Tunisia: Reporters Without Borders visits hunger strikers, urges government to take heed
After sending a representative to Tunis to pay a visit to seven political opposition and civil society members who began an indefinite hunger strike on 18 October, Reporters Without Borders urged the Tunisian government to listen to their demands. "The Tunisian authorities must heed the legitimate demands of these hunger strikers," the press freedom organisation said. "They are demanding just one thing, more freedom. President Ben Ali must stop turning his back and begin listening to them."
To: IFEX Autolist (other news of interest)
From: Reporters sans frontières (RSF), [email protected]
The English version follows. La version anglaise suit.
Reporters without Borders
Press release/Communiqués de presse
November 8, 2005
TUNISIE
Reporters sans frontières rend visite aux grévistes de la faim : "les
autorités doivent impérativement cesser de leur tourner le dos"
Un représentant de Reporters sans frontières s'est rendu, les 6 et 7
novembre, à Tunis, pour rencontrer les sept personnalités de l'opposition
politique et de la société civile en grève de la faim depuis le 18 octobre
2005.
"Les autorités tunisiennes doivent entendre les revendications légitimes des
grévistes. Ces derniers ne demandent qu'une chose : plus de liberté. Le
président Ben Ali doit cesser de leur tourner le dos et commencer à les
écouter", a déclaré Reporters sans frontières.
"Nous sommes inquiets pour l'état de santé des grévistes. Trois d'entre eux
ont passé, le 7 novembre, des électrocardiogrammes et tous risquent de
souffrir rapidement de problèmes rénaux et cardiaques. Nous appelons
également les chancelleries étrangères qui ne l'ont pas encore fait, et
notamment la diplomatie française, à leur rendre visite", a ajouté
l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Huit personnalités tunisiennes représentant la société civile et
l'opposition ont entamé, le 18 octobre 2005, une grève de la faim illimitée
pour exiger le respect de la liberté d'expression et d'association en
Tunisie, ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques. L'un
d'eux a recommencé à s'alimenter après deux semaines, pour des raisons
médicales.
"Cette grève est illimitée. Mais, si nous estimons que cette action a
suscité la naissance d'un mouvement durable et structuré de contestation
dans tout le pays, alors nous cesserons peut-être", a expliqué Néjib Chabbi,
secrétaire général du Parti démocratique progressiste (PDP), l'un des
grévistes. "Nous sommes déjà contents parce qu'aujourd'hui il existe des
mouvements de soutien dans plusieurs régions du pays. C'est encourageant",
a-t-il ajouté.
"Aujourd'hui, en Tunisie, nous vivons avec le SMIG de la liberté. En dessous
de ça, c'est la dictature, a déclaré Hamma Hammami, porte-parole du Parti
communiste ouvrier tunisien (PCOT). Nous avons décidé de nous mettre en
grève de la faim, car nous n'avons pas d'autres moyens pour nous exprimer.
Les manifestations sont interdites et la presse est totalement muselée. La
seule chose que le président Ben Ali ne contrôle pas, c'est notre volonté et
notre corps."
"Nous avons pu démontrer qu'il existe une véritable opinion publique en
faveur des libertés et de la démocratie. Et cela nous réjouit", a souligné
Mokhtar Yahyaoui, un troisième gréviste.
Par ailleurs, Reporters sans frontières a rencontré, le 7 novembre, Fethi
Touzri, le coordinateur du comité médical mis en place pour surveiller
l'état de santé des grévistes. "Trois d'entre eux sont dans un état
inquiétant qui nécessite des explorations cliniques plus poussées. Leur taux
d'amaigrissement a atteint près de 12 % et on estime qu'à 20 % on franchit
la zone rouge", a déclaré le médecin. "Ils risquent de tous souffrir très
rapidement de problèmes cardiaques, rénaux et de déshydratation. L'eau et le
sucre qu'ils absorbent ne sont plus suffisants après trois semaines de grève
de la faim", a-t-il ajouté.
Le 8 novembre, un huissier de justice s'est présenté au bureau de Maître
Ayachi Hammami, qui sert de local aux grévistes de la faim, pour ordonner le
rétablissement du cabinet d'avocat dans les 24 heures. Selon l'huissier, la
propriétaire du logement a demandé que son bien ne soit pas utilisé à
d'autres fins.
