de l’Ohio à partir de 15h 05 a entraîné des charges importantes sur des circuits parallèles, entraînant la mise hors-circuit et le verrouillage de la ligne à 345 kV Sammis-Star à 16h 5min 57s.
C’est cet événement qui a déclenché une cascade d’interruptions de service dans le réseau haute tension. En moins de sept minutes, cette cascade a entraîné des fluctuations électriques et des mises hors circuit d’installations qui ont eu pour effet d’étendre la panne de la région Cleveland-Akron à une grande partie du nord-est des États-Unis et du Canada.
À 16h13min, plus de 508 génératrices dans 265 centrales électriques étaient hors service et des dizaines de millions de personnes n’avaient plus d’électricité au Canada et aux États-Unis ». A aucun moment on ne parle d’une attaque externe. Mais cette méga-panne qui a privé selon les chiffres publiés par la chaine de télévision Cbs News, 50 millions de Nord-américains d’électricité d’Ottawa à New-York en passant par Toronto et Detroit a montré la fragilité du système électrique nord-américain.
C’est John Mcclelland, directeur de la sécurité des réseaux électriques américains (Ferc) qui nous explique dans une interview sur la chaine de télévision franco-allemande Arte du 3 octobre 2012 que pour économiser, les opérateurs électriques américains et européens ont préféré mettre le système électrique en réseau, plutôt par internet (moins cher) au lieu de l’intranet, (plus coûteux) comme c’est le cas chez les Chinois et les Russes. Et selon lui, tous les potentiels ennemis savent que c’est le point faible où toucher la nation en cas de cyber-guerre.
Le 28 août, c’était au tour de la ville de Londres à être plongée dans l’obscurité et le blocage de tous les services publics et privés du métro de Londres à la Bourse. Un mois plus tard, c’est-à-dire le 28 septembre 2003, à 3h 01 du matin, c’est au tour de l’Italie d’expérimenter un blackout électrique sur tout le pays hormis l’ile de Sardaigne.
LES NOUVELLES ARMES POUR LES NOUVELLES GUERRES DU 21ème SIECLE
Le 10 Septembre 2012, le ministère français de la Défense a fait une annonce des plus étranges : la Direction générale des armées recrute 200 personnes civiles et militaires spécialisées dans la cyber-défense. Des recrues dont la mission principale sera de se transformer en hackers gouvernementaux. Cette annonce faisait suite à la publication, à peine 5 jours auparavant, dans le journal satirique « Le Canard Enchainé » du 5 septembre 2012 des révélations plutôt gênantes pour un pays comme la France qui se vante de faire de la « dissuasion nucléaire » le point d’orgue de sa défense nationale.
Ce jour-là, ils ont tout simplement compris que tout ce baratin ne servait plus à rien, parce qu’au XXIème siècle, la physionomie des ennemis ayant changé, même les armes à utiliser pour les combattre avaient changé. Le journal avait tout simplement révélé qu’un internaute lambda avait tenté de s’infiltrer dans les sites gouvernementaux français et quelle ne fut sa surprise de constater qu’il pouvait aller et venir à l’intérieur même des informations très sensibles stockées dans les serveurs d’ordinateurs d’une demi-douzaine de ministères clé, dont celui de l’économie, mais aussi celui de la défense.
A cause du manque d’ingénieurs et surtout, d’argent, le gouvernement français sous Nicolas Sarkozy avait fait le choix d’éditer les sites gouvernementaux français avec un logiciel gratuit dénommé Dupral. Pire, ils avaient oublié de le mettre à jour pour corriger certaines défaillances signalées depuis le mois d’avril 2010. Résultat, on sait aujourd’hui la facilité avec laquelle cet honnête citoyen est arrivé au cœur du pouvoir en France, mais personne ne sais combien d’anonymes sur la demande des pays étrangers ont pu copier et recopier les disques durs des différents ministères concernés.
On ne sait toujours pas si et combien de logiciels espions ont pu ainsi être logés dans ces serveurs, si et combien de mots de passe des utilisateurs ont pu être copiés par ces mal intentionnés. Il n’y a pas longtemps, tout le monde était convaincu que dans la guerre conventionnelle, les Américains écraseraient en théorie les Chinois en moins d’une journée. Il a fallu attendre 2009, pour que les Américains comprennent qu’en cas de guerre contre la Chine, c’est eux qui seraient mis à genoux en une seule journée par la Chine. Cette dernière, malgré la propagande de son porte-avions utilisé récemment pour montrer les muscles aux traditionnels ennemis japonais, a tout misé sur la cyber-guerre.
