Tchad: Un monde de brut
Le conflit entre le gouvernement tchadien et le consortium qui exploite le pétrole continue de susciter l'intérêt de la presse. L'hebdo « L'Intelligent » et « Le Courrier Africain » reviennent cette semaine sur un dossier sensible. N'Djamena accuse Exxon-Mobil et Chevron de ne pas respecter le contrat. Les pétroliers affirment jouer franc jeu. Qui dit vrai?
« Quand le brut sent le souffre ». Tel est l'article « L'Intelligent » qui écrit que « rien ne va plus entre le Tchad et le consortium qui exploite les gisements de Doba. N'Djamena formule un certain nombre de griefs à l'égard du consortium. Notamment le fait que le comptage se fasse au port camerounais de Kribi où transite le pétrole tchadien et non à Komé, lieu d'exploitation, comme le stipule la convention signée entre les sociétés pétrolières et le Tchad. Pour ce journal, « Cette affaire risque de se transformer en crise durable (…) ».
Justement, « Le Courrier Africain » publie un article indiquant qu'une ONG africaine plaide pour qu'obligation soit faite aux compagnies de déclarer les sommes versées aux gouvernements des pays producteurs. Une procédure qui pourrait devenir gênante pour certains Etats comme la Guinée Equatoriale ou l'Angola mais qui serait profitable au Tchad où la transparence est de rigueur. D'ailleurs, le mensuel parle de « kleptocraties » pour désigner les régimes angolais et guinéens.
L'Intelligent-Jeune Afrique N° 2284 du 17 au 23 octobre 2004 Le Courrier Africain, octobre 2004