Les sept grévistes de la faim sont :
- Lotfi Hajji, 43 ans, président du Syndicat des journalistes tunisiens
(SJT) ;
- Mokhtar Yahyaoui, 53 ans, magistrat et président du Comité tunisien pour
l'indépendance de la justice ;
- Néjib Chabbi, 62 ans, secrétaire général du Parti démocratique
progressiste (PDP, opposition) ;
- Mohamed Nouri, 66 ans, avocat et président de l'Association internationale
de soutien aux prisonniers politiques (AISPP) ;
- Samir Dilou, 39 ans, avocat et ancien prisonnier politique ;
- Ayachi Hammami, 46 ans, avocat et secrétaire général de la section de
Tunis de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) ;
- Hamma Hammami, 53 ans, porte-parole du Parti communiste ouvrier tunisien
(PCOT).
Abderraouf Ayadi, vice-président du Congrès pour la République (CPR,
opposition), a cessé sa grève de la faim après deux semaines.
Reporters sans frontières dispose d'images audiovisuelles et de photos
libres de droit des grévistes de la faim.
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TUNISIA
Reporters Without Borders visits hunger strikers, urges government to take
heed
After sending a representative to Tunis to pay a visit yesterday to seven
political opposition and civil society members who began an indefinite
hunger strike on 18 October, Reporters Without Borders today urged the
Tunisian government to listen to their demands.
"The Tunisian authorities must heed the legitimate demands of these hunger
strikers," the press freedom organisation said. "They are demanding just one
thing, more freedom. President Ben Ali must stop turning his back and begin
listening to them."
Reporters Without Borders added : "We are worried about their state of
health. Three of them had electrocardiograms yesterday and all of them are
in danger of suddenly having kidney and heart problems. We call on foreign
embassies, including the French embassy, to pay them a visit if they have
not yet done so."
The hunger strikers are staging their protest to demand respect for freedom
of expression and association in Tunisia and the release of all political
prisoners. Originally they were eight, but one of them dropped out after two
weeks for medical reasons.
"This hunger strike is indefinite," said one of the participants, Néjib
Chabbi, who is secretary-general of the Democratic Progressive Party (PDP).
"But if we think this action has given birth to a lasting and structured
protest movement throughout the country, then we may stop it. We are already
pleased that there are now support movements in several parts of the
country. It is encouraging."
Hamma Hammami, the spokesperson of the Tunisian Communist and Workers Party
(PSOT), said : "Today in Tunisia, we have a minimum of liberty but beyond
that, it is a dictatorship. We decided to go on hunger strike because we
have no other way of expressing ourselves. Demonstrations are banned and the
press is completely gagged. The only thing President Ben Ali does not
control is our resolve and our bodies."
Mokhtar Yahyaoui, another of the hunger strikers, said : "We have been able
to show that public opinion really does support civil rights and democracy,
and we are very pleased with that."
Reporters Without Borders yesterday also met with Fethi Touzri, the head of
a medical panel that is monitoring the condition of the hunger strikers.
"Three of them are in a worrying condition which requires more exhaustive
tests," he said. "Their degree of weight loss is now about 12 per cent and
you are considered to have crossed into the danger zone at 20 per cent. They
all risk having heart, kidney and dehydration problems very soon. The water
and sugar they are taking is no longer enough after three weeks on hunger
strike."
A court bailiff today went to the premises of Ayachi Hammami's law firm,
where the hunger strike is taking place, and gave orders for it to resume
operating as a law firm within 24 hours. The bailiff claimed that the
building's owner is insisting that it should not be used for anything other
than the declared purpose.
The seven hunger strikers are :
Lotfi Hajji, 43, president of the Union of Tunisian Journalists (SJT) ;
Mokhtar Yahyaoui, 53, a judge and president of the Tunisian Committee
for Judicial Independence ;
Néjib Chabbi, 62, secretary-general of the Democratic Progressive Party
(PDP) ;
Mohamed Nouri, 66, a lawyer and president of the International
Association for the Support of Political Prisoners (AISPP) ;
Samir Dilou, 39, a lawyer and former political prisoner :
Ayachi Hammami, 46, a lawyer and secretary-general of the Tunis section
of the Tunisian Human Rights League (LTDH) ;
Hamma Hammami, 53, the spokesperson of the Tunisian Communist and
Workers Party (PSOT).
Abderraouf Ayadi, the vice-president of the opposition Congress for the
Republic (CPR), had to abandon his participation in the hunger strike after
two weeks.
Reporters Without Borders has film and still photos of the hunger strikers
that are available free of copyright.
--
Maghreb & Middle-East Desk
Lynn TEHINI
Reporters Without Borders
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