Les techniques utilisées par Pékin pour construire sa propre sécurité intérieure prennent des formes surprenantes. C’est en avril 2009 que des sources différentes annoncent que la Chine a implanté des virus dans tout le réseau électrique américain fait de 3 interconnexions. En août 2010, c’est l’administration américaine qui a accusé la Chine d’avoir exporté aux Usa des ordinateurs avec à l’intérieur des mouchards, dont la plupart utilisés par les entreprises et à tous les niveaux de l’Etat américain. Ce qui a fait dire à la secrétaire d’Etat Hilary Clinton une tiède mise en garde contre la Chine par ces mots qui trahissent l’impuissance de son auteur : « Les Etats-Unis protègeront leurs réseaux. Ceux qui perturbent la libre circulation des informations menacent notre économie, notre gouvernement et notre société civile. Les pays qui mènent les cyber-attaques subiront des conséquences et des condamnations internationales. » Lesquelles ?
Le pire arrive lorsque les plans de l’avion de chasse avec des centaines de milliers de code ont été volés. Et certains codes modifiés. Ce qui signifie qu’en cas de guerre entre les Usa et la Chine, l’avion le plus sophistiqué des américains serait le F35. Or à ce jour, la peur des Américains est qu’ils ne sont pas certains si une information communiquée au F35 de détruire une cible chinoise ne rentrera plutôt détruire la base américaine, puisqu’il est impossible de savoir avec précision les codes qui ont été modifiés par les hackers, à moins de tout recommencer, donc, en perdant tous les investissements déjà faits.
Dans cette nouvelle forme de guerre, ce qui ne fait pas dormir Washington vient du fait que pour 2013, pour la première fois dans l’histoire militaire des grandes puissances, le budget que le gouvernement chinois a alloué à la police qui s’occupe de la cyber-guerre est supérieur au budget de l’armée conventionnelle chinoise.
Au début du mois de septembre 2012, une dispute oppose la China à son voisin, le Japon autour de l’île de Senkakus. L’administration Obama en pleine campagne électorale pour la présidence, dont le pays occupe militairement le Japon depuis la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945, décide de prêter main forte à leur protégé. C’est ainsi que deux porte-avions américains la Uss George Washington er la Uss Stennis vont se diriger vers l’ile contestée avec 2200 soldats américains à bord.
Comme nous informe le site conservateur dénommé "Washington Free Bacon", reprenant les informations confirmées au journal Politico par la Maison Blanche, c’est là où entre en jeu la plus importante cyber-attaque chinoise aux serveurs de la Maison Blanche. Les attaques étaient de type « Spear Phishing » et ont touché le bunker militaire le plus sécurisé des Usa, situé à Pennsylvania Avenue et a violé les ordinateurs du bureau le plus secret de la Maison Blanche, la "White House Military Office", c’est-à-dire celui dont dépend la sécurité des conversations de Barack Obama, y compris la fameuse "nuclear football", la valise qui contient les boutons de commandement de toutes les armes nucléaires.
Selon la Maison Blanche l’intrusion portait une signature, celle de la Task Force de spécialistes militaires du 4ème département de l’armée populaire chinoise. Le message a bel et bien été reçu par son destinataire, puisque quelques heures après, les deux porte-avions américains ont reçu l’ordre de s’éloigner de la zone de dispute sino-japonaise. Pour la première fois, Pékin a fait comprendre à Washington qu’elle était en mesure de gérer simultanément la guerre conventionnelle et la guerre cybernétique.
Cette mise au point était nécessaire pour Pékin après qu’au mois de juin 2012, le ministère chinois des Affaires étrangères avait jugé « inopportune » la décision de Washington d’augmenter sa présence militaire dans le Pacifique de 10%. A cette annonce avait suivi l’arrivée en mer des Philippines du porte-avion américain, la Uss Bonhomme Richard avec deux autres bateaux de guerre. Ce qui expliquera la visite à Pékin du chef du Pentagone Leon Panetta, en octobre 2012 pour : « rassurer la Chine de la neutralité des Usa telle que inscrite dans le pacte de collaboration de défense avec le Japon ».
QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?
Pendant des siècles, l’Afrique s’est montrée vulnérable à cause de sa complète faiblesse dans la guerre conventionnelle avec l’ennemi occidental. La construction de plusieurs bombes atomiques ne garantira nullement sa sécurité, puisqu’elle devra pour y parvenir s’endetter auprès de ses potentiels ennemis et faire venir des experts non-africains pour la construire, ce qui est doublement puérile et stupide. Par contre, se doter de l’arme de la cyber-guerre est de loin plus indiqué pour dissuader ses agresseurs, parce qu’un virus informatique coute à peine quelques dizaines de milliers de francs Cfa et une poignée d’informaticiens pour déstabiliser le réseau électrique dans le pays ciblé.
Sur ce point, il existe un fort déséquilibre entre l’Afrique et le reste du monde et tourne à l’avantage de la première. C’est peut-être le seul exemple où le retard de la connectivité africaine devient un atout, puisqu’il sera plus facile pour un pays africain attaqué d’éteindre les ascenseurs, les métros, les trains dans le pays agresseurs que pour ce dernier de répliquer de même au pays africain. En général, dans la cyber-guerre, les attaques ne sont même pas nécessaires, parce qu’il suffit de quelques incursions de repérage dans les ordinateurs.
Le deuxième avantage de l’Afrique dans la cyber-guerre réside dans ce qu’on appelle en langage militaire « l’avantage offensif », c’est-à-dire qu’il suffirait de peu de moyens à l’Afrique pour titiller ceux qui représentent pour elle une menace, alors que ces derniers auraient besoin de beaucoup plus de moyens pour se protéger d’un tel titillement.
Pour être en mesure de dissuader un pays de fomenter une rébellion ou un coup d’Etat en Afrique, les pays africains doivent être en mesure de changer radicalement le système éducatif pour passer des formations inutiles conseillées le plus souvent par nos ennemis potentiels, pour passer à la formation des ingénieurs, de beaucoup d’ingénieurs et dans tous les domaines, car c’est là que se jouera au XXIème siècle la vraie compétition entre les nations. Pour être en sécurité, ce ne sera nullement en multipliant des facultés et les écoles « bidon » dites de la Paix ou de la Sécurité, mais donnant une priorité à la formation des ingénieurs, parce que la guerre que l’Afrique sera appelée à combattre sera d’abord et avant tout, une guerre d’intelligence, une guerre où s’affronteront les cerveaux, et à moins de dire que la stupidité est génétique, l’Afrique n’a pas à frémir pour se trouver prête pour cette ère d’un nouveau genre de conflictualité entre les nations où l’intelligence vient avant les muscles, où le cerveau compte plus que les missiles et les bombes.
CONCLUSION
A quoi servirait-il pour le Sénégal de disposer d’une bombe atomique comme arme de dissuasion contre la France, si tous les trois chefs d’Etat de ce pays aussitôt finie leur fonctions de chef d’Etat, se sont réfugiés à peine une semaine après vers cette France ? A quoi cela sert-il de faire des plans pour posséder une bombe atomique, sans au préalable expliquer comment on va déloger la France des deux premiers pays producteurs de l’uranium en Afrique que sont le Niger et le Gabon ?
A quoi cela sert-il de posséder une bombe atomique qui va couter des milliards si en cas de conflit, on va manquer de route adéquate pour arriver à la rampe de lancement ?
A quoi cela servira-il de posséder une bombe atomique si en cas de conflit on sera en délestage électrique, à cause d’une panne sur le réseau électrique qui pour être résolue a besoin d’attendre 2 semaines pour que la pièce de rechange arrive de Paris ou de Londres ?
Dans tous les cas, la meilleure défense d’un pays africain restera la création et l’équitable distribution des richesses. C’est la première étape pour développer sur le long terme le sentiment de fierté patriotique. Sans cela, à rien ne servira une bombe atomique contre un ennemi hypothétique, tant qu’il y aura nos propres frères et sœurs, des Ouattara Ivoiriens, des M23 congolais, des Cnt Libyens pour accepter de se faire instrumentaliser par l’Otaan et de se faire financer par l’Occident pour servir et représenter leurs intérêts sur le continent africain.
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** Jean-Paul Pougala est directeur de l'Institut d'Études Géostratégiques de Douala au Cameroun
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